STRATOVARIUS (fi) - Eternal (2015)
Label : earMusic
Sortie du Scud : 11 septembre 2015
Pays : Finlande
Genre : Power Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 54 Mins
STRATOVARIUS se résume en une seule chanson : "Like the Phoenix I rise / From the ashes of life / I don't need fortune or fame / Just some peace of mind". Ce titre a quand même 15 ans (sur Infinite, en 2000) mais c'est fou ce qu'il pouvait être prémonitoire. Peu de groupes se relèvent après la perte de plusieurs membres essentiels et surtout du guitariste/fondateur. Jens Johansson (claviers) et Timo Kotipelto (chant) n'ont jamais quitté le navire, et ont embarqué des petits nouveaux qui ont apporté du sang frais et un regard tout neuf. Le remuant Lauri Porra (basse), mine de rien, a intégré STRATOVARIUS il y a déjà 10 ans, et le jeunot Rolf Pilve (batterie) a pris la suite de la légende Jörg Michael, et ce avec brio. Mais c'est l'arrivée de Matias Kupiainen, en charge des guitares et de la production, qui a donné un souffle nouveau à STRATO. Depuis, sans atteindre des sommets comme à l'époque de Visions (1997) et Destiny (1998), le quintet aligne les albums de qualité : Polaris (2009), Elysium (2011) et Nemesis (2013) ne font pas tâche dans cette discographie bien étoffée. Certains fans de la première heure n'adhèrent pas forcément à certaines orientations (voir la chronique de Nemesis en ce sens dans les colonnes de votre webzine préféré), et on peut les comprendre.
Cela dit, débuter ce nouvel opus – Eternal, c'est son nom – par un Power mélodique tout ce qu'il y a de plus standard rassurera ceux-là et en agacera d'autres. On reprochait à STRATO il y a quelques années de tomber dans la facilité en ouvrant le menu avec du réchauffé, cela n'a pas changé car le refrain et le thème au clavier de "My Eternal Dream" seront vite insupportables... Nemesis comportait son lot d'innovations ("Halcyon Days" par exemple), Eternal sonne comme un véritable retour en arrière. Même si Kupiainen et consorts ont mis l'accent sur certaines parties orchestrales ("Feeding The Fire", "Rise Above It" ou la pièce épique "The Lost Saga") et des envolées instrumentales de haut niveau ("In My Line Of Work", "My Eternal Dream"), c'est à se demander si STRATOVARIUS n'a pas fait un bond de 20 ans dans le passé... Un passé sur lequel il reste difficile de tirer un trait, puisque sur certains titres plane l'ombre d'un certain Timo Tolkki, "Few Are Those" en tête, et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres (il réclamera sûrement des royalties pour l'intro de "Feed The Fire"). "Man In The Mirror" a beau comporter son lot d'effets à tout va pour donner l'illusion d'un semblant d'audace, on a vite fait de s'emmerder tellement tout se répète dans ce titre.
Les critiques sur Eternal étant faites, tachons de retenir le positif. Oui, STRATOVARIUS n'a pas d'égal pour envoyer du Power bien puissant aux refrains qui font mouche, avec chœurs majestueux et tout le toutim pour soutenir un Kotipelto fidèle à lui-même. La triplette "Shine In The Dark" / "Rise Above It" / "Lost Without A Trace", ça envoie du lourd. La progression de "Lost Without A Trace", entamée doucement avant de décoller, était certes prévisible. Mais après tout, c'est là que STRATO excelle. Jens Johansson s'exprime à tout va, omniprésent du début à la fin, jouant comme le véritable alter-ego du prodigieux Matias Kupiainen, qui lui nous gratifie de soli impressionnants ("Shine In The Dark" laisse sur les fesses). Le bonhomme a même simplifié la majorité de ses rythmiques, moins sophistiquées que sur Nemesis. En fait, STRATOVARIUS a pour vocation d'être devenu un groupe démocratique, où personne n'écrase son voisin... Chacun apporte sa pierre à l'édifice en termes de compos : 4 titres pour Kupiainen, 2 pour Johansson, 1 pour Porra, et le duo Kotipelto / Jani Liimatainen (ex-guitariste de SONATA ARCTICA) a œuvré pour la musique et les textes de 3 chansons. Le tout dans une tradition bien respectée ...
Un peu comme l'appellation de ce nouvel album – Eternal – qui contient 7 lettres comme pour les Episode, Visions, Destiny et autres Nemesis, STRATOVARIUS poursuit sur sa lancée mais ne s'éloignera jamais du style qui a fait sa renommée et ses heures de gloire. Les membres du groupe décrivent Eternal comme un mélange de STRATO "old-school" et de Power moderne, même si visiblement cette orientation n'était pas celle choisie initialement. On pencherait plutôt pour le premier choix, objectivement. Au moins les plus vieux fans s'y retrouveront. Si on avait commencé la chronique comme ça... Tout était dit.
Ajouté : Mardi 10 Novembre 2015 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Stratovarius Website Hits: 6620
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