MAGICA (ro) - 6fingers (Fév-2005)
Débarqué en France depuis peu, Magica est un quintette venu de Roumanie et comme ils ne font pas les choses à moitié, c’est avec deux albums qu’ils tentent de nous apprivoiser. Nous avons voulu en savoir plus sur la situation et la volonté de ce jeune groupe. Entretien avec leur claviériste 6fingers qui s’exprime en français…
Line-up : Bogdan "Bat" Costea (guitare), 6fingers (claviers), Ana Mladinovici (chant), Cristi Barla (batterie), Vali "Ingeralb" Zechiu (basse)
Dicographie : The Scroll of Stone (Album - 2003), Lightseeker (Album - 2004)
Metal-Impact. Passage presque obligé, présente nous Magica avec le commencement, le pourquoi du comment du nom, etc...
6fingers. Bonjour à tous, Magica est un groupe jeune, constitué en 2002 comme un projet du guitariste Bogdan « Bat » et qui est devenu un « vrai » groupe en 2003. Nous avons enregistré deux albums jusqu’ici, The Scroll of Stone et Lightseeker, tous les deux disponibles en France par Underclass.
En ce qui concerne l’explication du nom Magica, il faut dire que nous aimons tous le mystère, l’inexplicable, et certains d’entre nous ont des connaissances plus approfondies sur l’ésotérisme. Le nom reflète l’univers que nous voulons créer musicalement.
MI. J'imagine qu'il faut plus que de la simple volonté pour arriver à faire quelque chose en Roumanie et à sortir du lot aux vues de sa situation économique ?
6fingers. Oui, il faut beaucoup de chance, et nous sommes des veinards [Rires]
Il faut aussi une grande détermination/obstination et la qualité de réussir à faire beaucoup avec des moyens très réduits. Le problème le plus important pour nous est la qualité de nos instruments, très perfectible.
MI. Y'a t-il une scène Metal en Roumanie aussi bien niveau public qu'au niveau des groupes ?
6fingers. Il y a une scène Metal, mais underground, le public est restreint, et il y a relativement peu de bons groupes par rapport à la France, disons. Le public est très démuni et par conséquent tout se fait par passion, car il n’y a pas de groupe Metal qui puisse vivre de la musique.
MI. En Roumanie, quelle image (s'il y en a une) a la scène Metal française et son public ?
6fingers. Bonne question ! Sincèrement, ce sont plutôt les Nordiques et les Allemands qui font la une des discussions Metal. J’aime bien Adagio, et aussi Fairyland (si je me rappelle bien, ce sont des Français). Le public me semble intéressé, et tant que nous arrivons à vendre des albums, c’est qu’un marché Metal existe en France…
MI. Quelle est ta formation et ton parcours musical ?
6fingers. Enfant, j’ai suivi les cours d’une école de piano classique pendant 8 ans, puis j’ai continué seul.
Ma première sortie sur une scène Metal a eu lieu en 2003. J’ai aussi eu un petit concert de piano solo en France en 1994, mais ça n’a rien à voir avec le style que l’on discute.
MI. Où as-tu appris à parler français aussi bien ?
6fingers. A l’école, comme tout le monde. Si quelque chose me plaît, j’essaie de l’approfondir le plus possible.
MI. Passons à "Lightseeker" votre nouvel album, quels en sont les thèmes et concepts ?
6fingers. D’abord, ce n’est pas un concept-album, le seul point commun est l’univers magique des thèmes. L’album représente pour nous une sorte de quête spirituelle, une continuation de nos rêves.
MI. Comment composez-vous ?
6fingers. Pour les morceaux de Bat, il enregistre des démos batterie Midi/guitare, on les apprend, puis je compose et j’ajoute les parties claviers en studio.
Pour les miens, soit j’enregistre le tout chez moi, soit la variante démo, comme pour Bat.
MI. Pourquoi rééditer "The Scroll Of Stone" en même temps que la sortie de "Lightseeker" ?
6fingers. Il y avait deux autres options : soit on lance Scroll, on attend et puis on lance Lightseeker, mais nous trouvons que Scroll n’a pas assez de puissance pour générer des ventes pour Lightseeker, c’est plutôt l’inverse. L’autre variante était de lancer Scroll plus tard, mais on aurait risqué d’avoir des ennuis, car c’est un peu étrange de lancer le premier album après le deuxième, les gens attendent le prochain album, ils se retrouvent avec les premiers essais de Magica. A la fin Scroll a été lancé un peu plus tard que Lightseeker.
MI. Quelles sont les différences entre ces deux albums ?
6fingers. D’abord la formule : maintenant il y a un vrai batteur, pas une batterie MIDI, et un claviériste stable.
Nous avons tous aussi beaucoup évolué musicalement, je trouve. Même s’il a toujours certains défauts, le deuxième album est une évolution sur tous les plans. Ce n’est plus un concept-album.
MI. Comment définirais-tu votre style musical et que vous apporte t-il au quotidien ?
6fingers. Power Metal mélodique à influences symphoniques. Ou en plus court, Metal mélodique.
MI. N'as tu pas peur que l'on vous taxe d'opportuniste qui surf sur la vague du moment avec votre Metal mélodique à chanteuse ?
6fingers. Non, parce que je sais que ça n’a pas été le cas : personne ne rêvait même pas d’avoir un peu de succès à l’étranger, et nous avons fait exactement ce que nous aimions faire, sans copier à tout prix tel ou tel groupe.
MI. Si tu veux rajouter quelque chose au sujet de votre album, c'est le moment...
6fingers. Les Français sont les premiers à l’avoir… Osez ouvrir le livre !
MI. Comment en êtes vous venu à choisir Underclass comme label ?
6fingers. Nous ne sommes pas encore dans la position de pouvoir « choisir ». Underclass fait du très bon boulot, ça c’est clair, et nous sommes contents.
MI. Quel est votre pire et meilleur souvenir au sein de Magica ?
6fingers. Meilleur souvenir : tenir en mains Lightseeker en CD fabriqué en France.
Pire souvenir : un voyage dans un train plein de sales têtes en Bulgarie. Mais le public bulgare a tout compensé par leur accueil !
MI. Quelle est la question à laquelle tu en as marre de répondre et quelle est celle à laquelle tu aimerais répondre (avec les réponses s’il te plaît) ?
6fingers. [Rires] excellente question !
Il s’agit de la prochaine question. Et celle-ci est bien celle qui me plaît le plus jusqu’ici.
MI. Que sont vos projets pour l'année en cours et que peut-on vous souhaiter ?
6fingers. Accroître le nombre de pays où l’on puisse trouver les disques de Magica, s’acheter des instruments corrects, donner quelques concerts en France et démarrer le travail pour le prochain album.
MI. Je te laisse conclure en te remerciant et te laissant tribune libre si tu as un message à faire passer.
6fingers. Restez Metal et ne cédez pas à la « variété » télévisuelle que l’on vous impose... Y’a tellement de musiques intéressantes qui ne passeront jamais à la télé !
Ajouté : Mardi 08 Février 2005 Intervieweur : Blasphy De Blasphèmar Lien en relation: Magica Website Hits: 27428
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