TRIXTER (usa) - Human Era (2015)
Label : Frontiers Records
Sortie du Scud : 5 juin 2015
Pays : Etats-Unis
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 52 Mins
Sérieusement, ça ne vous manque pas cet esprit de fête ? Vous savez, celui qui faisait pétiller les soirées de la fin des années 80 de couleurs flashy, de coupes de cheveux aérées, lorsqu'on se rendait aux concerts le coeur léger, prêts à s'éclater comme un beau diable au son d'une musique explosive et sans prétention...
A cette époque là, bon nombre de Metal addicts aimaient à désigner une catégorie de chevelus aux tenues fort peu discrètes comme étant des poseurs, insulte ultime adressée envers une pseudo caste de piètres musiciens, qu'on soupçonnait de dissimuler une pauvreté musicale soit disant indéniable derrière une pluie de cotillons et de confettis...
Moi, à l'époque, j'écoutais du Death, du Grind, mais je me délectais aussi d'albums plus nuancés, moins agressifs, aux pochettes délirantes et aux chansons plus volontiers... positives et insouciantes. Et je n'ai pas oublié le bonheur que me procuraient les disques de SLAUGHTER, PRETTY BOY FLOYD, POISON, WINGER, ou DANGER DANGER, qui en 1988/1989 faisaient les beaux jours des radios US et de la sacro-sainte MTV.
Le problème, c'est que les maisons de disques ont la reconnaissance liée à leur portefeuille. Tant qu'un groupe rapporte en affolant le public prêt à débourser ses deniers en achetant les albums, pas de soucis, les crédits sont illimités, les tapes dans le dos franches, et le sourire ultra brite. Mais lorsqu'une nouvelle mode se dessine, l'oubli en fait de même, et les contours du purgatoire deviennent plus clairs et précis. Mais ne revenons pas sur cet état de fait, le faire ne changera rien au passé. Le tout est de rester honnête en tant que fan, et de continuer à écouter ce qui faisait nos beaux jours d'adolescence, sans se poser de question existentielle, puisque c'est la plus belle preuve de fidélité dont nous pouvons faire preuve envers NOS groupes.
Alors exit les regrets, et bonjour 2015. Et heureusement pour nous, certains labels n'ont pas la mémoire courte. Alors remercions ce matin les italiens de Frontiers de replacer sous les feux de l'actualité un des groupes phare de l'époque, qui s'il n'a jamais eu l'envergure d'un POISON ou d'un FASTER PUSSYCAT a quand même sorti deux LPs qui méritaient notre attention.
TRIXTER, formé en 1984, à rongé son frein dans les années 80. Il leur a fallu attendre six longues années, et de nombreux gigs en compagnie de KIX ou SKID ROW pour enfin enregistrer leur premier effort, l'explosif et chamarré Trixter. Tournée, puis second album, et puis le naufrage, écrasés par la vague Grunge qui a tout noyé sur son passage.
Après un hiatus qui a duré plus d'une décennie, le groupe s'est reformé dans les mid 2000's, décade qui redonna sa chance à ceux qui n'avaient pas pu en profiter jusqu'au bout. Pete, Steve, P.J et Mark sont revenus par la petite porte, avec un live, puis un Best Of, avant d'entériner leur come-back de façon plus formelle en 2012 avec le plutôt bon New Audio Machine. Trois ans plus tard, la recette n'a pas changée, et les revoilà donc sûrs de leur fait, et peu amène à faire profil bas. Comme le déclare le guitariste Steve Brown:
"Après le succès de notre dernier album, New Audio Machine, nous sentions que nous pouvions faire un album encore meilleur. Je suis vraiment fier de pouvoir dire qu'après vingt cinq ans de carrière, TRIXTER devient meilleur jour après jour. Et Human Era nous montrera sous notre meilleur jour!".
Et après écoute, je ne me vois pas modérer l'enthousiasme dont fait preuve Steve. Car en effet, Human Era nous ramène aux plus grandes heures de TRIXTER, un groupe honteusement mésestimé qui mérite une réévaluation d'urgence !
J'en parlais en préambule, notre époque manque d'insouciance, de délire, et de party bands qui n'ont d'autre but que de nous faire passer un bon moment. Et TRIXTER est de ceux là, c'est donc pour cette raison que je vous conseille fortement de vous jeter sur ce nouvel album, au risque de garder une mine morose le reste de la journée.
Human Era, n'est rien de moins qu'un concentré Californien pur jus, estampillé late eighties, qui sent bon la virée sur le Sunset Strip, cheveux bouffants, jean élimé et guitares mordantes jusqu'au bout de la nuit. Si le but du groupe était de synthétiser ce que le courant Heavy Glam/Hard Rock festif avait de meilleur, c'est mission accomplie, et haut la main !
Dès "Rockin' To The Edge Of The Night", le ton est donné, et les riffs aiguisés. Tempo d'airain, choeurs en avant, refrain pétillant, rythmique mid tempo appuyée, le contexte est placé et le sourire vient au lèvres en quelques secondes. Dotés d'une production puissante et ample, le quartette s'en donne à coeur joie et lâche tout, retrouvant ses ardeurs d'antan dans un déluge de bonne humeur communicative.
"Crash That Party" accélère le tempo, et sonne comme une rencontre heureuse entre AIRBORNE et POISON. Energie, mélodie imparable, gnaque du samedi soir, allez, tout le monde en bagnole! "Not Like All The Rest" sent les "cha-la-la" à plein nez, s'offre des allusions KIX plus vraies que nature, et les fait même flirter avec un BON JOVI juvénile. Magique !
"For You" offre un verre au VAN HALEN de 1984, devisant autour d'une table avec le MR BIG le plus sautillant et accrocheur. Dextérité, précision, mais surtout sincérité et efficacité, c'est un cocktail qui marche à tous les coups, qu'on paie pour faire durer la soirée...
Mais Human Era, c'est aussi "Good Times Now", blue song de rigueur, tout sauf sirupeuse, et nostalgique comme la photo d'une ancienne petite amie, le morceau éponyme qui sonne plus AOR que le JOURNEY contemporain, le nuancé "Midnight In Your Eyes", chaloupé comme les courbes d'une Californienne bon teint et sexy, ou même "Soul Of A Lovin' Man", classique dans l'esprit, mais diablement Heavy mélodique dans les faits, avec encore une fois en premier plan un refrain perfect.
Oui, moi je l'avoue, ça me manque cet esprit de fête. Ras le bol de cette époque sombre aux rêves brisés, ras le bol du pragmatisme et du minimalisme musical, car après tout, on peut encore avoir envie d'un avenir larger than life, de grosses guitares qui sonnent, d'une rythmique qui tonne, et de lignes de chant optimistes qu'on chantonne.
Et pour ça, rien de mieux que ce nouvel album de TRIXTER qui n'a pas oublié sa créativité dans les vestiaires des années 80. Allez y, invitez les, leur simple présence suffira à faire basculer votre soirée dans une ambiance bon enfant et délurée.
Et ça, en 2015, ça n'a pas de prix.
Ajouté : Mardi 22 Septembre 2015 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Trixter Website Hits: 5108
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