BONECRUSHER FEST - Trabendo à Paris (31/01/10)
Groupes Présents au concert : INGESTED, CARNIFEX, THE FACELESS, OBSCURA, NECROPHOBIC, 3 INCHES OF BLOOD, BLACK DAHLIA MURDER
Date du Concert : dimanche 31 janvier 2010
Lieu du Concert : Trabendo (Paris, France)
Sept groupes. DeathCore, Death Technique, Black Metal, Heavy Trash, MetalCore. 18h – Minuit. Une affiche a priori alléchante offrant les ingrédients nécessaires à une bonne soirée : Brutalité, haine, technique, élans épiques. Un public assez hétérogène, à l’image de l’affiche. Jeunes fluos à casquettes, sombres corbeaux aux cheveux gras, métalleux patchés et poilus. Est-ce que ce beau monde se côtoie avec respect ou par dépit, difficile à dire. Les jeunes Death Coreux avec qui je sympathise dans la file montrent peu d’empathie envers leurs cousins Blackos. NECROPHOBIC en prend pour son grade. Malgré une très bonne connaissance de leur scène de prédilection je sens chez ces jeunes gens une inculture flagrante en ce qui concerne le Black Metal, mais également, et c’est plus inquiétant, en ce qui concerne la scène Death Traditionnelle. Je me sens déjà un vieux con, du haut de mes 25 ans et de ma décade de Metal, un peu à la masse à l’écoute de leurs commentaires sur les derniers combos marquants.
A 18h30 quand je rentre enfin dans la salle, INGESTED est déjà sur scène. Son DeathCore d’ascenseur m’accompagne pendant l’interminable queue qui mène au vestiaire. Son caractère brutal m’échauffe assez pour rentrer dans le lard de la grognasse qui ose me réclamer quatre euros pour poser un blouson et un sweat. J’avais pourtant élégamment enfilé l’un dans l’autre et présenté mon plus beau sourire. Deux articles : deux fois deux euros. Quand on t’en bouffe déjà trente pour rentrer, c’est honteux. J’hésite à lui péter les dents... puis me ravise… me rappelant que je me suis jamais battu de ma vie, et que même contre une femme un peu gringalette j’ai toutes mes chances de me faire étaler.
19h-19h20 CARNIFEX, énième quintal anglais de DeathCore monte sur les planches pour prouver qu’il est encore plus lourd que son prédécesseur. Les deux guitaristes représentent à eux seuls les trois quarts de la barbaque qui encombre la scène et la musique qu’ils dégurgitent est à leur image. Des riffs légers comme une andouillette au saindoux. Un hachis de breaks qu’enrobe une voix tour à tour hurlante ou gutturale. Poilant quand on est dans la fosse à envoyer des mandales. Un poil chiant si on reste au chaud pour protéger ses cotes. (5/10)
19h35-19h55 THE FACELESS n’est pas taillé dans le même boudin. Jeunes, mais jeunes ! Et frêles ! Mais, bon dieu de bite, ils envoient la purée comme pas deux. Leur Techno Death est extrêmement alambiqué tout en restant parfaitement efficace et terriblement brutal. Une grande richesse de sonorités et une dextérité instrumentale impressionnante. Un putain de mutant nourri au Death et au Rock Progressif. Taillé comme un roc, terriblement violent mais parfaitement maitre de ses moyens. Ces petits gars savent ce qu’ils font et nous laissent comme deux ronds de flan. (8/10)
20h10-20h35 OBSCURA, malgré son patronyme de groupe de Heavy Metal bavarois des années 80 ne porte ni la choucroute ni le moule burne. C’est même un très jeune groupe de Techno Death assez proche du précédent avec qui il partage également quelques lignes de chant clair au timbre outrageusement électronique. Moins carré et fouillé il lorgne plus vers les envolées mélodieuses et lyriques. Sur album la basse fretless amène un contrepoint tout en rondeur à une guitare acérée. Sur scène ce soir on peine à la distinguer au milieu du boxon général. Le son est médiocre. Je tente en vain de trouver un point d’écoute pas trop miteux pour essayer d’apprécier les morceaux du dernier album que j’avais plutôt apprécié. Plutôt décevant. (5/10)
