BORN FROM PAIN, c’est un peu l’équivalent musical d’un film de Roland Emmerich. Aucune finesse, aucun recul, on fonce et on réfléchit après. Pas de message caché, pas d’ironie ni de double sens, c’est du brutal et du vrai. Comme dirait un grand philosophe, ça pue des pieds mais c’est ça qu’on aime. Groupe riche de trois albums studio, d’un mini-cd et de longues heures passées sur les routes (un an et demi de concerts après la sortie de l’album In Love With The End), BORN FROM PAIN ne se pose pas de question, il rentre dans le lard. Les précédents albums m’avaient mis sur la voie, mais là, ça calme quand même. C’est du lourd et du massif.
Même après plusieurs écoutes, j’ai encore du mal à détacher un morceau en particulier tant l’ensemble me fait penser au monolithe de 2001, Odyssée de l’espace.
C’est en fait le genre d’album qu’on écoute d’une traite, quand on a la haine et qu’on veut tout envoyer balader. Un peu comme les albums de MADBALL ou BIOHAZARD, on sait que ça ne va pas faire de quartier et c’est ce qu’on recherche. L’album s’appelle War cela dit, ils ne nous prennent pas en traître ! D’ailleurs, ça commence bien lourd, un vrai panzer parti en campagne qui ne s’arrête une fois qu’il a broyé tous les os, « Relentless » qu’ils disent ! Une fois descendus du char, « Behind Enemy Lines », et hop, on rappelle à tout le monde que SLAYER n’est pas une influence cité dans le vague. Ca repart de plus belle avec le point nommé « Stop At Nothing », ça on avait bien compris à l’avance, on ne stoppe pas, et on continue d’écraser ! « Crusader », avec Jan CHRIS de GOREFEST en guest, offre un groove bienvenue à l’ensemble, même si le refrain, « Fight fire with fire ! » ne laisse planer aucun doute sur les intentions. « The War Is On », après une intro/accalmie nous donne l’occasion de vérifier qu’en matière de heavy, ils ne craignent pas grand monde. Quand à « Scorched Earth », il renvoie à la réflexion faite un peu plus haut, on s’attend presque à entendre ARAYA chanter, mais non, c’est PEPE de HATEBREED qui vient pousser la gueulante. Même le solo est digne de Kerry KING. En bonus, on à droit à une deuxième version de « Behind Enemy Lines » avec je vous le donne en mille, BARNEY des NAPALM DEATH qui nous narre ses visions sur le romantisme. Parait d’ailleurs qu’ils s’entendent comme larrons en foire sur la tournée. Et c’est la que le bât blesse après ce duo. La ou NAPALM séduit sur la longueur d’un album, malgré une brutalité exacerbée, les BORN FROM PAIN lassent rapidement, de part une musique trop linéaire, et un chanteur, certes agressif, mais manquant gravement de modulations vocales. Donc, comme je le disais au départ, un album à écouter comme défouloir, mais de révolution musicale, point !