GODAWFULNOISE (usa) - No Escape (2016)
Label : Autoproduction
Sortie du Scud : 9 mai 2016
Pays : Etats-Unis
Genre : Crust Grind
Type : EP
Playtime : 10 titres – 13 minutes
"Que serais-je sans toi, que ce balbutiement ?"
Non, je ne cite pas ce vers de Jean Ferrat pour séduire une gourgandine ou une jeune éplorée cherchant refuge dans mon giron.
Si je déclare ma flamme ce matin, c'est à un style qui a fait les beaux jours de mes chroniques depuis quelques années, et auprès duquel je me rapproche régulièrement pour retrouver l'énergie.
Le Crust, le Grind, le Powerviolence, enfin tous ces machins qui n'ont cure de la mélodie et des structures, et qui ne sont que riffs furieux et incandescents, rythmique atomique et chant tout à l'avenant.
Et ce matin, c'est du côté de l'Arizona que je suis allé chercher mon réconfort, auprès d'un jeune trio de Phoenix qui ne fait pas dans le motif ouvragé mais bien dans le bordel plus ou moins organisé.
Un trio donc (Danny Ruiz – guitare/basse, Jesse Schoof – chant et Dave Decker – batterie), qui en ce mois de mai d'une pluviométrie affolante sort son premier EP en format quart d'heure ou presque américain.
Pas grand-chose à vous révéler sur ces dégénérés, qui depuis ont aligné quelques splits comme le veut la tradition.
Une fois encore, je ne parlerai que de musique, la bio étant superfétatoire dans ce genre de cas. Et niveau musique, les GODAWFULNOISE ont sacrement bien choisi leur nom, puisque en imaginant le créateur dans une ire foudroyante, on aurait du mal à se figurer bruit plus assourdissant.
Mais il y a bruit, et bruit. Ne croyez pas que celui de nos amis du jour est du genre déconstruit, puisqu'il répond à des règles bien établies, celle du Crust à tendance Grind qui ne rechigne pas à verser un tant soit peu dans le Noise.
Mais juste les doigts de pied, parce que même mouillée, l'eau est encore un peu chaude.
Chaude comme leurs morceaux.
Dix titres de durée homogène, qui ne prenne pas leur temps pour présenter leurs arguments. Une guitare sombre et grasse, une rythmique qui s'affole dès les premières mesures mais ne s'affale jamais, multipliant les jongleries et autres acrobaties sur les fûts et la caisse claire, et un chant qui hésite entre cris porcins et raclage de gorge bien malsain.
Vous connaissez tous le principe, alors disons qu'il est appliqué ici avec un sens de la folie indéniable. Rien de surprenant en soi, mais une bonne dose d'énergie non diluée qui vous gicle à la face sans s'étonner de la pression de la purée.
Nonobstant cette remarque pleine d'élégance, le Crust/Grind des Arizoniens et en tout point remarquable, et pioche ses influences chez les maîtres du genre. D'ailleurs, l'ambiance est plus volontiers Grind qu'autre chose, même si les blasts se calment à intervalles réguliers.
On pense alors inévitablement à NASUM, THE KILL, TRAP THEM, pour l'intensité dégagée et les espaces aménagés. Le rythme ne faiblit jamais, et les treize minutes passées en subissant le courroux divin défilent hyper rapidement, à l'image de ce batteur qu'on se plaît à penser un poil hyperactif.
Après, je ne rentrerai pas dans le détail, puisque tous les titres se ressemblent, mais après tout, c'est aussi tout le charme de ce genre d'entreprise.
On n'est pas là pour admirer les subtilités du paysage, mais bien pour le voir défiler à tout berzingue, la tête en bas et les tripes au bord des lèvres.
Et avec des attaques sans pitié ni freins comme "Stand Up & Fight" ou "Destroy Everything", le doute n'est pas de mise, pas plus que la patience.
Et justement, ici, tout n'est qu'impatience et fureur, et si jamais ça ne vous convient pas, le trio à un conseil tout prêt pour vous. "Shut The Fuck Up", qui retrouve l'esprit paillard des AGATHOCLES et autres NAPALM.
Vous avez pigé ?
Tant mieux, parce que j'ai fini.
Ajouté : Lundi 14 Novembre 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Godawfulnoise Website Hits: 7105
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