KVELERTAK (no) - Nattesferd (2016)
Label : Roadrunner Records
Sortie du Scud : 13 mai 2016
Pays : Norvège
Genre : Metal Moderne
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 45 Mins
"We are finally getting ready to release our third album Nattesferd on the world and however cliche it may sound, I'm not afraid to say that this is our best one yet. It's an exquisite smorgasbord of riffs infused with everything between the best of classic rock and Heavy Metal. I'm certain it will blow the minds of both old and new fans." (nous sommes enfin prêts à sortir notre troisième album, Nattesferd et même si ça peut sembler cliché, je n'ai pas peur d'affirmer que c'est le meilleur de nos trois albums. C'est un délicieux cocktail de riffs infusés avec le meilleur du Rock et du Heavy Metal. Je suis persuadé qu'il va plaire aussi bien aux fans de la première heure qu'aux nouveaux). Erlend Hjelvik.
En seulement deux disques, le sextet norvégien KVELERTAK (un nom qui signifie mainmise, étranglement ou étouffement en norvégien) a réussi à imposer so<n style gigogne et protéiforme immédiatement reconnaissable et pourtant difficilement catégorisable. Savant mélange des influences de chacun des membres, la musique de KVELERTAK est un Metal extrême, tantôt sombre, tantôt lumineux, souvent brutal qui évoque une union étrange entre Black Metal, Sludge et Punk. Un chant en norvégien, un mur de son érigé par trois guitares, un screaming enragé, une énergie folle dispensée notamment par Erlend Hjelvik, le furieux frontman qui s'est rendu célèbre en entamant ses concerts avec un hibou empaillé fiché sur le crâne. C'est d'ailleurs devenu le meilleur moyen de les identifier "Ah oui, c'est le groupe avec le hibou sur la tête".
Outre Erlend, KVELERTAK est composé des guitaristes Vidar Landa, Bjarte Lund Rolland et Maciek Ofstad, du bassiste Marvin Nygaard et de Kjetil Gjermundrød à la batterie. Bien que chantant en norvégien, le groupe qui passe sa vie sur scène a écumé la plupart des gros fest de Metal en Europe. Le groupe tourne également beaucoup aux Etats-Unis. Ils y ont notamment partagé l'affiche avec MASTODON et GOJIRA. Une preuve de plus que quand on a du talent et des idées, la langue, aussi orpheline soit-elle, n'est vraiment pas un barrage ! En France, on a notamment vu le gang au Hellfest 2014 et ils remettront le couvert pour l'édition 2016. Ils viendront y défendre Nattesferd, leur dernier album qui marque une rupture profonde avec ses deux grands frères, Kvelertak (2010) et Meir (2013).
Les deux premiers projets reconnaissables à leurs splendides artwork signés John Baizley (BARONES) ont été produits par Kurt Balou. Pour leur troisième projet, les norvégiens ont décidé de reprendre leur destin en main en produisant eux-mêmes le disque dont l'artwork a cette fois-ci été réalisé par Ary Croper. Enfin, c'est la première fois que le sextet enregistre en Norvège.
Outre son nouveau visuel, le changement de style de Nattesferd se remarque de prime abord par son mixage plus organique et presque vintage. C'est un choix assumé, les norvégiens trouvant le rendu de leurs deux premiers albums trop clinique et froid ont cherché à retranscrire l'ambiance et la tonalité de leurs prestations live sur le disque. Le résultat est probant et le rendu très naturel et vivant. Mais si vous cherchez de la surprise, le plus étonnant est à venir. Si le premier morceau, "Dendrofil For Yggdrasil" rappelle les parties les plus énervées de Meir, la chanson suivante, "1985" ressemble à un vibrant hommage à l'âge d'or du Heavy Metal. Avec son riff qui rappelle fortement le "Jump" de VAN HALEN et sa très longue phase instrumentale enjouée et presque joyeuse, "1985" est un morceau à la fois déroutant et attachant. Déroutant car à mille lieux du son auquel le groupe nous avait habitués, attachant parce que la mayonnaise prend bien et qu'il apparaît que KVELERTAK arrive à sortir de son schéma initial pour proposer quelque chose de neuf et innovant en conservant sa sonorité signature. Même constat avec "Nattesferd" avec son riff d'intro bien gras, sa rythmique très naturelle, ses motifs psychédéliques : l'album explore de nouveaux territoires. L'impression se confirme quand on égrène la tracklist : "Svartmesse", "Ondskapen Galakse", "Nekrodamus" ou "Heksebrann" jouent une partition différente avec des ingrédients similaires : une musique naturelle et peu retravaillée, des gimmicks années 80, un chant écorché et des instrumentaux développant des ambiances et jouant sur la complémentarité et les dialogues de guitares. A côté de ces parties parfois très contemplatives, on retrouve quelques morceaux plus directs et rentre dedans qui rappellent les brûlots Punk Rock de Kvelertak, ("Bronsegud", "Berserkr").
C'est donc un pari réussi pour KVELERTAK qui gère à merveille l'écueil du troisième album. Nattesferd poursuit l'élaboration d'un univers musical atypique et varié. Inclassables et hors des styles courants, tels des MASTODON scandinaves, les norvégiens sont en train de développer un univers artistique où une certaine forme de poésie et de beauté brute perce sous la violence superficielle.
Ajouté : Mercredi 18 Mai 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Kvelartak Website Hits: 5666
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