BEAST IN BLACK (fi) - Berserker (2017)
Label : Nuclear Blast
Sortie du Scud : 3 novembre 2017
Pays : Finlande
Genre : Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 51 Mins
La nouvelle a été annoncée peu après la sortie de l'album Unholy Savior (en Janvier 2015) : "A la suite d'une mûre et intense réflexion, BATTLE BEAST a décidé de se séparer de son guitariste Anton Kabanen. Ceci est dû à des divergences musicales et d'autres problèmes insolubles inhérents au groupe. Kabanen a annoncé qu'il continuera à faire de la musique au travers d'autres projets". En vérité, le guitariste-fondateur-compositeur-producteur Anton Kabanen s'est retrouvé viré sans ménagement du groupe qu'il avait lui-même fondé. Qu'à cela ne tienne...
Loin de rendre les armes, Kabanen a monté dans la foulée son propre groupe, proche de sa formation précédente, que ce soit d'un point de vue visuel (le logo, le nom) ou musical (les fans de BATTLE BEAST ne seront pas dépaysés). Aidé en cela par son collègue bassiste de WISDOM Máté Molnár, ils se sont entourés du batteur Sami Hänninen et de l'ex-U.D.O Kasperi Heikkinen (guitariste à la dextérité aussi appréciable que Kabanen). Restait à trouver le frontman qui éviterait à BEAST IN BLACK le statut de énième groupe de Heavy Metal. Et là, Kabanen a déniché la perle rare en la personne de Yannis Papadopoulos. Le frontman grec nous avait déjà épatés en reprenant "The Sentinel" de JUDAS PRIEST avec WARDRUM, mais ce n'était qu'un apéritif...
Au milieu de ces musiciens hors pair, le garçon affiche un impressionnant panel de possibilités. Prenons ce titre phare, "Blind And Frozen". Bon, le clip et l'intitulé de la chanson évoquent "La Reine des Neiges", mais là n'est pas le sujet... Sur un titre construit tel les "Bye Bye Beautiful" ou "Wish I Had An Angel" de NIGHTWISH, Yannis Papadopoulos trompe son monde sur des couplets tout en velour. Sans déconner, au premier abord, on croirait entendre susurrer une énième chanteuse de Metal mélodique. Et il n'en est rien... Quand survient le refrain – très accrocheur à l'image de tout l'album Berserker – ça explose dans tous les sens.
BEAST IN BLACK, c'est ça. Une recette simple, percutante. Un Heavy Metal énergique, séduisant, parfois à fond les claviers ("Eternal Fire", "Born Again", "Blood Of A Lion"), flirtant dangereusement avec les clichés des 80's sans sombrer dans la parodie (mais c'est juste, juste hein), s'essayant occasionnellement au Power Metal plus agressif ("Zodd The Immortal") ou à un Electro Metal prêtant à sourire ("Crazy, Mad, Insane"). Avec Berserker, on pense à BATTLE BEAST bien sûr, à LORDI aussi (pour cette faculté à pondre des lignes vocales très mémorisables et l'omniprésence des claviers), et au Metal mélodique "made in Finlande" en général. Il y a un paramètre à ne pas négliger avec Kabanen, et déjà au sein de BATTLE BEAST, on décelait chez lui cette faculté à manier facilement le "songwriting". En gros, Anton sait comment pondre des hymnes à l'efficacité redoutable : "Born Again" démarre comme un "hit" et pourra être repris en choeur par la foule, "Eternal Fire" lorgne vers un "The Final Countdown" (EUROPE) ou "Vain Glory Opera" (EDGUY), "End Of The World" évoque plutôt un SABATON version saumon/aneth/moutarde/vin blanc, et objectivement la plupart des chansons rentre dans le crâne comme le feraient les crocs d'un lion légendaire (vue, la pochette ?).
Rajoutez à cela des solos à la six-cordes dignes des meilleures du Heavy Metal : ça va vite, ça envoie de la gamme dans tous les sens, ça s'affronte dans des duels hystériques. Entre un "Go To Hell", un "The Fifth Angel", un "Hell For All Eternity", un "Blood Of A Lion", Anton Kabanen et Kasperi Heikkinen s'en donnent à coeur joie. Difficile pourtant d'éclipser, malgré toutes ces prouesses, le talentueux Yannis Papadopoulos. On l'a déjà encensé plus haut, mais quand même... Il sait s'adapter au contexte (puisque plus haineux sur "Zodd The Immortal"), il sait atteindre des notes inimaginables ("The Fifth Angel"), il sait chanter avec nuance ou hurler à pleins poumons, bon en fait il sait tout faire.
Avec autant d'arguments à faire valoir, il faudra surveiller attentivement BEAST IN BLACK dans les années qui viennent. Ce premier album véhicule une force positive et communicative, à n'en pas douter. Reste à savoir si Kabanen suara l'emmener plus loin que BATTLE BEAST, ou si il sera condamné à produire le même genre de disques à vie...
Ajouté : Jeudi 22 Mars 2018 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Beast In Black Website Hits: 9563
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