OESTRE (FRA) - La Dernière Renaissance (2014)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 18 janvier 2014
Pays : France
Genre : Metal moderne
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 46 Mins
La Dernière Renaissance, c'est comme revenir dans son quartier d'enfance après plusieurs années d'exil. Evidement, rien n'a réellement bougé. Les rues portent toujours les mêmes noms de maréchaux, de ministres ou de feuillus, les bâtiments ne se sont guères déplacés. Et pourtant, tout semble si différent. La faute peut-être à un line-up entièrement remanié par rapport à la période Catharsis. La faute peut-être aussi à cette pochette, la première d'OESTRE que je trouve particulièrement jolie. Un petit rien qui fait un grand tout, c'est probablement la raison pour laquelle ce troisième full-lenght se cataloguera après écoute comme étant le plus réussi de leur passionnante discographie. Oui mais...
Biotope (2005) : 7/10
Nature Morte (2006) : 7/10
La Piste Des Larmes (2007) : 7/10
Catharsis (2012) : 7/10
La Dernière Renaissance (2014) : 7/10
Il y a chez ces Limougeauds une forme de constance. Une constance dérangeante, puisqu'après des années d'activité, il en résulte aussi qu'OESTRE n'a jamais su provoquer l'étincelle qui ferait décoller un de ses albums plus qu'un autre. Vous avez raison, je parlais plus haut du "full-lenght [...] le plus réussi de leur passionnante discographie". Parce que maturité, luminosité, performance, complexité, puissance dans l'écriture, minimalisme dans les arrangements. Ce qui, vous en conviendrez, n'a jamais rendu aucun disque inoubliable. La Dernière Renaissance est loin d'en être. Il y a cependant un je-ne-sais-quoi de mieux qui sépare ici le correct du bon. A mi-chemin entre Metal moderne et groovy, Metal industriel, Ambiant et Rock acide, OESTRE va faire de son troisième rejeton un opus solide, construit sur des décalages rythmiques parfaitement exécutés. L'expérience acquise en côtoyant des têtes de gondoles comme GOJIRA, TEXTURES ou HACRIDE se ressent dans la sérénité dégagée. Un vrai tournant Electro s'installe à partir de "Memento", qui embraye sur la calorique "Des Sirènes Et Des Bombes". Le groupe oscille entre la pureté organique du Metal et la froideur d'arrangements synthétiques, comme il l'a toujours fait d'ailleurs, mais avec cette fois davantage de lisibilité, de sensibilité. Le grand changement, c'est l'humeur. Alors que les Limougeauds s'échinaient depuis toujours à combiner des ambiances sombres et des thèmes malsains, il se dégage de La Dernière Renaissance un optimisme tout à fait inattendu. A l'image de cette pochette qui arbore des couleurs autrement plus chaudes et stylisées que celles de La Piste Des Larmes, on reçoit à la pelle des décharges de riffs chaleureux, de structures clairvoyantes, optimisées par le timbre profond d'un Mickaël qui n'a rien perdu de sa hargne, comme en témoigne sa performance névrosée sur "Fragments Oniriques". Et constamment, toute l'humanité qu'on cherche à percevoir est remise en question par l'antipathie de quelques arrangements qui sonnent l'heure de l'artifice ("Interlude", "Le Théorème De Moebius" ...)
Combat déséquilibré entre l'Homme et ce qu'il a créé ? Peut-être pas. La Dernière Renaissance est un simple cri de jubilation qui s'affranchit de ces clivages. OESTRE a toujours prôné ce mariage que d'autres ont fait avant lui et que d'autres feront après lui. Mais avec ce troisième album ô combien solide, ces Français pugnaces, tenaces, peuvent se satisfaire d'avoir changé tant de choses sur la forme et d'être restés sur le fond si proches de l'âme d'OESTRE. Celle qui fait d'eux un groupe à la fois universel et tellement unique.
Ajouté : Lundi 02 Février 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Oestre Website Hits: 5118
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