SAEKO (jp) - Saeko Kitamae (Sept-2004)
Depuis toujours, Saeko voulait chanter du Metal mais le chemin a été long depuis son Japon natal pour concrétiser ce rêve. C’est aujourd’hui chose faite puisqu’elle sort son premier album, « Above Heaven, Below Heaven ». Interview avec la très déterminée mais non moins spontanée Saeko.
Line-up : Sven Ludke (guitare), Hermann Frank (guitare), Saeko Kitamae (chant, claviers), Michael Ehré (batterie), Mariko Inoue (basse)
Dicographie : Above Heaven, Below Heaven (Album - 2004)
Metal-Impact. Bonjour. Pour ceux qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?
Saeko Kitamae. Hello, Metal-Impact. Je suis Saeko, chanteuse originaire du Japon. Je suis venue en Allemagne en 2002 pour trouver un groupe de Heavy Metal auquel me joindre. Quand je suis arrivée, je n’avais qu’une chose, l’adresse e-mail de Henjo Richter, avec qui j’avais eu la chance de discuter au Hard Rock Café quand GAMMA RAY était venu jouer au Japon en 2001. Mais maintenant, après deux ans, mon premier CD sort et je réponds à des interviews comme celle-ci.
MI. Racontes-nous ton histoire. Comment as-tu commencé à chanter et pourquoi du Métal ?
Saeko. Depuis que je suis toute petite –trois ou quatre ans– j’ai de la musique dans la tête. Ce n’était pas du Classique ou de la musique Pop… alors, j’ai recherché cette musique. Enfin, à l’âge de quatorze ans, j’ai entendu pour la première fois du Hard Rock/Heavy Metal et j’ai pensé « Je l’ai trouvée ! Je dois être née pour chanter cette musique ! » Voilà pourquoi je chante toujours du Métal. Il est difficile de dire quand j’ai commencé à chanter. Je crois que je n’ai jamais arrêté.
MI. Comment se fait-il que tu aies atterri à Hambourg ?
Saeko. C’est la ville d’où est venu mon groupe favori... HELLOWEEN. Mais en fin de compte, il n’y avait pas de raison particulière quand j’ai quitté le Japon. Je sentais que quelque chose m’appelait là-bas ; je l’ai juste suivi. Parce que suivre mon cœur, c’est la façon dont je vis.
MI. Comment as-tu signé avec Armageddon ?
Saeko. Je ne savais pas comment trouver un groupe. Alors, j’ai simplement distribué des tracts avec mes coordonnées pendant des concerts. Cela disait « Chanteuse cherche un groupe de Heavy Metal » ; on trouve ce tract dans le livret. Un jour, j’ai reçu un appel de Lars Ratz (METALIUM). Il avait entendu parler de moi par un de ses amis, un DJ au Headbanger’s Ballroom. On s’est rencontré dans un café. C’était un vrai challenge pour moi. Il a aimé mon histoire, le fait que je fasse tout ce trajet depuis le Japon sans garantie aucune, juste ma volonté de faire du Heavy Metal. Et à titre d’audition, il m’a donné un morceau sans partie vocale. J’ai fait de mon mieux et le résultat nous a plu à tous les deux. Vous pouvez l’entendre sur l’album, il s’agit du titre « SINNERS FOR FALSE LIGHTS ». En fait, j’ai un peu hésité avant de signer car j’avais déjà vu tant de trahisons et de choses étranges dans ma vie que j’avais du mal à faire confiance si facilement. En plus, je n’y connaissais pas grand-chose en terme de contrats. Mais ce que m’a dit Lars, en me regardant dans les yeux, m’a convaincue : « quand on commence une carrière, on peut être troublé de voir autant de changements se produire. Alors, fie-toi simplement à ton instinct. Fais ce que ton cœur te dit ». Maintenant je suis très heureuse d’avoir pris cette décision.
MI. Tu as écrit tous les morceaux de l’album. Tu te considères plutôt comme compositrice, chanteuse ou même clavier ?
