FIREWIND (gr) - Gus G. (Juin-2013)
Le destin de Gus G., guitariste de FIREWIND, a basculé le 21 août 2009 lorsqu'il a appris qu'il devenait le nouveau six cordiste du groupe légendaire OZZY OSBOURNE. Rien ne serait plus désormais comme avant et l'on pouvait s'interroger sur l'avenir de son combo qu'il portait à bout de bras depuis 1998. Heureusement, notre ami n'est pas du genre à laisser tout en plan même si il parcourt le monde entier aux cotés de son idole de toujours. Gus est avant tout un fan qui se fait plaisir et qui profite de chaque instant ! C'est avant tout un boulimique de travail ultra polyvalent qui a sévit pendant de nombreuses années au sein de quatre combos (FIREWIND, DREAM EVIL, MYSTIC PROPHECY, NIGHTRAGE) sans aucune difficulté ! Un vrai stakhanoviste du Metal qui ne semble avoir aucune limite ! L'histoire de FIREWIND débute en 1998 lorsque Gus G enregistre une démo, Nocturnal Symphony aux Etats Unis afin de se faire remarquer par l'industrie musicale américaine ! Si FIREWIND sera son groupe de prédilection, notre ami sera recruté dans un premier temps par DREAM EVIL en 1999 et participera à pas moins de trois opus aux cotés des Suédois. En 2004, ils sortent The Book Of Heavy Metal qui marquera tous les esprits, c'est l'année où Gus décidera de quitter le groupe pour se consacrer entièrement à FIREWIND. Car comme si cela ne suffisait pas, notre petit prodige enregistrera aussi trois galettes avec MYSTIC PROPHECY ainsi que deux autres avec le gang NIGHTRAGE. Cette suractivité lui permettra de se faire remarquer par David Chastain qui le signera sur son propre label Leviathan Records. Décidé à lui donner un vrai coup de pouce, il lui trouvera aussi un chanteur (Stephen Fredrick) et un batteur (Brian Harris), tous deux issus de KENZINER, afin de compléter la formation. FIREWIND déboulera en 2002 avec son premier méfait, Between Heaven And Hell, une vraie réussite qui hantera toutes les mémoires et leur permettra de faire un énorme carton au Japon. Une véritable surprise pour le gang qui n'en attendait pas tant ! En 2003, après des changements de musiciens, ils enregistrent Burning Earth et partent pour une tournée au pays du soleil levant en ouverture de Rob Rock. Une vraie opportunité qui leur permettra de constater de visu leur popularité grandissante ! Pour l'occasion, c'est Christal Somapala qui assurera les parties vocales, Stephen Fredrick ne se sentant pas prêt à partir sur les routes, un problème qui deviendra récurent au fil des années. Si l'instabilité semble être une constante chez FIREWIND, cela ne les empêchera pas de signer avec Century Media fin 2003, un évènement qui va leur permettre de s'imposer sur le marché européen. Le 24 janvier 2005, Forged By Fire arrive dans les bacs sans crier gare. Si le cd est de qualité, les eternels problèmes de personnel auront une fois de plus des conséquences néfastes qui mettront un frein à l'essor de FIREWIND. En effet, Christal Somapala quittera le gang peu de temps après, ruinant ainsi tous les espoirs placés dans Forged By Fire. Gus G. ne baissera pas pour autant les bras et trouvera la perle rare en la personne de Apollo Papathanasio, un grec lui aussi, et décidera définitivement de faire de FIREWIND sa priorité absolue. En juillet 2006 sort Allegiance, un must qui leur permettra de partir en tournée aux cotés de DRAGONFORCE en Angleterre et de tourner à travers toute l'Europe. Sentant que les choses commencent à évoluer et devant l'excellent accueil de la galette, ils enchainent très vite avec Premonition qui va être une de leur meilleure vente à ce jour. Un vrai succès qui va leur permettre de sévir dans le