AWACKS (FRA) - Stan (Fév-2004)
Il y a quelques temps AWACKS retenait favorablement notre attention dans un genre pourtant galvaudé - le progressif. La richesse des compositions, la multitude des influences et surtout cette volonté permanente de mettre l'émotion en avant nous a permis de prendre beaucoup de plaisir à l'écoute de "Atmosphere 136".
Rendez-vous avec Stan qui nous rapporte les propos de l'ensemble du groupe, car chez AWACKS les réponses sont collégiales. Et si le travail du groupe est sérieux, il semble que l'ambiance entre les musiciens soit détendue…
Line-up : Steve (guitare), Crock (chant), François (batterie), Stan (basse), Nach (clavier)
Dicographie : Panama (Album - 1999), Atmosphere 136 (Album - 2002)
Metal-Impact. Vous avez le don pour les titres énigmatiques : pourquoi "AWACKS" et "Atmosphere 136" ?
Stan. Le groupe, né en 1989, a choisi un nom court, facilement mémorisable et qui était sur toutes les lèvres en 1990: "Awacks", du patronyme de l'avion espion américain qui survolait l'Irak. C'est tout simple donc…
Pour le titre de l'album, il faut savoir que le dernier morceau de l'album s'appelle 10:10 PM, son tempo est à 136, d'où le 136 du titre. 10:10 PM (22h10 donc) est l'heure de la pause en répétition, un sacro-saint rituel : il y a de la déconne dans l'air et une atmosphère particulière... d'où le titre "Atmosphere 136".
Ce dernier morceau est également particulier puisque deux fameux amis qui nous rejoignent souvent à la "pause répèt'" sont venus enregistrer des chœurs, des grattes en studio.
Pour lier le tout et expliquer : Awacks, c'est avant tout de la détente et une histoire d'amitié et d'affinités... pas de musique si on se prend le chou humainement parlant...
"Atmosphere 136" est un reflet de cette période : après le "souvenir" et le "panorama" du premier album, voici le temps de la "complicité" pour le second...
MI. Les influences du groupe sont multiples, quelles sont-elles ? Comment qualifieriez vous votre style ?
Stan. C'est un sujet qui fâche car nous écoutons VRAIMENT tout et n'importe quoi… et les styles que nous écoutons ne sont pas forcement le reflet de ce que nous jouons… Crock (chant) aime le heavy lyrique et "efficace" (Tobias Sammet en tête et Geoff Tate) mais aussi la pop et se découvre quelques affinités avec le néo.
Steve (guitare) aime Marillion, Evergrey, Evanescence, Linkin Park mais se défend d'avoir une influence particulière. François (batterie) n'a pas de formation particulièrement Metal : il joue au feeling et travaille sur Dream Theater et Pain of Salvation mais adore le Rock FM, le jazz-rock et la pop. Nach (claviers) est carrément branché par le prog' nouvelle génération (il écume le label Inside Out !!!) et par l'électro bien roots (Herby Hancock), le trip-hop et Soilwork (Figure number 5) (pour lequel il rejoint la conception musicale des parties claviers). Stan (basse) admire Primus, Coroner, Ark, Love/Hate et Faith no More pour la créativité de leurs bassistes mais est plutôt influencé par Depressive Age, Pain of Salvation et System of a Down pour le côté angoissé et torturé de leur musique…
Pour définir notre style, il faut faire table rase d'une bonne partie des éléments cités ci-dessus… Disons que nous pratiquons du Heavy Metal mélodique avec des éléments progressifs - Efficacité est le maître mot de l'album "Atmosphere 136". Son successeur, en travaux à l'heure actuelle, sera différent.
MI. Pouvez-vous nous décrire le processus d'écriture, vos méthodes de travail ?
Stan. Jusqu'ici, pour les deux premiers albums, les idées partaient essentiellement du clavier et de la guitare. François (batterie) joue également du clavier et apportait parfois des idées. C'est sous forme de "bœufs" que les idées se développaient, le chant venant se greffer progressivement. Aucune structure n'était prévue et seul le feeling et un affinage constant ont pu donner naissance aux morceaux.
Depuis l'arrivée de Nach et Stan (juste après l'enregistrement du deuxième opus), les choses ont un peu changé. Les structures sont calculées, les idées également - le style se voulant un peu plus alambiqué - et les idées se développent non plus uniquement en répétition mais également chez nous car nous prenons le temps d'enregistrer nos répét' pour travailler dessus au calme.
MI. Comment décidez-vous si un titre va être chanté en français ou en anglais ?
