En recherchant sur Google, le descriptif de la page Web officielle de XNOYBIS annonce un groupe de Hardcore. Pourtant, dès la première écoute, le style paraît bien plus dans la mouvance Sludge. Si le patronyme, XNOYBIS, est quelque peu obscur, il importe de le traduire pour bien appréhender la démarche du combo. Xnoybis est en effet à la fois le nom d'une pièce pour violon d’un compositeur italien du XXème siècle, Giacinto Scelsi, qui travaillait dans l'optique d'une immersion introspective dans le son, et le nom d'un morceau d’une formation Metal Indus majeure, j’ai nommé : GODFLESH. Plutôt que d’insister sur sa musique, bien qu’il reconnaisse l’influence de GODFLESH, NEUROSIS, ISIS ou CULT OF LUNA, XNOYBIS met plus particulièrement l’accent sur son obsession pour l’acoustique et la recherche sonore. C’est dire que l’approche musicale des Français se révèle par moments confidentielle. Pour autant, loin du tâtonnement, ce premier album se révèle d’une surprenante maturité avec une production que ferait saliver bien de formations pros.
XNOYBIS privilégie les tempos lourds, avec une basse prédominante (« Ideal »), des guitares qui écorchent et des vocaux aux accents rageurs et désespérés, suffisamment en retrait pour laisser s’exprimer pleinement les instruments et l’atmosphère pesante qu’ils véhiculent. Même lors des breaks plus mélodiques, comme sur « Arise Inside » ou « Tabula Rasa », les guitares sont toujours là pour venir frapper vicieusement l’auditeur comme des coups de scalpel. Le choix de n’utiliser aucune réverb artificielle donne à la batterie des colorations tribales qui rappellent un SEPULTURA période Roots (« Skinned »). A mesure que l’écoute progresse, l’auditeur lui a le sentiment de s’enfoncer dans un marais sans fond sous un ciel sombre et menaçant.
Ceux qui pensent que la musique adoucit les mœurs réviseront probablement leur jugement à l’écoute de XNOYBIS.