TURBOWOLF (uk) - Two Hands (2015)
Label : Spinefarm Records
Sortie du Scud : 6 avril 2015
Pays : Angleterre
Genre : Punk Rock / Metal / Heavy Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 38 Mins
Si les américains ont inventé le Blues et le Rock n'roll, la musique Rock ne serait rien sans les anglais. Depuis les BEATLES et les ROLLING STONES, ils ont apporté quelque chose de significatif à l'évolution de la musique électrique.
A bien y réfléchir, on pourrait même avancer sans crainte du ridicule que l'Angleterre est sans doute la nation qui a le plus contribué à l'évolution du Rock. Est-ce l'insularité, le climat, la nourriture, la bière, le thé, la langue, la proximité culturelle avec les Etats-Unis ? Sans doutes une savante alchimie impossible à reproduire ailleurs qui donne aux rockers anglais cette créativité. Se riant des genres, ou en inventant un nouveau quand ils se sentent coincés par la musique de leurs contemporains, ils sont une source inépuisable d'inspiration pour toute la scène Rock. Bien sûr, tout le monde ne peut pas se targuer d'avoir inventé le Metal, mais nombreux sont les groupes britanniques à avoir défini un style musical ou révolutionné un genre. Le groupe TURBOWOLF qui nous arrive de Bristol exploite pleinement cet héritage. C'est un son protéiforme, transgenre qui se rit des étiquettes, prenant une touche de ci, un soupçon de çà pour faire un cocktail détonant, original et attachant. Les quatre anglais qui avaient déjà fait remuer des nuques avec leur premier album, Turbowolf, sorti en 2011 et leur participation à moult festoches et live, remettent çà cette année avec Two Hands.
Il n'y a pas d'autre fil conducteur au disque qu'une énergie folle et une créativité explosive. Difficile de savoir à quoi s'attendre, chaque piste est unique, les anglais se rient des genres mais aussi de la continuité, au fil des douze courts morceaux, on change d'ambiance comme de chemise. Que çà soit dans certains arrangements Electro, les nappes de clavier, l'alternance des lead et des back voice, cette musique qui oscille entre Metal, Rock et Punk contribue à livrer un son tonique qui donne envie de danser sur les tables.
Pas de ballade, pas de morceau de remplissage, rien que du pur groove qui colle. Tant et si bien que dès la dernière note de la dernière piste, "Pale Horse", on s'empresse de relancer "Invisible Hand" pour reprendre une bonne dose. Et c'est une bonne chose car, comme l'oignon, l'opus se découvre par couches. Chaque chanson est un petit joyau qui, au-delà d'une apparente simplicité réserve des surprises.
Il y a chez TURBOWOLF cette espèce d'impertinence adolescente, de groupe de sales mômes qui te font un gros doigt d'honneur, cassent la vaisselle et font chier les voisins. Dans l'attitude, un petit quelque chose de BLACK REBEL MOTORCYCLE CLUB, des BEASTIE BOYS de Licensed to Ill, du BLUR de Parklife ou du REFUSED de The Shape of Punk to Come. Et si je cite ce dernier groupe et son album phare, c'est à dessein, car la construction musicale polymorphe de Two Hands n'est pas sans évoquer l'album des suédois, mais dans une version où la hargne et l'agressivité seraient remplacées par un groove bonnasse.
Mais plus que tout, c'est une musique qui fait anglais. Et ce n'est pas seulement l'accent de Bristol. Le jeu musical du quatuor, tout en retenue, très smooth, y est pour beaucoup. Les compos du combo sont clairement estampillées 100% Union Jack et des morceaux comme "Twelve Houses", "Solid Gold" ou "Rabbit Foot" colleraient parfaitement en bande son d'un film de Guy Ritchie ou de Danny Boyle.
Cette créativité toute anglaise dont je parlais au début, c'est l'alpha et l'omega du son de la formation. Impossible à classer ou catégoriser. Si TURBOWOLF n'est pas le groupe à conseiller aux fanas d'étiquetage, je le recommande très chaudement à tous les amateurs de bon son électrique qui n'ont pas peur de se perdre dans un univers musical atypique.
Ajouté : Vendredi 29 Mai 2015 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Turbowolf Website Hits: 6244
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