SHAÂRGHOT (FRA) - Vol. 1 (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 23 octobre 2015
Pays : France
Genre : Metal Indus Electro
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 55 Mins
Dans le petit monde de l'auto-production et du Metal un peu underground, les projets Metal Indus ne sont pas légion. Le genre est bien moins fourni que d'autres courants comme le Death, le Thrash ou le Stoner. Il serait intéressant de s'interroger sur les causes, mais en attendant l'étude universitaire qui éclairera la poignée de curieux qui s'interrogent sur cette question essentielle, cette carence profite aux quelques artistes qui s'aventurent sur ce chemin. Toutefois, et c'est vrai dans tous les styles, le piège à éviter pour un nouveau venu serait de rester trop proche des sonorités signature développées par les pointures du Metal Industriel. Démonstration par l'exemple avec l'album Vol. 1 de SHAÂRGHOT.
SHAÂRGHOT, c'est un groupe francilien qui fait son apparition en 2013. Quatre musiciens déjantés et grimés emmenés par une espèce de créature démiurge, le fameux Shaârghot, que le pressbook décrit comme une "créature délirante et cynique, fruit d'une expérience scientifique ratée [qui] sort de sa cave pour distiller ses mélodies agressives et dancefloor. Aidé de ses "Shadows", le Shaârghot cherche à organiser une immense fête et à dynamiter tout ce qui existe sur cette planète ! Plus d'espoir à l'horizon, c'est l'heure de la "Mad Party" il est temps de faire une grande fête sur les ruines de ce monde!"
Ce pitch annonçait la sortie du debut EP du gang, Mad Party en 2013. Un projet bien plus Electro / Dancefloor que la sonorité actuelle du groupe, résolument plus tournée vers un Metal Industriel aux influences multiples (normal, c'est un jeune groupe) et malheureusement, pas vraiment fondues.
Niveau visuel, le Shaârghot est une sorte de baron samedi passé au noir de fumée, tandis que le shadows sont grimés en survivalistes d'un univers post apo / cyber-punk qui auraient pris le souffle d'une explosion en travers de la poire. Bref, un groupe qui surfe sur la mode des groupes masqués, grimés et mystérieux autour d'une proposition narrative qui sent plus le délire post fumette que le projet d'envergure. Mais ceci est parfaitement assumé dans les clips et les concerts et même si le couple Créature mystérieuse et ses Shadows fait forcément penser à GHOST, visuellement et musicalement SHAÂRGHOT n'a pas grand chose à voir avec Papa Emeritus et ses Nameless Ghouls.
Les deux premières pistes de la galette sont sans aucun doutes les meilleurs, mélangeant avec succès l'Electro et le Metal à proportions égales. Au jeu des comparaisons, on peut dire que "Shaârghot" ressemble à du ROB ZOMBIE, avec un rythme très cinématographique, une rythmique plus agressive qu'inspirée et un chant minimaliste qui ressasse la même litanie dans un anglais moyen. "Sandstorm Calling" est la piste inspirée de RAMMSTEIN, avec son jeu de guitare mastoc et sa rythmique en béton armé. Ensuite, c'est assez inégal. Le choix d'intégrer à la setlist les quatre pistes de l'EP Mad Party est plus que discutable. Car si le son actuel du combo tire vers le Metal Indus, en 2013 sur son EP, SHAÂRGHOT faisait plutôt dans l'Electro, et une version d'Electro qui tire elle-même très fort sur le Dancefloor. Du coup, "Uman Iz Jaws", "Mad Party", "Azerty" et "No solution"auraient mérité de rester inédites plutôt que de venir polluer une setlist qui peine à convaincre. Car si le groupe frappe plutôt fort avec son ouverture, pour le reste, c'est assez inégal. La variété est au rendez-vous mais il y a clairement un problème au niveau de l'inspiration et du chant. La musique se répète, les sons Electro dominent les parties plus Metal. Et quand je parle de sons Electro, ce n'est pas vraiment le dessus du panier. Entre des nappes de clavier un peu cheap et des effets qui semblent tout droit sortis d'une compil Boulevard des Hits des années 90, on est plus proche de David Guetta que de NIN !
En synthèse, Vol. 1 est un album en construction. Le groupe essuie un petit peu les plâtres en voulant mettre le plus de musique possible sur sa galette, mêlant des oeuvres de jeunesse un peu maladroites, des morceaux récents plus intéressants et des productions transitoires qui manque de corps. Le Shaârghot n'a peut-être pas dit son dernier mot, mais il doit encore grandir pour proposer un projet cohérent et mature.
Ajouté : Jeudi 18 Février 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Shaârghot Website Hits: 6104
|