DETONATION (nl) - Koen Romeijn (Sept-2003)
Detonation la nouvelle signature hollandaise d'Osmose Productions est plus que prometteuse. C'est le chanteur guitariste, au nom difficilement prononcable, Koen Romeijn qui nous présente le groupe et qui nous parle de leur premier album "An Epic Defiance".
Line-up : Koen Romeijn (chant et guitare), Mike Ferguson (guitare), Thomas Kalksma (batterie), Otto Schimmelpenninck (basse)
Discographie : Lost Euphoria (Mini-CD - 1999), Promo 2001 (Démo - 2001), An Epic Defiance (Album - 2003), Portals To Uphobia (Album - 2005)
Metal-Impact. Pour ceux qui vous connaissent pas encore en France, peux-tu citer les moments forts du groupes avec peut-être quelques anecdotes ?
Koen Romeijn. Detonation a été fondé il y a six ans environ et s’appelait à l’époque « Infernal Dream ». Thomas (batterie), Mike (guitare) et Moi (chant, guitare) avons monté ce groupe comme un projet parallèle, car on était tous les trois impliqués dans différents groupes à ce moment-là. Notre seul objectif était de composer un Black Metal mélodique dans la veine de Dissection, Dark Funeral, etc.
Durant notre première année d’existence, on n’a eu l’occasion de jouer ensemble que huit fois en tout et pour tout, mais on a fini par dénicher un endroit fixe pour les répétitions et Otto (basse) nous a rejoint. On a alors commencé à répéter plus régulièrement et on a écrit quelques morceaux.
Peu de temps après, on nous a demandé de faire figurer deux de nos chansons sur une compilation, aussi avons-nous pour la première fois de notre existence loué un studio. Les gens ont tellement bien réagi à ces deux chansons qu’on a décidé de consacrer davantage de temps à ce groupe.
Il nous a ensuite fallu un an pour sortir notre premier vrai CD, le EP « Lost Euphoria », qui contenait quatre morceaux, publié par le label de la compilation (Skullcrusher Records).
Entre-temps, on avait changé de nom (avant la première séance d’enregistrement) car on voulait un nom qui corresponde mieux à notre musique. C’est comme ça qu’on est tombé d’accord sur DETONATION.
Après la sortie de « Lost Euphoria », on a eu la chance de faire pas mal de concerts à travers notre petit pays et on a réussi à se faire un nom dans la scène underground. Comme tout se passait plutôt bien, on a décidé qu’il était temps de chercher un « vrai » label, un label qui pourrait nous faire connaître à un public plus large etc.
En 2001, donc, on a de nouveau envahit le studio, cette fois-ci pour enregistrer les 3 morceaux d’un CD promo dans le but avoué d’appâter les labels. Malheureusement, la pêche fut mauvaise et le temps est passé très vite ! Avant qu’on ne s’en rende compte, l’été 2002 était là et ça faisait plus d’un an qu’on attendait ! Entre-temps, on avait composé suffisamment de morceaux pour remplir un album, alors on a décidé de ne plus attendre et de tout faire nous-mêmes ! Après deux semaines passées au studio Excess, à Rotterdam, « An Epic Defiance » était né, enfin ! On a de nouveau envoyé des tonnes d’exemplaires aux labels, mais avec plus de chance cette fois-ci [Rires] !
Plusieurs labels se sont montrés intéressés, mais c’est Osmose Productions qui nous a offert les meilleures conditions.
MI. Parles nous un peu plus de vos déboires à trouver un label et comment avez-vous fait pour conclure un contrat de trois albums avec Osmose Productions ?
Koen. Il nous a fallu un bon moment avant de signer un contrat correct. On cherche un contrat depuis la sortie en 2000 de « Lost Euphoria », mais le EP n’était pas assez bon pour obtenir des conditions raisonnables. Alors on a décidé d’enregistrer un CD promo avec trois morceaux en 2001, en espérant qu’il intéresserait des labels internationaux. On en a envoyé 70 ou 80 exemplaires à travers le monde, mais on n’a reçu que des refus... Bien sûr il y a eu des réponses encourageantes, mais il n’était jamais question de « véritable contrat ».
