MALEFACTOR (usa) - Death Falls Silent (2002)
Label : Metal Age Productions
Sortie du Scud : 2002
Pays : Etats-Unis
Genre : Death Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 41 Mins
Le mal est fait. Bien sur, quand on est un groupe qui débute à peine, on n'imagine pas une seule seconde que le fruit de son travail, un premier album qui plus est, puisse être à l'origine d'une déception. Mais le mal est fait. Sortir Death Falls Silent était peut-être une erreur, principalement puisque ce full-lenght aura servi à lancer MALEFACTOR dans la course, aura dévoilé l'espace d'un instant un Death Metal très intéressant, plutôt profond, et que depuis, si l'on occulte l'anecdotique A Collection Of Broken Dreams From The Common Man (2005), ces garçons ont totalement disparu de la situation. Non, tout n'était pas parfait, et c'est rien de le dire, mais on aurait apprécié que ces jeunes prodiges puissent exploiter cette petite lumière qui rend cet opus si particulier, finalement si peu commun pour une livraison de Death Metal faisandée.
Death Falls Silent est à l'avant-garde. Bien avant la prolifération d'abord réjouissante puis inquiétante des groupes de Deathcore, MALEFACTOR aura trouvé un filon, l'ombre d'un arrangement malsain et vicelard entre un Death Metal des familles (justement récompensé par un show avec ORIGIN) et un Hardcore / Punk possédé. Tout ce qui fait de cet album ce qu'il est baigne dans l'amateurisme le plus chaotique : une production pansée de rustines, un bagage technique approximatif, des structures rythmiques habituelles quand elles sont dans le dur. Metal Age Productions ne s'y est d'ailleurs pas trompé en affirmant que "la musique de MALEFACTOR n'est pas si facile à comprendre". La quiétude trompeuse de "Embrace / Agony" en est un reflet, tout comme cette décélération soudaine sur "Absence Of Light". Les Américains font des choix assez curieux mais qui s'avèrent payants. Ils tentent à plusieurs reprises de calmer le jeu, d'ambiancer leur œuvre, forts de l'ajout d'arrangements planants / glauques / intuitifs. Ce n'est pas toujours une franche réussite mais au moins, ça laisse planer sur Death Falls Silent un suspense non-négligeable qui nous empêche de vouloir stopper l'écoute. Certains ne s'en priveront pas quand ils feront la connaissance de Ryan Stewart, un chanteur qui ne laisse pas insensible. D'autres, comme moi, détecteront dans sa prestation un étonnant engagement, quelques capacités mais surtout, le fantôme du regretté Mitch Lucker hantant ses screams. Le morceau "Piercing", aussi approximatif soit-il avec son solo foiré, est le symbole de cette implication assumée. Mais il n'y a pas non plus que de l'à peu près, et au rayon des grosses satisfactions, on retiendra sans hésiter "Choose Your Path", la compo parfaite avec ses tracés mélo-épiques, ses guitares tantôt Death, tantôt Heavy et une cohésion qui fait de cette piste précisément LE morceau à ne surtout pas louper !
J'ai beau essayer de me convaincre que ce disque ne bénéficie que d'un intérêt très limité, je n'arrive pas vraiment à lui trouver de réels défauts. Généreux, humble et honnête, il ne souffre pas du syndrome du premier full-lenght, quand les groupes en question s'imaginent déjà conquérir le monde. La démarche de MALEFACTOR semble en phase avec l'esprit Metal, du jeu et du plaisir, mais comme je le soulignais plus haut, le mal est fait, et l'absence de ces garçons à un plus haut niveau n'en est que plus amère.
Ajouté : Lundi 25 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Malefactor Website Hits: 6768
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