Curt Shaw est un guitariste américain, nostalgique des années 80, qui se lance dans une carrière de guitar hero. Enfin, ça c’est ce qu’il souhaiterait.
Le gaillard nous assomme avec un déballage de technique qui nous laisse désespérément de marbre. Tous les moyens sont bons pour nous démontrer qu’il est capable de jouer de la guitare ; on doit donc s’avaler des solos d’un niveau technique ahurissant mais complètement indigestes. Curt Shaw fait partie de ces guitaristes qui croient encore que la qualité se mesure avec un chronomètre olympique et que les descentes de manche se comptent en kilomètres. Il ferait presque passer Malmsteen pour un Amish.
De l’esbroufe démonstrative et de la branlette technique, voilà tout ce que l’on trouve sur ce cd pâlichon. Parce que question inspiration, le père Shaw est plus modeste.
Le pire étant que lorsqu’il évoque ses influences, il cite Steve Vai, RUSH, LED ZEPPELIN, Franck Zappa. A croire qu’il n’a rien retenu des enseignements de ses maîtres !
Les 10 dernières minutes – presque entièrement acoustiques – constituent une épreuve pour la patience. Le reste est une sorte de Heavy qui aurait trop bouffé de solos.
Seul “Egyptian Moon” ne m’a pas déplu avec des changements de rythmes, des accents orientaux et des riffs vraiment accrocheurs. Si seulement elle ne durait pas 5 minutes...
Cet album semble davantage être une sorte de CV qu’une œuvre d’art. On pourra toutefois s’étonner d’y trouver une production aussi approximative avec, notamment un son qui crachouille.
Les quelques fans inconditionnels de Marty Friedman pourront peut-être y trouver un os à ronger. Sinon...