Comme je l’ai dit avant, on a décidé d’enregistrer notre premier album à l’été 2002, et de nouveau on l’a envoyé à tout un tas de labels. Cette fois-ci, ils se sont montrés beaucoup plus intéressés, et après avoir reçu cinq propositions valables, Osmose nous a contactés... Heureusement, car on avait presque signé un contrat ailleurs ! Osmose a été le seul label à prendre la peine de nous téléphoner au lieu de recourir à l’e-mail. Après un brin de correspondance, on a décidé de signer chez Osmose en janvier de cette année (2003).
MI. Vous avez commencé en 1997 et vous n'avez jamais pas changé de line-up, si l'un de vous venait à quitter Detonation, celui-ci cesserait d'exister ?
Koen. C’est une question difficile... Detonation, c’est Thomas, Mike, Otto et moi. Personnellement, je ne crois pas que je pourrais m’habituer à un autre line-up. On est ensemble depuis le début, même si Otto ne nous a rejoints qu’un an après...
Quoi qu’il en soit, si l’un de nous devait partir, Detonation cesserait d’exister. Toutefois, je suis certain que si ça arrivait, les membres restants formeraient un nouveau groupe sous un nom différent.
On est comme une famille, pas de danger qu’on se sépare [Rires] !
MI. Vous êtes pourtant tous ou presque dans des side-project, cela ne risque pas d'éclater Detonation ?
Koen. Je ne pense pas. Comme je l’ai dit avant, Detonation a démarré en tant que projet parallèle. Même lorsque Detonation est devenu une priorité pour moi, je n’ai jamais envisagé de quitter Engorge, mon autre groupe. D’ailleurs, je fais encore partie d’Engorge à l’heure actuelle.
Mais non, on est tous les quatre conscients du fait que Detonation est notre groupe principal et que tout le reste doit être mis de côté. On ne considère nos autres projets que comme des défouloirs, ou comme des occasions de jouer un autre style de Metal.
MI. Vous avez commencé par faire du Black pour glisser progressivement vers un Death/Thrash type suédois, comment vois-tu et expliques-tu cette évolution ?
Koen. C’est quelque chose qui est arrivé progressivement et sans qu’on y prête réellement attention. En y repensant, je crois que je peux l’expliquer par le fait que nous avons beaucoup évolué en tant que musiciens depuis le début.
Le Black Metal que l’on jouait au départ était relativement basique. Au fur et à mesure de nos progrès, on a automatiquement commencé à composer des morceaux plus complexes aux mélodies plus variées ; cette évolution n’est pas encore terminée. On essaie sans cesse d’améliorer nos compositions, ce qui promet un Metal de plus en plus technique à chaque sortie d’album.
MI. Allez-vous continuer à évoluer dans vos prochains albums ou vous resterez proche de "An Epic Defiance" ?
Koen. Je ne peux évidemment me prononcer que pour le prochain album, car pour l’instant on n’a écrit que cinq nouveaux morceaux. Ces morceaux resteront dans la même veine que ceux de AED (An Epic Defiance), mais avec un côté définitivement plus agressif et brutal, un peu plus technique aussi, mais toujours très mélodique.
J’ai aussi remarqué qu’on recourait de façon machinale à des influences Black Metal pour ces nouveaux morceaux. Le travail de composition du nouvel album n’est cependant pas terminé, bien entendu, et il est possible que le résultat final soit différent. Qui vivra verra...
MI. Explique nous le concept de votre 1er album "An Epic Defiance" ?
Koen. Le titre reflète le sujet principal évoqué dans les textes, c’est à dire notre mépris de tout ce qui influence nos vies de manière négative. Chaque morceau aborde une facette différente du thème principal. Les paroles se basent aussi sur nos expériences personnelles et sur la manière dont on gère nos problèmes d’un point de vue psychologique. C’est pourquoi la plupart des textes ont été écrits sous une forme indirecte. Ainsi, ils sont accessibles à plus de gens. Je pense que tout le monde pourra se retrouver dans nos textes d’une manière ou d’une autre, car ils parlent de problèmes/conflits de tous les jours.
MI. Comment le présenterais-tu ?
Koen. Disons que c’est un album de Death/Thrash Metal, entraînant, brutal et mélodique ??
MI. La production est assez bonne, qui s'en est occupée ?
