KIM'S OVER SILENCE (FRA) - Carpe Diem (2010)
Label : Brennus Music
Sortie du Scud : février 2010
Pays : France
Genre : Metal progressif
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 54 Mins
Accrochez vos neurones, calfeutrez vos méninges, aujourd'hui, on ressort le type de vieilleries qui rendent la vie d'un chroniqueur difficile. L'objet du débat, c'est KIM'S OVER SILENCE, un projet de Metal progressif tourangeau tombé aux oubliettes après un premier album paru en 2010 sur Brennus Music. Dépoussiéré puis appréhendé, Carpe Diem ne fait finalement plus très peur, la faute à quelques noms bien connus de la scène française parmi lesquels Michael Saccoman (ex-COMO MUERTOS, ex-KRONOS) ou encore Pierre Le Pape d'EMBRYONIC CELLS et MELTED SPACE. Je dois d'ailleurs vous avouer que je suis pleinement rassuré par la présence de ce dernier aux claviers, lui qui a toujours fait preuve, partout où il est passé, d'un sens de la créativité et d'une virtuosité hors du commun. Sur ce coup là, Olivier Gueho (qui, crédité des rôles de producteur, "murmureur" et dessinateur, se dévoile comme étant apriori la tête pensante du projet), a eu le nez creux. Ne reste plus qu'à s'affirmer dans un style autrement plus complexe que du Brutal Death.
Si c'eut été le destin de Carpe Diem, on l'aurait su plus tôt. Pour le moment, KIM'S OVER SILENCE reste cantonné dans son costume d'illustre inconnu, un nom parmi d'autres dans les allées d'un cimetière. La donne pourrait éventuellement changer avec un second opus visant à concrétiser les espoirs entraperçus ici. Car il faut le dire, cet album est mis dans des conditions optimales pour rappeler chez l'auditeur les plus grands noms du style. La poésie qu'ils dégagent évoque sans équivoque le DREAM THEATER de la période Six Degrees Of Inner Turbulence et notamment son CD2, lui aussi structuré sous forme de chapitres. C'est la première petite surprise de ce disque, qui ne sévit pas sous la forme d'un empilement de morceaux mais qui est relié, à la ficelle, comme peuvent l'être certaines archives. Avec son côté volontairement rétro et ultra-technique, limite Shred, les ombres entrelacées d'un Rhoads et d'un Petrucci planent sur "Carpe Diem, Part I". Cette justesse technique, elle s'exprime pleinement au cœur de compositions étirées, parfois glaciales, particulièrement quand Olivier se met à susurrer. C'est tout une panoplie d'arrangements, de tessitures, de riffs clinquants (d'aucun y verront un peu de MESHUGGAH) qui est mise en jeu et qui œuvre dans nos cerveaux tourmentés. Un malaise, une tension palpable s'échappent de Carpe Diem et inversement, ce disque fait aussi preuve d'une étonnante luminosité, portée vers le divin par un Gus Monsanto (d'ADAGIO ou REVOLUTION RENAISSANCE) très investi derrière son micro. D'ailleurs, suis-je le seul à avoir détecté dans sa voix le fantôme du grand Freddy Mercury ? Décidément, on va de surprises en surprises, toutes plus agréables les unes que les autres, et je mentionnerai vraiment brièvement "My Dreams In Your Eyes" et son esprit Rock anglais afin de vous en laisser la saveur, ainsi que "M.L.F", le titre qui fait partie de la section "Envoi" (un terme qu'on retrouve habituellement sur les feuilles de messe) et qui prend le reste de l'opus à contrepied. Preuve que cet ouvrage est définitivement imprévisible, jusque dans ses dernières secondes !
S'il fallait absolument relativiser, je pourrais dire qu'il faut consacrer énormément de temps à Carpe Diem avant de comprendre ce qui relie les chapitres entre eux, quel est leur lien commun, quelle est la finalité de ce récit. Aussi, je trouve cet album exigeant envers lui-même, perfectionniste même, à tel point qu'il s'adresse sans le remarquer à un public ciblé, évidement friand de Metal progressif pur jus et/ou de musique classique, ce qui cloisonnera de facto leur champ d'action. Pour le reste, il n'y a pas péril en la demeure, la musique fera tranquillement son œuvre.
Ajouté : Dimanche 24 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Kim's Over Silence Website Hits: 6724
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