Saeko. Je suis tout ça. Pour moi, écrire des paroles, composer un morceau et chanter sont tous très importants. Sur cet album, j’ai écrit tous les textes. Pour la musique, ça s’est fait entre moi, Michael Ehre et Lars Ratz.
MI. Comment décrirais-tu ton style ? J’ai lu qu’on pouvait le définir comme du Zen Metal…
Saeko. Le Zen n’est pas un style particulier. C’est une pensée qui essaie de voir l’esprit derrière les formes existant dans le monde. C’est important de voir les choses de l’intérieur. De toute façon, tout mûrit avec le temps.
MI. Tu sors ton premier album, comment te sens-tu ?
Saeko. C’est très excitant, bien sûr. Cela fait dix ans que je rêve de ce jour. Beaucoup de gens m’ont traitée d’idiote car j’ai toujours cru à mes rêves. Je suis heureuse de ne pas avoir baissé les bras. Les gens ne croient que ce qu’ils voient. Moi, j’ai toujours pensé qu’il fallait y croire avant de pouvoir voir les choses se réaliser.
MI. Qu’est-ce que tu espères de « Above Heaven, Below Heaven » ?
Saeko. Je n’attends rien de l’album. C’est de moi-même que j’attends des choses. Je pense toujours à ce que je pourrais encore faire.
MI. Comment s’est passé l’enregistrement de l’album ?
Saeko. C’était une expérience pleine de sens. Avant que ne commence l’enregistrement du chant, j’étais assez nerveuse mais tous les gens qui travaillaient ensemble étaient très ouverts. Nous avons beaucoup discuté de façon très créative. En fin de compte, j’ai beaucoup apprécié tout le processus et j’ai passé de bons moments.
MI. Tu as une anecdote ?
Saeko. Je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer, au studio, quand Lars a fini le mixage. En me voyant aussi émue, Lars m’a demandé « tu veux dire quelque chose ? ». Je lui ai répondu que oui, j’ai pris le microphone et j’ai dit tout ce que je ressentais en japonais. C’est devenu une plage cachée.
MI. Comment se fait-il que tu aies eu besoin de trois guitaristes ?
Saeko. Comme je l’ai dit, « SINNERS FOR FALSE LIGHTS » était au départ une audition. Quand Lars a parlé de moi à son ami Hermann Frank, Hermann a dit « ça a l’air excitant ! » et il est venu au studio pour faire un solo sur ce titre. Mais il était très occupé avec l’album de Victory et il n’a pas pu jouer d’autres morceaux pour mon album. Michael Ehre est batteur de METALIUM, mais il a également étudié la guitare et est diplômé. Donc il a joué à sa place. Enfin, Sven Ludke est un ami de Michael et il a joué la guitare principale enregistrée par Michael en tant que co-producteur.
MI. Qui est l’autre Japonaise du groupe, la bassiste Mariko Inoue ?
Saeko. C’est ma meilleure amie. Nous avons joué ensemble dans le même groupe au Japon. Mais ce groupe n’a sorti avec moi que quelques singles et un album de compilations avec d’autres groupes. Nous étions tristes de ne pas avoir sorti d’album complet ensemble. Nous nous sommes souvent dit au téléphone « refaisons quelque chose un jour ». C’est devenu réalité. Elle a joué sur l’album ! Nous sommes très heureuses.
MI. Quel est le thème principal de l’album ?
Saeko. Le thème est « vivre ». Je voulais savoir qui je suis et pourquoi je suis née. Cela peut sembler un peu simpliste à certains mais pour moi, c’est un thème très difficile. L’album parle de ma vie et ma façon de voir le monde.
MI. Il y a un message derrière les textes ?
Saeko. Oui, sinon, je n’aurais pas quitté mon pays. Je pense que chaque homme est venu du Paradis du haut (Heaven above) pour trouver le Paradis ici-bas (Heaven below). Il n’y a pas que le bonheur mais aussi la souffrance et la peine dans ma vie. Mais cette tristesse, cette souffrance, est aussi une partie très importante de ma vie. Par-dessus tout, je sens la lumière –l’espoir et le courage– en moi ainsi qu’en chaque être. Je voulais chanter cette beauté de nos vies.