Stan. Alors là, facile ! si le sujet est grave ou nécessite un développement plus profond, c'est le français : pour le rapport à notre langue maternelle, plus facile à manier ! C'est toujours un challenge à relever que d'écrire un texte en français qui "sonne" sur du Heavy mélodique : on devient vite ridicule si le sujet ou les tournures ne sont pas maîtrisées. L'anglais reste une facilité d'écriture - c'est tout de même LA langue du rock !
Pour le troisième album en préparation, nous conservons l'alternance de titres en français et en anglais mais les textes anglais sont déjà plus engagés (un anglophone nous aide à formuler tout ça !).
MI. La production confère un feeling particulier à cet album, c'est pourtant le point faible de nombreux groupes, quel est votre "secret" ?
Stan. L'expérience du premier album a permis d'éviter certaines erreurs de mixage sur le second. "Atmosphere 136" a été enregistré en un temps record de 8 jours : 4 en recording, 4 en mixage : la préparation des morceaux a été indispensable, le travail au click, la mise en place, la simplification de certaines parties pour être sur que ça passe en studio, l'écoute de pré-enregistrements de répét' ; c'est un tout qui permet d'arriver à peu près serein au studio (quoique).
Pour le son, c'est une question de bon goût et de bon ingé' son : pour l'anecdote, le nôtre est celui qui bosse actuellement avec Pascal Obispo sur sa dernière tournée : on aime ou non, mais il connaît son métier ! Le matos du studio y est certainement également pour quelque chose !
MI. "Atmosphere 136" semble être un moment charnière de votre carrière, avez-vous trouvé votre style ou allez-vous explorer d'autres directions artistiques ?
Stan. Le départ du clavier et du bassiste, vite remplacés par Nach et Stan, dès la fin de l'enregistrement ont forcément fait évoluer le groupe vers quelque chose de nouveau de par leurs goûts franchement éclectiques et leur caractère… affirmé. Le style, gardant son côté mélodique, est plus contrasté…
Les deux nouveaux musiciens ont apporté rapidement une nouvelle dynamique, devant assurer des concerts un mois après leur introduction au sein d'AWACKS. La signature avec Brennus s'est également déroulée très rapidement - nous avons reçu une proposition de contrat deux jours après lui avoir envoyé l'autoproduction, soit un mois après le studio. D'amateurs purs et durs, nous sommes passés au statut "d'amateurs aux responsabilités professionnelles"… soit beaucoup de boulot de promo pour nous qui avons tous un travail "officiel" à assurer.
Une période charnière à ne pas en douter…
MI. Comment a été accueilli l'album à sa sortie ?
Stan. On a été soufflé par notre première chronique web (Rocktime). Le chroniqueur nous a même appelé pour nous féliciter… La vingtaine de chroniques que nous avons glané ça et là sur le web et en fanzines sont toutes très positives (à l'exception d'une en Italie qui croyait que l'on faisait du prog' pur et dur). BURNN nous a même accordé ses colonnes et un 80% en guise de note - on a halluciné sans toutefois comprendre un traître mot de la chronique.
Pour le public, on joue essentiellement à domicile à cause de nos emplois du temps et les gens apprécient - même si c'est plus facile de par notre origine géographique. Un noyau die-hard de fans est en train de monter le fan-club.
Nous cherchons bien entendu à développer des concerts hors de nos frontières régionales.
MI. Le 31 décembre 2003, quel vœu avez-vous fait ?
Stan. Que tout se passe bien pour les siècles et les siècles !
MI. Quels sont vos projets ?
Stan. Composer et enregistrer le troisième CD, se faire toujours plaisir et bien entendu chercher de nouveaux lieux ou se produire… Trouver un manager !
MI. Le mot de la fin…
Stan. On a l'impression que le Metal français mélodique est enfin reconnu en France et hors de nos frontières. Manigance, Heavenly, Malédiction, Falkirk, Seyminhol, Rest in Peace montrent le chemin par leurs qualités respectives.
Ne baissons pas la garde : ami public, retournons dans les concerts, arrêtons de bouder sous prétexte d'exception culturelle française… Originaire de Clermont-Ferrand, nous faisons le triste constat de la baisse de la programmation Metal (dans sa globalité). A nous de relancer "l'économie" du Metal, bougeons et ne copions plus nos CDS !!!
AWACKS tient à remercier Alexis de Metal Impact, à saluer Denis (notre Webmaster) et coup de cœur de Crock et Stan, découvrez MEANTIME, un excellent groupe de Metal mélodique racé de Limoges.
Ajouté : Lundi 16 Février 2004 Intervieweur : Alexis de Fireball Lien en relation: Awacks Website Hits: 21851
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