IWRESTLEDABEARONCE (usa) - Late For Nothing (2013)
Label : Century Media Records
Sortie du Scud : 12 août 2013
Pays : Etats-Unis
Genre : Metal expérimental
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 38 Mins
L'autre soir, j'ai rêvé que Krysta Cameron me courait après dans les rues de Tombouctou, un gode-cornichon dans une main, un martifouette dans l'autre. La belle était coiffée d'un calamar mort et portait une robe en forme de pièce-montée en macarons de chez Pierre Hermé. Ok, c'est décidé, j'arrête d'écouter IWRESTLEDABEARONCE. Ce truc à le pouvoir de te ruiner le cerveau en deux-deux. C'est pas humain. Et encore, j'ai d'abord du me pincer pour me convaincre que Late For Nothing est bien une de leurs sorties, tant l'idée d'une once de crédibilité et de maturité musicale dans un album estampillée IWABO me parait insupportable. Enfin, pas d'emballement démesuré, les Américains n'ont pas mis à la poubelle les paillettes, les cotillons, les tartes à la crème, les gégènes portatives à accrocher sur les couilles, les pétards-mortiers enduits de vaseline ou les coussins péteurs bourrés de TNT. Ce troisième album reste définitivement dans leurs cordes mais bizarrement, il y a une sorte de sérénité et de force tranquille qui s'en dégage, m'empêchant d'utiliser une phrase que j'avais dans les cartons : "IWRESTLEDABEARONCE surpasse les limites de l'absurde".
J'étais convaincu que ça allait être le cas. It's All Happening était déjà bien gratiné. Ruining It For Everybody sentait carrément le cramé. Late For Nothing devait être cancérigène. Au lieu de ça, on ne va pas dire que cet opus est sage, mais il est en tout cas un peu plus Pop et raisonnable. Deux solutions. Soit IWRESTLEDABEARONCE a fini par comprendre que le n'importe-nawak n'était pas forcément une finalité, ni même un bouclier efficace contre l'ennui. Soit la recette est élimée aux genoux, comme les jeans d'une suceuse professionnelle. L'un dans l'autre, entre un riffing épileptique et une inspiration Electro raisonnable, un nuage de musicalité semble planer au-dessus de morceaux comme "Boat Paddle", "Mind The Gap", "The Map" ou "Inside Job". La faute à Courtney LaPlante (ce nom à coucher dehors !), qui nous fait plutôt vite oublier l'icône Krysta Cameron. Je crois bien que pour la première fois, un chant dans IWRESTLEDABEARONCE assume d'être qualifié de subtil, délicat, planant. Le côté grognon et ours mal léché prenait toujours l'avantage sur de rares envolées, et si on le retrouve encore ici ("Letters To Stallone" par exemple), il n'est plus aussi omniprésent et omnichiant. La balance entre moments d'une grande stupidité et effluves Pop atmosphérique ne s'en retrouve que plus équilibrée et un morceau échevelé comme "Snake Charmer" attestera de cette notion de stabilité fraichement trouvée. Ce n'est pas encore de la musique savamment composée, mais vu que c'est moins Math, moins Jazz, moins Lounge, moins Electro, moins Grind et moins avant-gardiste qu'avant, ça s'en rapproche forcément. Même le grand Steve Vai adhère au projet en y allant de son petit solo sur "Carnage Asada", c'est dire ! La touche pétillante de grotesque et de fun est davantage suggérée, tout juste s'immisce t'elle au cœur de "It Don't Make Me No Nevermind" et encore, ce n'est pas assez décousu pour me rappeler l'autre groupe de gros débiles du moment : ARSONISTS GET ALL THE GIRLS.
Si ces deux là avaient jusqu'à présent tendance à marcher main dans la main, le fossé qui sépare un Listen To The Color d'un Late For Nothing est aujourd'hui totalement improbable. L'arrivée de Courtney LaPlante aura clairement été bénéfique à IWRESTLEDABEARONCE, qui retrouve par la même occasion un peu de hauteur et de recul sur sa propre caricature. Car nul doute qu'un Ruining It For Everybody 2.0, pour le coup, aurait été le chamallow qui écœure.
Ajouté : Mardi 11 Mars 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Iwrestledabearonce Website Hits: 17016
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