MI. Y a-t-il des choses surprenantes pour des fans de Metal (en terme d’instruments par exemple) ?
Saeko. Il y a des percussions et des mélopées japonaises. En composant, une idée m’est venue et j’ai vérifié sur le net. J’ai trouvé des percussionnistes japonais, YAMATO, qui jouaient à Berlin. Le jour suivant, je m’y suis rendue et on m’a autorisée à utiliser leur son. Ils ont été très sympas. J’espère que nous pourrons jouer ensemble sur le prochain album. Ce serait vraiment cool.
MI. Qu’est-ce que tu dirais aux gens pour qu’ils achètent ton album ?
Saeko. J’ai fait cet album avec tout mon cœur. Je serais très heureuse si ce petit morceau de mon esprit pouvait parler à l’esprit de quelqu’un d’autre.
MI. Qu’est-ce que ça fait d’être la première chanteuse de Metal japonaise ?
Saeko. Bien sûr, c’est un sentiment génial, mais je n’y pense pas tant que ça car chacun est unique sur terre. Je n’aime pas faire de comparaisons ou mettre un numéro sur les gens.
MI. Est-ce plus difficile de se faire connaître quand on est une femme ?
Saeko. Quand j’ai débuté au Japon, être une femme m’a rendu les choses plus difficiles. Mais maintenant, c’est mon point fort. Je suis heureuse d’être une femme.
MI. Ton site Internet est en construction, tu t’en occupes beaucoup ?
Saeko. Oui. J’ai beaucoup discuté avec le web-designer car je veux un très bon site. Je lui envoie des e-mails et je l’appelle très souvent mais il semble très occupé. Merci donc d’attendre encore un peu !
MI. Comment trouves-tu la scène Metal japonaise ?
Saeko. Pas aussi bonne qu’il y a une quinzaine d’années. A cette époque, il y avait beaucoup de magazines de Metal et quelques émissions radio. Maintenant, il ne reste plus qu’un seul magazine. Il y a aussi beaucoup de groupes de Metal japonais qui se battent pour rendre à notre scène Metal ses lettres de noblesse mais malheureusement, la plupart d’entre eux ne sont pas connus en Europe. J’espère pouvoir jouer un rôle, même minime, dans leur combat.
MI. Tu sens une grosse différence avec l’Europe ?
Saeko. Oui, c’est très différent. Cela fait deux ans que j’habite en Allemagne et je ressens fortement à quel point je suis une Japonaise. Chaque pays a sa culture et son histoire. Toutes ces différences sont magnifiques pour moi.
MI. Quelques mots à propos du Classical Diamonds Tour ?
Saeko. Cela commence le 15 octobre 2004. J’ouvre pour Doro et j’interprète trois morceaux de mon album avec un orchestre et le groupe. Il y aura des invités spéciaux… comme Blaze Bayley. C’est ma première tournée de ce côté-ci de l’Océan, je suis très excitée.
MI. Quels sont tes projets pour le futur ?
Saeko. D’habitude, je ne pense pas beaucoup à l’avenir. Il vaut mieux se concentrer sur le présent. D’abord, je veux bien jouer au Classical-Diamonds Tour. Pas à pas, cela me conduira au futur. Tout ce que je peux dire c’est que je souhaite continuer à me lancer des défis.
MI. Y a-t-il autre chose que tu aimerais dire aux lecteurs de Metal-Impact ?
Saeko. J’ai peut-être déjà trop parlé. Donc maintenant j’aimerais juste dire « merci » d’avoir lu jusqu’à la fin. Vous devez être fatigués. Merci ! (^o^)
Ajouté : Samedi 02 Octobre 2004 Intervieweur : Kandra Lien en relation: Saeko Website Hits: 19901
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