THUNDERMOTHER (se) - Road Fever (2015)
Label : Despotz Records
Sortie du Scud : 4 septembre 2015
Pays : Suède
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 31 Mins
Allez tiens j'ai un deal pour vous. Cinq jeunes femmes toutes aussi jolies les unes que les autres, qui jouent un Hard Rock survitaminé, aussi inspiré par AC/DC que KIX ou les D.A.D., et qui le jouent avec les tripes, ça vous branche ?
Oui, je le sens. Alors en échange, il va falloir me lire, les écouter, et si possible les voir, parce que leur musique prend toute sa dimension sur scène, scènes qu'elles ont d'ailleurs partagé avec Zakk "Beardaxe" Wylde, MOTÖRHEAD, IN FLAMES ou AIRBOURNE. En gros, la crème du brut de brut, et je peux vous affirmer qu'elles ont fait jeu égal avec ces parangons de virilité musicale, haut la main.
Alors THUNDERMOTHER, qu'est ce que c'est au juste ? Simple, quatre suédoises et une irlandaise (Clare Cunningham au chant, Filippa Nassil à la guitare lead, Giorgia Carteri à la rythmique, Linda Ström à la basse et Tilda Stenqvist au kit), déjà responsables d'un premier LP remarquable, Rock N’ Roll Disaster qui avait soulevé un enthousiasme mérité.
Une fois l'attention éveillée, les filles ont arpenté les stages, pour y dispenser un cours magistral en Rock N'Roll majeur, la rage au ventre et la soif de convaincre en étendard.
Il serait facile de les résumer à une version féminine d'AIRBOURNE, mais la puissance développée par les deux combos et leur fascination pour le Hard Rock couillu l'autorise amplement. Disons que les influences du quintette sont multiples, mais que la racine est toujours là même. Du Hard couillu, qui ne rechigne pas à larguer les watts et qui va à l'essentiel.
Alors AC/DC évidemment, c'est l'exemple le plus parlant, mais MOTÖRHEAD aussi dans les moments les plus furieux, un peu de KIX pour l'aspect festif, et aussi une attitude très Punk, subtil mélange des RUNAWAYS et de L7.
Sexy d'accord, belles bien sur, mais surtout, des musiciennes, et rien d'autre. Elles ne sont pas la pour un catwalk, mais bien pour foutre le feu à votre platine, à vos oreilles et à votre cerveau. Certes, le tout n'est ni raffiné, ni novateur, mais honnêtement, on s'en cogne le citron puisque ça bastonne sec! Il serait facile de lancer un concours de celui qui pisse l'électricité le plus loin, mais même à ce petit jeu de mâle, Zakk, Lemmy et Joel ne sont pas sur de gagner...
Bon, disons le Road Fever, c'est un énorme coup de pied au cul qui vous les remue de haut en bas, et qui ne ménage que peu de pauses. Ca éructe, ça joue, ça soloïse, ça touille les choeurs en salade, et ça ramone plus qu'une sale limonade. C'est le genre de disque qu'on se colle dans les feuilles pour avaler des kilomètres, que du coup on ne voit pas passer puisqu'on passe son temps à brailler. Back to Rock N'Roll, telle est la devise simple de THUNDERMOTHER, et elles l'appliquent à la croche ! Alors on sent les gros barrés indexés qui taillent une rythmique épaisse et béton (RAMONES style, évidemment), la batterie binaire qui soutient le tout d'une poigne de fer, et surtout, un chant rauque, profond, qui va chercher dans ses entrailles l'énergie qu'il amplifie à fond.
A ce titre, l'irlandaise Clare assure comme trois derrière son micro, et selon les morceaux, singe Lemmy, Brian, mais aussi Maria Sjöholm (DRAIN STH), et même parfois Lou Gramm pour ce léger voile sur son timbre. En gros, une vocaliste qui a du coffre, mais qui sait nuancer. Pas une brailleuse de bas étage, mais une authentique rockeuse qui taille en pièces tous les machos qui reluqueraient trop ses formes.
Il serait facile de s'attarder sur l'image, même si le physique est plaisant. Disons que c'est la cerise sur le gâteau, mais celui ci est fait de musique, a shot of bonafide, et c'est parti pour un tour en V12.
Alors elles nous passent tout en revue, de l'hymne australien pur et dur ("It's Just A Tease", version Young & Young, "Alright Alright", version O'Keeffe & O'Keeffe, avec des choeurs à la early GO GO'S), un burner que Lemmy lui même se serait enfilé cul sec ("FFWF"), un démarquage de "Whole Lotta Rosie" ("Roadkill", qui rappelle son homonyme 80's de chez MEANSTREAK), mais aussi de petites choses plus Blues N'Roll comme ce diabolique "Thunder Machine" au groove EXTREME et à la barbe ZZTOP, et au milieu, un genre de rencontre entre les RUNAWAYS et AIRBOURNE, aussi efficace qu'un demi litre de bourbon après une rupture ("Give Me Some Lights", je pense que n'importe qui leur apportera avec plaisir).
Alors tout ça tourne très rond, parfois un peu plus lentement ("Vagabond", bon Heavy Rock bien senti), ça se termine sur une basse aux formes généreuses ("Rock N'Roll Sisterhood", laisser le fan sur un truc aussi tubesque avec un refrain aussi fédérateur, c'est signe d'un album sans failles...), ça ne vas pas taquiner le Free Jazz ni la Fusion Metal/Funk/Indus, mais en même temps, je suis sur que les filles ne s'en préoccupent pas. Tout simplement parce qu'elle fond leur job, à la perfection (belles interventions de Filippa en solo, juste ce qu'il faut, mais pas plus), qu'elles sont toutes à leur place et qu'ensemble, elles provoquent une belle osmose qui se transforme en onde de choc N'Roll dévastant tout sur son passage. Et comme en plus, elles semblent affectionner les Flying V de Rudolf et Michael, les SG d'Angus, et l'Explorer de James, vous comprendrez vous même qu'elles ont très bon goût.
Enrobé d'une production in your face, mais qui fait reluire les chromes, Road Fever c'est une demi heure de Heavy/Hard Rock sans chichis, et une fois de plus, tout ça nous vient de Suède...
You can't do anything, but lay off of my blue suede shoes?
Les filles s'en foutent de tes grolles Elvis Pelvis, de toute façons, elles ne portent que des bottes !!!
Ajouté : Mardi 07 Juin 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Thundermother Website Hits: 5272
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