Chers lecteurs, c'est avec une immense fierté que votre webzine préféré vous présente SIX INCH, les gagnants des prestigieux "Akademy Awards"... euh... enfin les gagnants du mois de mars 2014 et dans l'une des... 125 catégories que proposent lesdits awards... Hum... Oui mais ils ont été désignés par un jury de professionnels réputés. Comment ça, des noms ? Vous n'avez pas fini avec votre curiosité mal placée ? Et le fait que vous n'ayez jamais entendu parler des Akademy Awards prouve seulement votre ignorance ! Ils ont gagné donc ce sont les meilleurs, point !
Bon, je vois que j'ai à faire à des sceptiques maladifs. Pour la n-ième fois de mon existence, je vais donc devoir me perdre en arguties afin de démontrer que 6 pouces, c'est énorme...

Mais commençons par les présentations. Ils sont 7 (chanteur, batteur, bassiste, claviériste, violoniste et 2 guitaristes), viennent de Finlande et donnent dans le Dark Rock (ou Goth Metal édulcoré suivant le respect que l'on a pour le genre). La première chose qui vient à l'esprit en lisant cette fiche d'identité est qu'en s'y mettant à 7, ces finlandais ne pourront que nous offrir une musique très riche. En effet, une première écoute révèle des compositions soigneusement construites, auxquelles chaque membre semble avoir apporté sa contribution, sans pour autant partir dans toutes les directions ou noyer l'auditeur sous un flot de notes. Assurément du travail de pro, y compris au niveau de la production, extrêmement léchée mais suffisamment transparente pour laisser s'exprimer les musiciens. Pour un premier LP c'est tout simplement remarquable. Et ce d'autant plus qu'il y a suffisamment de substance dans ces 12 compos pour que le soufflet ne retombe pas dès deuxième écoute (qui a dit EVANESCENCE ?). Il y a chez SIX INCH un indéniable sens de la mélodie mis au service d'une constante recherche d'efficacité, comme en témoigne parfaitement le brillant "Death Celebration" avec son intro toolienne, ses riffs puissants, son refrain intense et ses lignes de violon parfaitement intégrées à l'ensemble.
Mais entendons-nous bien : SIX INCH n'est pas et ne sera jamais le nouveau MY DYING BRIDE. Ceux qui recherchent un nouvel abysse où plonger avec délectation leur âme en peine feraient mieux de passer leur chemin. La noirceur affichée par cette formation tient plus du positionnement marketing que d'une sincère émotion. A cet égard, la vidéo illustrant le single "Wound torn bride" est tristement révélatrice : outre les habituels clichés gothiques de la jeune femme en noir qui s'arrache le coeur de désespoir, on y voit le chanteur arborant fièrement une fausse estafilade à la joue (allo Maman bobo!), un batteur qui ne semble pas quoi faire de ses baguettes, à tel point qu'on se demande si ce n'est pas un simple figurant, et le claviériste le plus poseur depuis son compatriote Henkka Seppälä (CHILDREN OF BODOM) : non seulement il lui pique son idée du clavier basculé vers le spectateur pour que tout le monde admire sa virtuosité (qui reste à démontrer), mais il ne peut s'empêcher d'aligner les poses affectées et les regards de lover lancés à la caméra... La crédibilité du combo en prend un sacré coup ! Des vidéos grotesques, le monde du Metal n'en manque pas, y compris chez les plus grands (c'est beau le colza en fleurs, hein Bruce ?). Mais quand ce que nous nommerons pudiquement un excès d'emphase transparaît aussi dans la musique, ça devient préoccupant. Et j'en connais plus d'un qui vont tiquer au refrain de ce morceau, même sans avoir vu la vidéo ou à l'écoute de l'unique instrumental, "my beloved" qui joue à l'excès la carte du thème enfantin/effrayant déjà entendu 10000 fois ailleurs. Cette volonté trop appuyée de chercher le hit fait que SIX INCH convainc, séduit même souvent, mais n'émeut jamais.

A bien y regarder, ce groupe, c'est un peu la plus belle fille du lycée : pas encore majeure mais déjà trop consciente de sa séduction, elle minaude et abuse de tous les artifices pour tirer avantage de ce pouvoir. Comme les autres, on assiste avec agacement à son petit numéro mais au fond, on ne peut s'empêcher de tomber sous le charme.