BLIND DOG (se) - Captain Dog Rides Again (2003)
Label : Listenable Records
Sortie du Scud : 1er juillet 2003
Pays : Suède
Genre : Stoner / Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 50 Mins
Non, Halmstad n'est pas que le cinquième album studio de SHINING. C'est avant tout une ville. Une ville chère à ce bon Kvarforth, qui y a découvert pour la première fois la lumière du jour le 7 décembre 1983. Une époque où il ne savait pas encore parler. Le bon vieux temps... De cette paisible bourgade côtière, on connaît donc la face la plus obscure. Et sa partie la plus rayonnante pourrait elle aussi avoir trouvé un visage. BLIND DOG se forme en 1995, au hasard d'une petite fête organisée par Tobias Nilsson (chant, basse) et Joakim Thell (guitare). Une rencontre avec Thomas Elenvik (batterie) plus loin est la machine est lancée. Tant et si bien que le trio enchaîne deux démos avant de publier son premier album, The Last Adventures Of Captain Dog en 2000. Très vite, le personnage devient récurrent et on le retrouve en 2003 et 2008, sur Captain Dog Rides Again (dont il est ici question) et Captain Dog Logs Out.
Clap de fin. Captain Dog n'est plus, mais il aura laissé un héritage conséquent. Ce nom n'est pas devenu une référence absolue dans le petit monde du Stoner, mais il aurait aisément pu le devenir. Entre temps, SPIRITUAL BEGGARS (d'Halmstad, également) sera passé devant sans qu'on sache vraiment si on a perdu au change. En tout cas, le legs demeure, et de sa pochette jaune-orangée, dégage toujours cette drôle de chaleur qu'on ressent en écoutant un bon disque de Stoner. Les bases techniques sont parfaitement maitrisées. On le comprend dès "Don't Ask Me Where I Stand", doublée par l'excellente "Iron Cage". Rythmiques catchys, ultra-simplistes et lascives, BLIND DOG possède bel et bien ce feeling so Rock N' Roll qui fait de Captain Dog Rides Again un disque sympa et entrainant. Mais pas plus. En effet, le trio pêche dans la lourdeur, se contentant presque de balancer à la pelle des cadences remuantes et des leads redondants au détriment du côté hypnotique de riffs pachydermiques. Alors oui, le solo envolé de "Fading Memories" est bien joli, le jeu de batterie de Thomas parfaitement minimaliste, la voix de Tobias attise le feu d'un train qui déraille, mais quand tu entends une compo aussi Rock que "Unsellable" ou "Back Off", tu te dis que THE BLACK KEYS et leur "I Got Mine" ou THE RED COIL avec "Beginning From Nowhere" valent tout aussi bien, si ce n'est mieux. Il y a d'un côté le groove, de l'autre l'émotion. Et les deux sont comme l'eau et l'huile ; non-miscibles. Du coup, ce second album perdra un peu de sa fraicheur et de son magnétisme pour quiconque y recherchera l'énergie propre du Stoner et sa faculté à justifier son nom. A moins de consommer des substances illicites (et c'est très vilain !), Captain Dog Rides Again ne produira sur l'auditeur aucun effet planant, à l'inverse justement d'un SPIRITUAL BEGGARS bien plus à l'aise pour ça depuis son Blues Earth. On ne s'ennuie pas. On ne décolle pas. C'est un peu l'histoire du verre à moitié vide ou à moitié plein.
Pour ma part, je constate surtout qu'il manque quelque chose. Je ne suis pas pessimiste de nature, mais simplement déçu du manque d'impact d'un groupe ouvertement tourné vers le Stoner. Quelques morceaux sortent vraiment du lot, comme "Let It Go" ou la puissante "Would I Make You Believe" mais dans l'ensemble, BLIND DOG l'a vraiment joué petit bras. Et si leur ambition était de passer avant tout pour un groupe "fun", on peut dire qu'ils auront au moins relevé dignement ce défi.
Ajouté : Mercredi 30 Juillet 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Blind Dog Website Hits: 7116
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