PITBULLS IN THE NURSERY? Kesako? Passé outre l’étonnement et la dimension comique du patronyme de ce quintette de la région Parisienne, les cinq Français proposent avec «Lunatic» leur premier album studio chez le label Black Lotus Records, et ce après la sortie du maxi 3 titres «Impact» il y a de cela cinq ans. Ayant à l ‘époque cartonnée, c’est avec la fierté de ce premier succès que PITN poursuit dans sa lignée et réédite son brassage de multiples influences telles que ATHEIST, MESHUGGAH ou encore DYING FETUS. En résumé, que du lourd ! Même si, suite aux diverses écoutes, on sent nettement une prédilection pour les compositions de Death Progressif plus proche d’un ATHEIST que de DEATH par exemple. Comme tout ces éminents modèles, PITBULLS IN THE NURSERY allie bien évidemment la puissance et la violence inhérente au Death Metal, ainsi qu’une remarquable technique et le groove que l’on retrouve tout au long de l’opus.
Fidèles de la déstructuration, leurs compositions ne sont pas abordables dès la première écoute ! De nombreuses immersions seront donc nécessaires pour se plonger dans cet océan de virtuosité et d’émulation technique.
Alternant ainsi entre morceaux groovy aux rythmiques assez jazzy et des morceaux aux résonances bien plus Death et énervées, le combo francilien administre dix titres léchés à la production puissante qui rehausse encore plus le niveau de leur travail.
Après une intro mystico tribale qui met l’eau à la bouche, il ne faut pas attendre bien longtemps pour que le combo fasse ses preuves d’excellents techniciens. C’est donc «Lunatic Factory» qui est en charge de le démontrer. Proposant quelques touches Jazzy propre à la fusion Death Prog’, les membres de PITN font preuve d’une audace et se montrent sûrs d’eux-mêmes.
La galette reprend quelques titres du maxi tels que «Monkey’s Masturbation», «Strong» et «Impact», beaucoup plus agressifs comparés aux autres pistes et qui bizarrement, seraient presque les meilleurs de l’opus ! Les morceaux que sont «W.Crew», «Calibrated» ou bien «In My Veins» se veulent au contraire déjà plus « travaillés » avec des arrangements un peu plus esthétisés.
L’ interlude «Antagony» apporte quant à lui de la fraîcheur et de la quiétude l’espace de quelques secondes…
Cependant, au rayon des grands regrets, on remarque qu’aucun titres ne se détache réellement des autres, alors que l’ensemble de l’opus reste ouvert et homogène, ce qui montre une relative aisance de composition de la part de PITBULLS IN THE NURSERY.
Contenant en plus un son de caisse claire claquant frisant l’exaspération (on est loin du son de batterie de St Anger de METALLICA, je précise !), on éprouve une certaine lassitude sur la fin de l’album, trop long à ingurgiter. De plus, le chant se fait parfois quelque peu monocorde et plat. Bien qu’ils soient sur le bon chemin, l’autoroute de la consécration est encore longue et semée d’embûches. Prometteur tout de même…