LIMBONIC ART (no) - Moon in The Scorpio (1996)
Label : Nocturnal Art Productions
Sortie du Scud : 1996
Pays : Norvège
Genre : Black Metal Symphonique culte
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 59 Mins
Il est de ces groupes qui a eux seuls sont parvenus à façonner un style musical et à en dresser les jalons tout en repoussant les sphères musicales du genre toujours plus lointaines vers des contrées par trop peu sillonnées. Dès que l’on évoque le Black Metal Symphonique, le nom de LIMBONIC ART surgit instinctivement à l’esprit. Norvégiens comme beaucoup de formations Black du début des années 90, le duo constitué de Daemon (chant, guitares) et de Morfeus (guitares, chants, claviers) initié en 1993 combine un Black Metal classique avec des éléments symphoniques grâce à l’apport des claviers. Les complaintes du combo nordique puisent leur inspiration dans la musique classique, comme on pourrait le noter dans les compositions de Wagner. A cela, ils insèrent une boîte à rythmes attribuant aux morceaux une rythmique martiale et ferme. Cette dualité musicale Black Metal / musique classique s’observe même dans l’attribution des pseudonymes des compositeurs, Daemon et Morfeus, signifiant à la fois la part de rêve et d’onirisme présents dans les morceaux ainsi que l’aspect le plus malfaisant et le plus noir qui soit. Auteurs de quatre albums, le groupe montre déjà tout son potentiel lors de la sortie de son premier opus en 1996, Moon in The Scorpio, date à laquelle les natifs de Sandefjord signent un contrat avec le label Nocturnal Art Productions dirigé par Samoth (EMPEROR, ZYKLON). N’ayons pas peur des mots, cette livraison initiale étale une maîtrise et un talent hors-norme de la part de l’une des futures pointures du Black.
Aux oreilles et aux esprits rigides face à ce déluge de notes agressives et synthétiques, les six pièces de LIMBONIC ART ne seront pas facile d’accès et pourraient même paraître décourageantes tant leurs orchestrations sont denses. A l’image de la grande musique, le groupe norvégien était passé maître dans les concoctions d’amples mouvements épiques, grandiloquents, riches et panachés.
Pour ce faire, Daemon et Morfeus ont recours à une pléthore de sinuosités de claviers, tantôt profondes, tantôt solennelles et chimériques. Là où les claviers seraient rebutants et rébarbatifs sur d’autres albums, les claviers de Morfeus orchestrent tous les mouvements de ces six plages musicales liées entre elles par un thème récursif et angoissant en incorporant des passages d’orgues effrayants et baroques, des nappes nébuleuses et des torrents de notes de pianos malsaines et roides. Les litanies de claviers imposantes et majestueuses imposent une emphase qui se traduit dans des morceaux phares tels que « Beneath The Burial Surface », « Moon in The Scorpio » ou « Through Gleams of Death » que n’aurait pas renié ARCTURUS par exemple. Avec LIMBONIC ART, les claviers prennent le monopole du lead et répandent les rythmiques suivies par des riffs de guitares en retrait qui n’ont ici qu’un rôle de section rythmique secondaire. Pour autant, il ne faut pas se méprendre : il s’agit bien de pur Black Metal que l’on a sous les mirettes, dans sa dimension la plus théâtrale. La voix de Daemon est sombre et hargneuse à vous glacer le dos. Ses vociférations se veulent tantôt inquiétantes tantôt outrancières. L’apport vocal féminin de Cia Hedmark (chanteuse chez OTYG) procure une touche dramatique et suave aux compositions et nous immerge dans les limbes où errent les âmes des enfants. Les gongs, sons de cloches, croassements de corbeaux sont autant d’effets parvenant à agrémenter l’atmosphère d’ambiances froides. Les blasts persistants et invariables défèrent aux six pistes qui ornent cet album une aura dantesque à l’atmosphère pesante. De crescendos tendus aux structures chimériques des titres à l’image de « Beyond The Candles Burning » et « Darkzone Martyrium », LIMBONIC ART offre une étendue symphonique exceptionnelle au foisonnement rêvassé confondant. LIMBONIC ART évoque ainsi un EMPEROR période In The Nightside Ecilpse avec des expérimentations plus poussées.
Si le groupe cessa ses activités en 2003, chacun des deux membres ayant a leur sens atteint les limites ultimes de leurs collaboration en ayant accouché de quatre œuvres du Black Metal Symphonique tantôt emphatique, d’autres fois plus théâtral, pour autant. LIMBONIC ART a creusé le sillon d’un style toujours en vogue de nos jours. Sur les restes de l’œuvre de LIMBONIC ART, force est de constater que l’âme du groupe plane au-dessus des nouveaux fers de lance du Black Symphonique (DIMMU BORGIR en tête), l’aspect mythique et culte à jamais ancré dans les mémoires des fans. Moon in The Scorpio ou l’un des monuments grandiose du Black Symphonique.
Ajouté : Mercredi 17 Janvier 2007 Chroniqueur : Loki Score : Hits: 13225
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