WAKING THE CADAVER (usa) - Real-Life Death (2013)
Label : Amputated Vein Records
Sortie du Scud : 5 novembre 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Death Metal Brutal
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 29 Mins
Quelle joie, quelle plénitude pour un chroniqueur aussi bête que méchant, que de pouvoir écrire une fois encore pour ce qui est considéré comme "le pire groupe du monde". Dieu merci, les Américains de WAKING THE CADAVER ne sont pas des mecs très susceptibles, ce qui nous permet de pouvoir encore évoquer en 2013, neuf ans après le début d'une carrière entamée sous le nom de DEATH TO HONOR, une des épidémies les plus virulentes de coliformes fécaux jamais enregistrée par le Service des Affaires Sanitaires. Alors forcément, quand déboule Real-Life Death au détour d'une ruelle vaporeuse dans son costume de croquemitaine du dimanche, on part dans l'idée qu'on va à nouveau se payer une bonne tranche de rigolade. Sauf que depuis la mise à mort de Beyond Cops. Beyond God, WAKING THE CADAVER ne semble plus tellement enclin à passer pour le bouffon de service, et qu'en ce sens, ils préfèrent désormais susciter indifférence et neutralité que moqueries inoffensives.
Beyond Cops. Beyond God formulait déjà un semblant de mea culpa par rapport à Perverse Recollections Of A Necromangler mais alors là, laisse tomber ! Ok, Real-Life Death est bien meilleur, autrement plus crédible dans son rôle de disque "trve slamming gr00vy br00tal Deathgore", car armé de nouvelles munitions (forcément, quand tu as dans ton équipe papy John Hartman, le guitariste historique de MORTAL DECAY, tu essaies de pas trop te chier dessus). Tout ça est bien joli, mais où est le charme dans l'histoire ? Où est cet amateurisme désarmant, cette nullité effrayante, cette écriture catastrophique et cette exécution hésitante, qui rendaient WAKING THE CADAVER si attachant ? En vérité, ce troisième album est banal, il indiffère. Le cadavre lardé de coups laissé derrière lui par le groupe est tiède. Don Campan, dont les pig-squeals monocordes étaient la risée des porcheries du monde entier, fait désormais dans un sous-John Gallagher (DYING FETUS) de bas-étage, et ça va finalement bien avec ce riffing rangé, inscrit dans une véritable logique de Slamming Brutal Death ponctué de breakdowns Beatdown millésimés. Le genre à faire mouliner les bras et les jambes des furieux dans le pit. Tout ce bazar est étrangement coordonné, ce qui fait assurément la pauvreté de ce Real-Life Death. C'est d'ailleurs une pauvreté nouvelle pour un groupe habitué au bricolage que d'avoir pour richesse un minimum de professionnalisme (et les regards peuvent converger une nouvelle fois sur John Hartman, qui a définitivement imprimé sa patte de vieux briscard sur ces puceaux rigolos). Avec en morceaux de choix les radicales "Money Power Death", "Lumped Up" ou encore "Business As Usual" (une phrase récurrente dans le vocabulaire minimaliste du tueur en série américain Arthur Shawcross), impossible de contourner la fatalité : ce nouvel album de WAKING THE CADAVER est glauque, brutal, écrasant, mais aussi désespérément chiant.
Après tout, c'est une belle histoire que sont en train d'écrire ces garçons. Un peu égoïste mais instructive... On peut effectivement faire d'un bourricot un cheval de course. C'est ça l'enseignement de Real-Life Death ! Ils courent tous sur la même ligne, ils se ressemblent tous, leurs pattes fracassent le sol dans une symphonie synchronisée mais c'est pas grave, puisque l'essentiel ce n'est désormais plus de participer mais de se fondre dans la masse. Honnêtement, je leur souhaitais de réussir enfin quelque chose dans leur carrière, et que la presse spécialisée (dont nous faisons partie) leur lâche la grappe. Mais avec le recul, je regrette le WAKING THE CADAVER empoté, ordurier et bourré de beaufitude de la période Beyond Cops. Beyond God, car il nous donnait encore envie de lui défoncer sa petite gueule de con.
Ajouté : Samedi 23 Août 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Waking The Cadaver Website Hits: 6650
|