ONSLAUGHT (uk) - Killing Peace (2007)
Label : Candlelight Records
Sortie du Scud : 5 mars 2007
Pays : Angleterre
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 44 Mins
L’univers du Thrash a toujours été peuplé de ténors, d’outsiders de qualité, et de groupes de troisième zone, sans aucune imagination, se contentant de singer d’une manière malhabile les riffs déjà éculés proposés par les premiers, si possibles 3 ou 4 ans après. Le problème des outsiders, c’est que bien que leur musique fut aussi qualitative que certains cadors, ils ont toujours eu un gros problème de production, du au manque de moyens de leur maison de disques. Ce qui était, sans aucun doute le gros problème d’ONSLAUGHT.
Si votre mémoire ne vous fait pas encore défaut, vous vous souviendrez qu’ONSLAUGHT fut responsable dans un premier temps d’un Thrash très diffus, sourd, aux limites d’un Black Metal très cheap, sur des vinyles tels que Power From Hell, ou encore The Force. Une signature sur un major leur apporta un semblant de finesse de composition, sur l’album In Search Of Sanity, avec l’arrivée de Steve GRIMMETT au chant (futur LIONSHEART), mais la sauce ne prit pas, et c’est sur un dernier mini LP qu’ils nous quitteront, Welcome To Dying.
Autant l’avouer de suite, je n’ai jamais été fanatique de leur musique, trop sourde et anodine à leurs débuts, trop soft et insipide par la suite. Mais je me dois de leur reconnaître une certaine énergie, une simplicité dont on se demande si elle était le fruit d’un manque de technique instrumentale, ou bien d’une réelle volonté de concision.
Le problème avec Killing Peace ne se pose plus, car pour une fois, il y a la furie, et le gros son. C’est l’album qu’ils n’ont jamais pu enregistrer à l’époque, riffs trapus, rythme sec et nerveux, voix hystérique, et chansons enfin structurées pour faire mal là ou ça fait du bien. Rien d’une réunion d’anciens combattants passéistes destinée à capitaliser sur une nostalgie vilement mercantile. On sent qu’ils ont la rage, celle d’avoir manqué le coche il y a 20 ans. Et ils ne sont pas contents !
Ca commence comme un TGV qui roule pleine bourre sur un troupeau de scouts égarés, zombi chef de gare, et conducteur bourré à la tequila gasoil qui chante « Moi Les Gosses, Ca m’fait Chier » en ut majeur. « Burn » et « Killing Peace » passent comme dans un rêve, back to 1985, back to the future, et on change l’histoire qui nous a privé des palmes académiques qui nous revenaient. C’est du Thrash, du vrai, drum-kit en furie, vocaux écorchés, et riffs qui puent la vieille chaussette de foot. Petite accalmie avec « Destroyer Of Worlds », plus Heavy que les nibards de Pamela, du gras du lourd, comme l’humour de Jean Dutourd. Ca saccade sec sur « Pain », le bien nommé, contretemps en sniper, toujours prêt à surprendre le touriste égaré qui cherche son hôtel miteux. « Prayer For The Dead » trompe son monde avec son mid-tempo grassouillet, sorte de Carlos sans la bonhomie, qui en voudrait plus à notre sandwich qu’aux fesses de Rosalie. « Tested To Destruction » est une tuerie sans nom, avec son intro carton et son riff plein de plomb, on aligne les bouffons et on canarde long. Tous étendus pour le compte. « Twisted Jesus », et son titre abscons ne nous prend pas pour des cons, et privilégie le béton. « Planting Seeds Of Hate » envenime le débat pourtant déjà bien chargé, flanque une taloche à Bernard Pivot, et lui écrase le dernier Goncourt sur la tronche avec son tempo roublard comme une vanne de Choron. « Shock ‘n’ Awe » mérite si bien son nom, et clôt les hostilités de la meilleure manière qui soit, ça vrille, ça dégobille, et tout le monde ramasse ses billes en chialant.
Vous aurez pigé je pense, même avec ces abus de métaphores à peine dignes de l’Almanach Vermot, édition pleine peau de porc, 1912. Killing Peace est une boucherie, qui relègue 99% des jeunes groupes actuels à leurs chères études. Encore faut il qu’ils en aient fait !
Ajouté : Vendredi 02 Février 2007 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Onslaught Website Hits: 22955
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