Koen. On a enregistré AED au studio Excess, à Rotterdam, avec l’aide du producteur Hans Pieters et de l’ingénieur du son Maarten de Peijper. Tous deux ont fait de l’excellent boulot, ce qui contribue au résultat que tu as pu entendre. Le mixage en revanche a été réalisé à parts égales par Hans Pieters et nous-mêmes.
MI. Pourquoi avoir choisi Niklas Sundin (Dark Tranquillity, Arch Enemy etc...) pour illustrer votre CD ?
Koen. On connaissait tous le travail qu’il avait fait pour des groupes tels que Arch Enemy, In Flames etc., et ça nous avait plutôt impressionné. Évidemment, en 2002 est arrivé le moment où il a nous a fallu choisir un illustrateur pour notre premier album. Comme on voulait faire les choses dans les règles de l’art, on a décidé d’envoyer un email à Niklas. On aurait pu travailler avec n’importe quel autre artiste, mais c’est à Niklas qu’on a pensé en premier.
MI. Comment en Hollande voit-on le Metal et public français ?
Koen. On ne connaît pas beaucoup de groupes français par ici, mais pour ma part je connais bien Anorexia Nervosa, qui sont des collègues de label, et bien sûr No Return, que j’idolâtre littéralement ! C’est un groupe génial.
Je sais qu’il y a beaucoup de groupes français, mais en ce moment mon emploi du temps surchargé ne me permet que de suivre la scène underground néerlandaise... Je ne connais pas non plus tellement le public français, mais cette situation devrait, je l’espère, changer très rapidement ! Les réactions que nous avons reçues de ton pays sont pour l’instant extrêmement chaleureuses !
MI. Auras t-on le plaisir de vous voir jouer en France ?
Koen. À vrai dire, je n’en ai aucune idée. L’année prochaine, j’espère ! On aimerait bien partir en tournée en Europe dès que possible, et pour l’instant on prépare une deuxième tournée au Royaume-Uni qui commencera à la fin octobre 2003.
MI. En as-tu pas mars que l'on te pose toujours cette question : "Vous n'êtes pas Dark Tranquillity !!!???" ?
Koen. [Rires] ! C’est vrai, on en a un peu marre que les gens nous comparent à DT et nous réduisent à un simple clone dont la musique ne propose rien de neuf. Les gens peuvent croire ce qu’ils veulent, le fait est que notre musique comporte de nombreux éléments différents. Sérieusement, écoute à la suite « The Gallery » de DT puis « An Epic Defiance » et dis-moi si on n’est qu’un clone ! Ne te méprends pas, « The Gallery » est l’un de mes albums mélodiques préférés, mais l’atmosphère de notre musique ne se rapproche pas d’un iota de la leur... Notre style de métal mélodique est beaucoup plus agressif et surtout beaucoup plus rapide.
Je dois cependant admettre que le slogan de notre CD et le fait que les illustrations soient réalisées par Niklas « aident » les gens à se former une opinion sur cette controverse, et c’est entièrement notre faute... Mais notre prochain album va remettre les pendules à l’heure. Notre style devient plus rapide, plus sombre et plus agressif de jour en jour.
MI. Que penses-tu du support Internet et de ses webzines, du MP3 et du gravage de CD ?
Koen. Tous ces médias sont très importants pour un groupe comme le nôtre. Notre nom commence seulement à se répandre à travers le monde et les webzines tout comme les MP3 représentent un moyen idéal pour Detonation d’attirer l’attention de nouveaux auditeurs potentiels, alors jamais on nous entendra nous plaindre de ces médias !
Les CD-R sont aussi très utiles. Même si des gens gravent notre album sans acheter l’original, ils contribuent à faire connaître notre musique. Je suis convaincu que les gens qui apprécient vraiment notre musique finiront par acheter nos albums.
MI. Je te laisse conclure...
Koen. Eh bien, merci énormément pour cette interview. Bonne continuation avec ton webzine et bien le bonjour au public français. On viendra bientôt faire détoner une ville près de chez vous !! [Rires]
Ajouté : Mardi 16 Septembre 2003 Intervieweur : Blasphy De Blasphèmar Lien en relation: Detonation Website Hits: 24894
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