RAMMSTEIN (de) - Bercy à Paris (09/12/09)
Groupes Présents au concert : COMBICHRIST / RAMMSTEIN
Date du Concert : mercredi 9 Décembre 2009
Lieu du Concert : Bercy (Paris, France)
RAMMSTEIN à Bercy ? Impossible me diront certains, et jusqu’à avant-hier, je le pensais aussi. Trop gros. Trop évènementiel. Et pourtant, j’y étais. Hier soir.
Tout avait commencé un peu plus tôt dans l’après midi, sous la pluie, ou j’attendais patiemment mon tour pour aller interviewer Paul en compagnie d’une très charmante traductrice à l’accent anglais des plus sexy.
20 petites minutes très agréables, qui m’avaient persuadés que j’allais en prendre plein la face le soir même.
Après les semi déconvenues de Reise Reise et Rosenrot, les rois du Tanz Metal moderne se devaient de revoir leur copie, et au plus vite. Et la sortie de Liebe Ist Fur Alle Da avait tôt fait de rassurer les die-hard dont je fais partie. Un album extraordinaire, varié, et pourtant certainement le plus sombre de leur discographie, tant au niveau musical que des textes. Le sexe bien sur, la violence, la vie somme toute.
Ils avaient joué la provoc’ en misant sur une promotion visuelle interdite au moins de 18 ans, le syndrome de la grande gueule ayant encore frappé, il était clair que les allemands ne pouvaient décevoir on stage.
Veuillez excuser votre serviteur d’avoir manqué la première partie pour cause d’attente interminable en coulisses pour être à l’heure pour la tête d’affiche. Mais gageons qu’avec le volume sonore qui faisait trembler l’espace VIP, les COMBICHRIST ont su remplir leur part du contrat.
Puis, bien rangé sur le côté de la scène avec mes autres collègues photographes, je jette un coup d’œil circulaire sur le public qui semble chauffé à blanc. Les « RAMMSTEIN » hurlés à pleins poumons envahissent l’espace sonore, et l’électricité dans l’air est presque palpable. J’ai beau avoir 38 ans et un paquet de concerts derrière moi, j’ai quand même le palpitant à 130 BPM à l’idée de voir ce sextet en action…
Le fondu au noir assombrit soudain la salle, et l’intro grandiloquente retentit dans un Bercy qui balance les décibels vocaux comme les fans des BEATLES à la grande époque. Une entrée en scène théâtrale ou Richard, Paul & Olivier déchirent un backdrop de papier noir pour se retrouver en contre jour, illuminés par de très fortes lumières blanches. Les voilà maintenant en position, immobiles, impassibles, avant que l’énorme Till n’en fasse de même, vêtu d’un splendide collier de plumes du plus bel effet ! « Rammleid », et ses Rammstein scandés comme à la grande époque de Herzeleid est une entrée en matière imparable, et en quelques secondes, le groupe s’est déjà mis le public dans la poche… « Bückstabü » prend la relève, et le combo nous gâte en nous offrant un « Waidmanns Heil » en guise de dernier morceau à shooter…Les flammes se déchaînent et Till prend des allures de Jeanne D’arc sacrifiée sur un bûcher pour cause d’hérésie…
Le temps de repartir, de faire le tour, laisser l’appareil à la consigne, et nous voila de retour pour un « Weißes Fleisch » qui nous remémore le bon vieux temps des débuts d’un petit groupe allemand dont pas mal de monde se moquait… « Feuer Frei » et ses casques enflammés résonnent d’un Mutter de légende qui avait réussi à conquérir les USA, Till est déchaîné et le reste du groupe martèle un hymne imparable. Retour au nouvel album qui décidément passe diablement bien en live avec un « Wiener Blut » sombre, glauque et poisseux. On reste dans la nouveauté avec le pas si léger que ça « Fruhling In Paris », qui a la faculté de réduire à néant les derniers sceptiques du public. « Non, je ne regrette rien… », je ne sais pas si Piaf de son au-delà se sent honorée par l’hommage, mais dans ce cadre là, l’effet est maximal.
« Ich Tu Dir Weh » multiplie les effets visuels et sonores (impacts de balles, chute d’eau, explosions de toutes sortes), alors que le très ironique « Liebe Ist Fur Alle Da » ne prenne la relève. Les quatre derniers titres avant le rappel, soient « Benzin », « Links 2-3-4 », « Du Hast » et « Pussy » ne sont que débauche d’effets spéciaux, avec un RAMMSTEIN survolté et sur de sa conquête. L’alliance entre des morceaux terriblement efficaces et un visuel hors norme procure une sensation incroyable, un genre de montagnes russes sensorielles dont on ne ressort pas indemne…
Premier rappel dans une ambiance d’apocalypse, des spectateurs au bord de l’orgasme, certains proches de l’apoplexie, et le groupe revient nous parler du soleil sur un « Sonne » très vaporeux…Dieu que cette chanson est un classique…comme tant d’autres me direz vous. « Haifisch » permet de sortir le tant attendu bateau, et « Ich Will » explose la batterie dans une fureur extrême…
En rester là ? Cela aurait pu être possible car nous étions déjà tous convaincus du retour au tout premier plan des allemands.
Mais c’était sans compter sur un ultime coup de boutoir qui allait nous renvoyer dans nos chaumières les oreilles résonnant encore des accords martiaux et les yeux remplis d’un spectacle qui ne tolère aucune limite.
« Engel », vestige d’un Sehnsucht qu’on oubliera jamais crame ce qui reste d’un Bercy traumatisé par une expérience rarement vécue dans ses murs. Cette fois ci, tout explose, et l’on se prend à repenser au KISS de la grande époque, et tous ces groupes qui ont offert à leur public des prestations qui resteront gravées dans les mémoires à jamais…
Que dire d’un concert de RAMMSTEIN quand on a 38 ans ? Jouer les vieux cons et dire que c’était mieux il y a 20 ans ? Jouer les puristes et rappeler aux plus jeunes fans que OOMPH ! étaient là avant en proposant sensiblement la même musique avec une attitude plus sobre ? Dire qu’on a connu RAMMSTEIN plus en forme que ce soir là ?
Non, on ferme sa gueule et on raisonne en fan lambda qui a passé une soirée du tonnerre et qui s’est éclaté à voir un groupe qui quoiqu’il arrive restera dans l’histoire du Metal.
Merci à Blasphy de Blasphèmar de m’avoir permis de vivre ça, et merci à Antoine du label français pour sa compétence et sa gentillesse.
Et merci à RAMMSTEIN de me faire rêver comme un gamin. Et de croire le temps d’une soirée que j’ai encore 16 ans…
Wollt ihr das Bett in Flammen sehen?
Setlist RAMMSTEIN :
Ajouté : Mercredi 16 Décembre 2009 Live Reporteur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Rammstein website Hits: 26115
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