21h-21h40 Je n’attendais rien de NECROPHOBIC. Black traditionnel. Un rien simpliste et répétitif. Des faiseurs. Consciencieux, peut être, mais ennuyeux et pas créatifs pour deux sous. Je n’en attendais rien, surtout pas à ce qu’ils se mettent en tête de battre des records. N’étant pas expert en la matière je m’abstiendrais de leur octroyer la palme. Néanmoins, m’est avis que si le podium du groupe le plus moche que l’enfer ait jamais vomi existe, ils en gravissent aisément quelques marches. De belles têtes de nœuds boudinés dans d’affreux atours de simili-cuir. Clous et chaines leurs recouvrent l’essentiel du corps. Le chanteur est coincé dans une immonde robe de latex bordeau et m’évoque un vieux trans gonflé de testostérone qui se réveille sans perruque après une cuite de trois jours. Son sens de l’humour broyé par la gueule de bois, il goute peu le fait qu’un jeune enthousiaste veuille lui emprunter son drapeau ridicule et saute dans la fosse pour le récupérer. Seul moment fendard d’un set qui traine en longueur. Big up tout de même aux coreux du fond qui tapaient le two step sur certains riffs dépressifs. (3/10)
22h-22h45 Après un OBSCURA au son pourri et un NECROPHOBIC déprimant de bêtise, la soirée commençait à me peser. En quelques riffs heavy enlevés et entrainants 3 INCHES OF BLOOD m’a remis sur les rails d’un bon coup de santiags dans le train. Vestes à Patch, rouflaquettes de première, voix de castra hystérique, les canadiens ne sont pas là non plus pour révolutionner un genre. Ils font même plutôt dans l’hommage, mais avec beaucoup de talent. Heavy, Thrash et Hard Rock. Rapides, efficaces, enthousiastes, ils ne peuvent laisser indifférents. Ca sent le glaive à molette et la binouze. Excellente présence, très bon son. De quoi filer la trique à tout metalleux qui se respecte. (8/10)
23h-23h45. C’est donc avec un sourire retrouvé qu’on attend BLACK DAHLIA MURDER. Et pas d’erreur possible, c’est bien la tête d’affiche de la soirée. Tout le monde est bien décidé à profiter du Metal Core acéré et frénétique des américains. Et eux bien décidés à nous le faire bouffer à grand coups de blast. Tout le monde s’agglutine sur les barrières qui protègent la scène.
Le Trabendo ne s’illustre pas par la qualité de ses lights. Certains groupes de la soirée avaient piteusement tenté de donner de la couleur à leurs sets. Artifice grossier que les effets de lumière pour BDM qui n’a pas honte de s’afficher sous une clarté franche et peu flatteuse. Le groupe opte même pour un ascétisme scénique désinvolte qui fonctionne à merveille. Baskets, vieux jeans pendants ou short de sport, chacun sa moustache et sa barbe touffue. Pas glams, pas frimeurs. Ils sont là pour mettre la salle à sac sans préliminaires. Le chanteur abandonne rapidement son t-shirt pour parader avec son honorable bidoche en bandoulière. C’est cru et Dieu que c’est bon !
Le son est tout à fait honorable. Les tubes s’enchainent et nous vrillent le crane. Les slammeurs s’en donnent à cœur joie, grimpent sur scène et vont s’écraser sur leurs congénères agglutinés après des sauts plus ou moins élégants. Les pauvres photographes que nous sommes, coincés dans un minuscule couloir au pied de la scène, observent toujours leur prise d’envol avec appréhension, redoutant le faux pas qui les fera s’écrouler sur nos pauvres gueules les rangers en avant. Le pied ! (9/10)
Ajouté : Jeudi 18 Février 2010 Live Reporteur : Moloch Score : Lien en relation: Bonecrusher Fest website Hits: 22843
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