CAULFIELD (au) - Outcast (2015)
Label : Halfcut Records
Sortie du Scud : 7 août 2015
Pays : Australie
Genre : Néo Core
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 39 Mins
Je ne suis pas forcément à cheval sur les étiquettes, je suis même le premier à les rejeter la plupart du temps. Mais autant faire les choses bien non ? Alors lorsque je vois nombre de blogs et sites qui classent CAULFIELD dans la catégorie "Metal Hardcore", et qui chroniquent les albums en faisant référence au Hardcore traditionnel, je me confonds en interrogations...
Messieurs les journalistes, CAULFIELD ne fait PAS de Hardcore métallisé, mais bien du Metalcore, ce qui est complètement différent. D'une part parce que les styles sont loin d'être similaires, et d'autre part, parce que les publics ne sont pas du tout les mêmes...
Le Metalcore s'adresse principalement aux ados et jeunes adultes ayant connu son éclosion à la fin des années 90, et fans d'UNDEROATH, LINKIN PARK, et autres BRING ME THE HORIZON. Et avec son deuxième album, le quintette australien prête une fois de plus allégeance au genre.
CAULFIELD nous vient de Sydney, où il s'est formé en 2010, et ont déjà à leur actif un EP, Clarity In A Sea Of Confusion, et un premier LP, paru il y a deux ans, Vanity. Mais c'est surtout sur la route que le combo s'est taillé une solide réputation, à la force du poignet et résultant de performances énergiques. Les cinq musiciens sont assez populaires dans leur Australie natale et ont multiplié les premières parties de groupes confirmés, ont bénéficié d'une bonne couverture radio, avant de s'éloigner un peu du live pour se concentrer sur l'enregistrement de ce second album, souvent synonyme de confirmation pour beaucoup de formations.
Qu'en est il au final ?
Peu de surprises, voire pas du tout, CAULFIELD a joué la sécurité et reste en terrain balisé, par les us et coutumes du style, mais aussi par les paramètres énoncés par leur premier effort, histoire de ne pas décevoir la fanbase qui grandit.
Alors sous le vernis d'une production standard, qui gonfle les guitares, étoffe la rythmique et place le chant aux avant postes, se cache un disque très bien fait, efficace, mais à la portée émotionnelle limitée, sans parler d'une créativité inexistante.
C'est simple, pour comprendre Outcast, il faut penser live. Imaginer les morceaux interprétés sur scène, avec le son gigantesque qui s'impose, car c'est ainsi qu'ils ont été composés et pensés. Il n'y a pas de place pour l'approximation ici, encore moins pour les errances ou la prise de risque, tout doit être percutant, immédiat, et frapper en plein coeur de la cible.
Les riffs sont millimétrés, le duo basse/batterie à l'unisson pour faire trembler les murs, et le chant alterne les sempiternels grognements entrecoupés de chant clair, comme on peut l'entendre sur chaque album depuis des années maintenant. Soyons clair, CAULFIELD n'a rien de moins que la plupart de ses homologues qui comme eux se cantonnent au minimum syndical, mais restent à des années lumières des plus aventureux et créatifs du créneau occupé.
Tout ici est formaté pour le maximum de puissance au détriment de la recherche instrumentale, et je dois admettre que si rien n'étonne et ne hérisse le poil, l'écoute se déroule sans encombre, même si l'ennui commence à pointer le bout de son accord de La aux deux tiers de l'album.
Avec Outcast, pas de problème, vous aurez votre lot de titres 100 pourcent testostérone pour adolescents en manque de virilité. Andrew, Cole, Jarrod, Laurent, Matty D sont suffisamment compétents pour faire leur boulot proprement, mais leur point fort reste cette conviction sans failles en leurs compositions. On peut leur reprocher un manque de témérité, mais pas un manque d'engagement, tant celui ci transpire la sincérité, à chaque refrain, à chaque reprise, à chaque break.
L'ensemble est d'une belle homogénéité, même si certains morceaux se détachent légèrement. Ainsi, "December" et sa rage non contenue explose de haine et de colère, et son refrain est certainement le plus entêtant du lot. "Death Wish", le plus court de tous adopte des contretemps parfaitement adaptés à son thème, avant de se laisser glisser le long d'un mid tempo vraiment accrocheur, "Smoke And Mirrors" est sans doute ce que l'on peut trouver de plus proche du Hardcore contemporain, avec ses choeurs hurlés et sa rythmique féroce, tandis que "Sink Your Teeth" rebondit sur une belle syncope de guitare et laisse même quelques dissonances s'installer, avant qu'un refrain mélodique type ne s'impose de lui même.
Le reste du LP n'est pas mauvais, loin s'en faut, et fait le job sans se poser de questions, ni mieux ni moins bien que la moyenne des groupes évoluant dans ces balises. Evidemment, Outcast ne s'adresse pas à tout le monde, il est assez évident que les fans de Hardcore basique, et de Metal traditionnel ne s'intéresseront pas plus à ce second effort qu'au premier, mais pour les fans, il fera amplement l'affaire, en évitant de justesse les pièges de la redite et de la monotonie trop flagrante.
Sans faire le poids face à LAMB OF GOD ou KILLSWITCH ENGAGE, CAULFIELD peut aisément se rapprocher d'un BRING ME THE HORIZON, dont l'étoile à tendance d'ailleurs à pâlir ces derniers temps...
Une place à prendre ? Alors foncez les mecs !
Ajouté : Lundi 07 Décembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Caulfield Website Hits: 5932
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