HALSHUG (dk) - Blodets Bånd (2015)
Label : Southern Lord Records
Sortie du Scud : 24 février 2015
Pays : Danemark
Genre : Crust D-Beat
Type : EP
Playtime : 8 Titres - 17 Mins
Non sérieux, il fait trop chaud je me tire. Où ça ? J'en sais rien et je m'en branle, ailleurs, je veux de la fraîcheur, des nuages, de la douceur.
Allez, tiens, direction le Danemark, ça va le faire...
Pourquoi le Danemark ? A cause de Lars Ulrich tiens, c'est une raison comme une autre...
Mais ça n'est pas la bonne, et je déteste mentir. Sauf pour la bonne cause.
Non, je pars au pays d'Andersen, j'aime les contes de fées, et puis en plus les siens ont des titres qui sonnent comme de douces brises sur mes tempes surchauffées. La Reine des Neiges, et puis bon, vous connaissez les autres.
Et la pas de bol, arrivé sur place, il fait bon. Très bon même. Sauf qu'à force de fouiner, je tombe sur un local qui pue la moiteur et la sueur, et qu'il est déjà occupé par des furieux qui bougent beaucoup, et font énormément de boucan.
Du coup, la douceur devient fournaise et je me retrouve au point de départ. Pire même, j'ai encore plus chaud.
Avec un nom pareil, j'aurais du m'en douter. HALSHUG, dans sa gutturale langue natale signifie "décapiter". Et ô surprise, ces trois danois savent exactement pourquoi ils ont choisi un patronyme pareil. Car leur musique sonne comme leur nom, et ne fait pas de prisonniers, encore moins de blessés.
Pour se faire, Jakob Johnsen, Mathias Schønberg et Mads Folmer Richter ont une recette très simple. Attaquer, avancer, courir comme des dératés l'arme au poing, et ne jamais s'arrêter.
La recette est simple, et fait appel à des blitzkrieg courants, piochant allègrement dans les bombes à retardement Hardcore, version fin 80, dans les mines anti-personnel Crust, et les sulfateuses à haut D-beat, le tout sur fond de production rugueuse et râpeuse comme un bitume qu'on heurte de pleines cuisses.
Pas grand chose à dire sur la manière, c'est du beau boulot. Leurs morceaux vont à l'essentiel, comme un tir de barrage non stop qui de son viseur farfouille dans tous les recoins pour n'oublier personne. Les rafales n'excèdent pas les trois minutes, y arrivent à peine, et se concentrent sur l'objectif, sans se laisser distraire. On pense évidemment aux Suédois d'URSUT, pour l'intensité dégagée, mais HALSHUG utilise des cartouches beaucoup plus vintage, même si les points communs sont nombreux.
Car les Danois n'hésitent pas à faire fructifier l'héritage Anarcho Core des années 80, celui de la scène anglaise de 81/86, tout en lui ajoutant une grosse cartouchière de munitions plus modernes. Mais les transitions sonnent parfois plus Birmingham que nature ("Kvælende Frygt" plus ND début de carrière qu'une corde de basse de Nick Bullen), leur utilisation de l'up tempo aussi ("Gudsforladt", gras, monocorde, au chant à la Justin Broadrick), tandis que lorsque le Punk pointe le bout de son nez, le bon vieil Oï n'est plus très loin ("Knæl", au slogan plus Punk qu'une paire d'épingles à nourrice de Darby Crash).
Et ce sont étrangement les morceaux les plus longs qui sont les plus rapides et sans pitié. "Afmagt", presque Black tant son intensité est énorme et sombre, "Yderste Rand" tellement Crust que les pavillons se décollent des oreilles, ou "Blodets Bånd", dont les guitares sont si affûtées qu'elles déchirent les enceintes en y laissant couler l'hémoglobine.
Mais bref, en un mot comme en sang, Blodets Bånd n'est pas de ces disques qui ont besoin de grandes démonstrations ou de grands discours pour s'imposer, ils le font très bien tout seul. Si la fournaise ambiante vous semble encore un peu tiède, si le Crust, le Hardcore et le D-Beat les plus abrupts sont votre tasse de gasoil quotidienne, alors jetez vous derechef sur ce premier album de HALSHUG, vous ne regretterez pas les vingt minutes que vous y consacrerez.
Mais merde, si même au Danemark ça bout, ça promet pour le reste de l'été.
Ajouté : Jeudi 08 Octobre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Halshug Website Hits: 5790
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