Houlà, quel bordel ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que UFYCH SORMEER (qui emprunte son nom à l’univers de Moorcock) fait dans l’originalité ! A tel point qu’une tentative de coller une étiquette à ce groupe aboutirait à : Heavy/Power Metal progressif expérimental futuriste symphonique ! Rien que ça !
Disons que la base musicale est essentiellement composée d’une structure Heavy à laquelle viennent se greffer à tout moment des influences très diverses : Franck Zappa, Devin Townsend, FAITH NO MORE, CARNIVAL IN COAL,... et cette liste n’est pas exhaustive, croyez-le bien ! L’abondance de breaks, les changements de rythmes, les ajouts divers sont si nombreux que l’écoute de ces 4 titres est particulièrement ardue. Dès que l’on commence à s’habituer à une structure, elle est brutalement interrompue par une autre, et le temps que l’on comprenne ce qui se passe, on a dû encaisser 2 ou 3 autres changements ! L’auditeur est constamment malmené et doit concentrer son attention. Ajoutons à cela quelques apports tels que des voix saturées et/ou trafiquées, des rots, des cris, des rires, du Flamenco, des orchestrations, des tonnes de claviers qui, eux aussi, changent constamment de son.
Le problème est que trop, c’est trop. Le groupe démontre une évidente maîtrise de son sujet mais il oublie l’auditeur qui aura bien du mal à se frayer un chemin dans cette jungle musicale d’une densité incroyable. A certains moment, on peut même avoir le sentiment que chaque musicien fait son truc dans son coin, à la manière des groupes de Free Jazz. Et ce n’est pas l’instrumental final, long de 7 minutes et demi, qui viendra rendre l’ensemble plus digeste.
On sera totalement admiratif devant l’interprétation impeccable de ces 6 surdoués qui ne se fixent aucune limite. Leur travail de production est, lui aussi, étonnant, et devrait faire réfléchir plus d’un groupe hexagonal !
Si vous aimez les bizarreries et le progressif à outrance, vous pouvez tenter cette expérience. Vous risquez juste d’avoir le tournis.