BATHORY : The Root Of The Darkness And Evil (2011)
Auteur : Armand Buchy
Langue : Français
Parution : 14 Mars 2011
Maison d'édition Française : Camion Blanc
Nombre de pages : 558
Genre : Biographie
Dimension : 15 x 21 cm
ISBN-10 : 2357791144
ISBN-13 : 9782357791145
Il eut été impensable que les Editions Camion Blanc ne consacrent pas un jour un ouvrage à une des plus grandes légendes du Metal extrême, qui de plus ne doit sa réputation qu’à sa musique et non à un mode de vie tape à l’œil ou une surconsommation de drogues et d’alcool.
Ainsi, Armand Buchy nous propose à travers ce livre de découvrir la face cachée de Quorthon (né Tomas Forsberg), l’homme responsable de la création et la propagation de deux styles bien distincts et pourtant si proches, le Black et le Viking Metal.
Personnage à part entière qui aura su envelopper toute sa carrière dans une aura de mystère, qui aura fasciné aussi bien le public que ses contemporains musiciens, Quorthon sera resté jusqu’au bout l’homme d’un projet, d’un fantasme, d’une icône, BATHORY. Au même titre, et même plus, que CELTIC FROST et VENOM, Quorthon fut l’origine de bon nombre de vocations, et presque trente ans après sa première apparition vinylique, sur le sampler Scandinavian Metal Attack, il continue d’être célébré au travers de concerts hommages, de tribute albums, par une génération lui vouant une admiration sans bornes.
Mais qui était-il au fond ? Cet olibrius vêtu uniquement de peaux de bête vivant au fond d’une caverne ? Ce musicien barge fanatique de la seconde guerre mondiale et tendancieusement fasciné par le nazisme ?
Quelle fut la part de vérité dans toutes ces descriptions que la presse s’est plu à répandre durant toutes ces années ?
C’est justement le dessein, et la raison d’être de ce livre, que de restituer la vérité, au travers d’interviews, d’analyses d’albums très fouillées, traitées chronologiquement. Et Armand Buchy a parfaitement atteint son but. Quorthon n’était ni un démon, ni un ermite, ni un ascète néo nazi. Il avait certes une tendance à se replier sur lui-même, aux limites de la misanthropie, mais il n’était rien de plus qu’un musicien investi dans son art, et complètement dévoué à ses fans. Il n’y a rien de glauque dans l’histoire de BATHORY, et les anecdotes sont le plus souvent amusantes, à posteriori, en parfaite adéquation avec l’humour cinglant de son protagoniste principal qui haïssait la presse.
Et une fois de plus, nous constatons que les caractéristiques fondamentales d’un groupe furent non pas dues à une volonté initiale de se démarquer à tout prix, mais simplement à un manque cruel de moyens, compensé par une envie, une soif d’aller de l’avant et d’offrir quelque chose de personnel.
Armand Buchy a écrit ce livre comme un fan, et pourtant, du début à la fin, il est objectif. Il retrace fidèlement une épopée, et présente son personnage avec toutes ses contradictions, sans essayer de trouver un angle « romantique » ou dramatique. L’histoire contée ici est simple, et décrite simplement.
Alors certes, Armand n’a pas connu Quorthon, celui-ci ne lui a pas fait de confidences croustillantes, mais en se replongeant dans les magazines d’époque, en fouillant dans les pages des webzines, en décortiquant les albums un par un, il a réussi à nous faire pénétrer une intimité, à nous faire revivre presque en focalisation interne une saga que nul d’entre nous n’a pu connaître autrement que par procuration.
C’est en quelque sorte une compilation ultime que nous livre là l’auteur. Et en tant que fan, il rend par sa méthode de travail le plus beau des hommages à un homme qui a toujours donné à ses fans ce qu’ils voulaient. Il était donc indispensable de lui rendre la pareille.
Mais Armand, tout en réduisant la légende à une échelle humaine, n’au aucunement nui ni à BATHORY, ni à Quorthon, et je suis sur que celui-ci aurait cautionné cette biographie, qui le présente tel qu’il était, et non pas tel que nous aurions aimé le voir.
Il n’était ni le meilleur musicien du monde, ni un être malfaisant ou diabolique. Il était juste un kid comme les autres, qui lui aussi avait ses idoles (KISS notamment), et qui souhaitait faire partager sa passion pour la musique.
Alors oui, Quorthon était profondément anti-chrétien, mais d’un point de vue social et démocratique, et non religieux. Il se battait pour que la société reconnaisse l’héritage naturel de son pays, bien avant la colonisation catholique.
Il aimait juste le libre arbitre, rien de plus. Foncièrement indépendant, ne devant rien à personne.
Et longtemps après avoir lu ce livre, nous continuerons d’écouter la musique de BATHORY, qui au fil des années est devenue le maître, au détriment de son créateur. Même si jusqu’au bout Quorthon l’a tenue en laisse. Car quoi qu’il ait pu dire, quoiqu’il ait pu faire, la légende sera toujours plus forte que l’homme.
J’espère que tu as fini par rejoindre le Valhalla mon ami, et que tu dînes tous les soirs à la table d’Odin. Et qu’il se marre en entendant tes blagues cinglantes.
Tomas Forsberg, dit « Quorthon » (17 Février 1966 – 3 Juin 2004).
R.I.P.
Ajouté : Lundi 02 Mai 2011 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Camion Blanc Website Hits: 70896
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