JIMM (FRA) - In[can]décence (2015)
Label : Dooweet Records
Sortie du Scud : 28 septembre 2015
Pays : France
Genre : Heavy Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 40 Mins
Les chiens ne font pas des chats. Quand un musicien qui chante en français, joue du Heavy Rock avec pour modèles Bernie Bonvoisin pour le chant et Slash pour la gratte, ça part sous de bons auspices. Si en outre le gars n'est manchot ni de la six cordes, ni du stylo, c'est la promesse d'un bon son et de textes qui feront mouche. Tel est JIMM, dont le deuxième album, In[cand]décence envoie du bois. Un son lourd et puissant, une guitare énergique et sauvage, des lyrics percutants et inspirés.
Qui est JIMM ? Ce patronyme en majuscules désigne à la fois un soliste studio et un groupe live. Quand il enregistre la musique qu'il a écrite et composée, JIMM fait appel à un batteur pour les percu et gère tout seul basse, guitare et chant. Sur scène JIMM devient un power trio énergique et percutant. La formation a ponctuellement intégré un guitariste rythmique mais l'artiste s'en passe désormais. Le line-up à trois, est son préféré : "Moins il y a de choses, plus c'est épuré, plus c'est efficace, plus énergique, plus simple". Pour les enregistrements, JIMM a mis la barre assez haut. Son debut album éponyme a été produit par Francis Caste (HANGMAN'S CHAIR, THE ARRS) tandis que le nouveau projet est produit par Fred Duquesne (BUKOWSKI, MASS HYSTERIA) et masterisé par le suédois Jens Bogren.
Le debut album est inégal. Il fait la synthèse de dix ans de musique avec un premier groupes et des inspirations variées d'un jeune artiste qui cherche encore ses marques. JIMM a tellement attendu pour enregistrer ce méfait qu'il a peut-être cherché à en mettre trop. Trop de styles notamment. Car il y a un peu de tout sur Jimm : des morceaux Metal bien catchy, quelques bluettes Pop Guimauve dispensables, du Surf Rock et des plages instrumentales. L'ensemble repose sur une belle énergie, une voix mi-scandée mi-chantée et quelques envolées de guitare. Trois morceaux ("A l'intérieur", "Mathusalem" et "Eternel Requiem") annoncent le chemin dans lequel s'engage JIMM, comme une introduction à In[can]décence.
Ce deuxième méfait est sans détour. Une prod bien dense et profonde, avec des ajouts judicieux de back voice, de rythmique additionnelle, des sonorités de guitare qui varient selon les ambiances, tout en respectant l'intention du chanteur et son univers. In[can]décence est un disque homogène et cohérent. Dix chansons travaillées, construites sur une structure classique et éprouvée (à base de couplets, de refrains, d'un pont…), des soli inspirés ("Jamais de trêve", "Sur le même modèle") des lyrics mordants mais un petit peu trop egocentrés. Les paroles de JIMM abordent les différentes facettes de l'existence d'un jeune adulte qui ne comprend pas le monde dans lequel il est précipité ("Occident oxydant", "A la vie à la mort") ni les moules dans lesquels on voudrait le faire entrer ("Sur le même modèle", "Jamais de trêve", "Pourri gâté"). Un jeune adulte qui souffre de la solitude et d'isolement ("Le miroir", "A la vie à la mort", "Je cherche à m'endormir") et qui exprime tout cela avec son coeur, ses mots et sa musique. Même si rien de cela n'est autobiographique, JIMM sait croquer ces instantanés avec une jouissive justesse. Le seul terrain sur lequel le chanteur peine à convaincre, c'est la relation amoureuse : avec son refrain chantonné un peu maladroitement, "ton souffre douleur" est la piste la plus faible d'une galette par ailleurs excellente.
Il y a chez JIMM cette fraîcheur juvénile, cette liberté aventureuse qui trace un chemin un peu à l'écart de l'autoroute de la gloire (celle qui passe par The Voice et les diffusions sur les radios commerciales). In[can]décence n'est pas exempt de quelques défauts de jeunesse, mais il promet des lendemains qui chantent.
Ajouté : Mardi 01 Décembre 2015 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Jimm Website Hits: 5684
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