Il est difficile de croire qu’il s’agit là d’un premier album, et surtout d’une auto-production ! Car toutes les qualités d’un grand groupe sont déjà présentes, à commencer par la production – point faible des artistes non-signés – qui est proprement ahurissante. ANTHROPIA n’a donc rien a envier à ses aînés.
L’album nous plonge dans un progressif alambiqué, dense et complexe sur une base Heavy/Speed mélodique. Les nombreux breaks en tous genres feront le bonheur des connaisseurs mais rendront l’écoute très difficile aux non-initiés, car ANTHROPIA tire sur la corde du progressif sans égard pour les novices.
Parmi les atouts incontestables dont jouit ce groupe, il est impératif de signaler une virtuosité impressionnante ; chaque instrument est maîtrisé à la perfection pour un résultat d’une propreté impeccable. C’est parfois un peu démonstratif, mais jamais exubérant. Les solos de guitare, en particulier, sont très soignés.
Bien que les sources d’inspiration soient multiples, le propos est résolument Metal : de bon gros riffs (“In The Maze Of A Nightmare”, mon Dieu !) martèlent les compositions rythmées par une double pédale qui s’emballe volontiers.
Le chant est magnifique même si la jeunesse de l’interprète donne une impression de fragilité qui contraste avec l’ensemble.
Sur le plan musical, on ne peut s’empêcher de remarquer que de nombreux breaks sont amenés sans aucune subtilité, ainsi peut-on voir 5 ou 6 structures musicales différentes se succéder brutalement, avec un pauvre accord plaqué pour toute transition. Ce serait pardonnable si ce n’était pas quasi systématique. Cette imperfection tient au fait que le groupe repose en fait sur les jeunes épaules de Hughes Lefebvre (auteur, compositeur et multi-instrumentiste), qui n’a donc pas le recul suffisant, ni l’opinion d’autres membres pour l’aider à corriger le tir.
Mais ne restons pas sur une impression négative, vu que cet album regorge de qualités et mérite une attention particulière.
On prend rendez-vous pour les deux autres volets de cette trilogie.