monde entier ! Ils en profiteront pour filmer un show devant leurs fans les plus dévoués dans leur fief de Thessanoliki en Grèce, qui sortira par la suite sous forme de dvd. Days Of Defiance sortira dans la foulée mais là encore, les soucis vont s'accumuler. Appolo ne voulant plus assurer des tournées qui s'avèrent de plus en plus longues et harassantes, déclare forfait et sera remplacé au pied levé par Matt Leven (Ex Yngwie Malmsteen, CANDLEMASS). Malgré un emploi du temps surchargé avec OZZY, l'enregistrement de Scream et les flopées de dates qu'il doit assurer aux cotés du maître, Gus G. ne lâche pas l'affaire et compte bien assurer un avenir des plus radieux à sa progéniture. Il rentre en studio en Grèce fin 2011 afin de donner un successeur à Days Of Defiance. Few Against Many sort le 21 mai 2012 et s'avère être un opus nettement plus Heavy où les claviers sont pratiquement absents ! L'influence d'OZZY est flagrante ! Suite à la reformation de BLACK SABBATH, Gus G. décide de consacrer son énergie à FIREWIND, d'autant plus que le groupe fête ses dix ans d'existence. En 2012, il organise quatre concerts à Thessaloniki et Athènes afin de célébrer dignement l'évènement. Pour l'occasion, chaque show sera unique puisqu'ils interpréteront des morceaux jamais joués auparavant. C'est un Apollo en pleine forme et de retour au sein de la formation qui assurera tous les shows qui seront enregistrés en prévision d'un album live. L'Europe ne sera pas épargnée non plus, les concerts étant eux aussi captés afin de contenter tout le monde ! Alors que tout semble aller pour le mieux, le 15 janvier 2013, Appolo Papathenasio quitte définitivement le navire, une nouvelle qui ne surprend personne tant son investissement était aléatoire ! Son remplaçant sera Kelly Sundown Carpenter qui a sévi auparavant au sein de ADAGIO et BEYOND TWILIGHT. Son arrivée sera bénéfique et apportera une nouvelle motivation pour entamer la prochaine décennie. Aphoteosis Live sortira le 24 juin 2013 en Europe. C'est à l'occasion de la sortie de cette nouvelle pépite gorgée de classiques que Gus G. nous a passé un petit coup de fil histoire de nous donner ses impressions sur ces dix années passées à arpenter les scènes de tous les pays et nous rassurer sur l'avenir de FIREWIND. Magnéto Gus G., c'est à toi !
Line-up : Kelly Sundown Carpenter (chant), Gus G. (guitare), Bob Katsionis (clavier / guitare), Petros Christo (basse), Jo Nunez (batterie)
Discographie : Between Heaven And Hell (2002), Burning Earth (2003), Forged By Fire (2005), Allegiance (2006), The Premonition (2008), Live Premonition (2008), Days Of Defiance (2010), Few Against Many (2012), Aphoteosis-Live 2013 (2013)
M-I Interviews du groupe : Gus G. (Déc-2004), Gus G. (Juin-2013)
Retranscription / Traduction : Erick Laulit
Metal-Impact. Bienvenu à Paris Gus ! Pour débuter, pourrais-tu me parler de ton dernier show à Paris... c'était l'année dernière en 2012. Quels souvenirs as-tu gardé de ce concert parisien au Divan du Monde ?
Gus G. Ok. Bonsoir Paris. Je me rappelle que ce fut un show très intense. Je me souviens que la foule était hystérique, fantastique, probablement l'un des meilleurs concerts que nous ayons fait durant toutes ces années. J'en garde de très bons souvenirs et je me suis beaucoup amusé.
MI. As-tu apprécié le fait que le public se soit déplacé en masse ce soir-là ?
Gus G. Tu sais, pour être honnête avec toi, je pense que le public français a conscience des évènements qui se produisent autour d'eux. Il sait ce qu'est la musique. La première fois que nous avons joué à Paris, c'était il y a sept ou huit ans, les gens ne nous connaissaient pas ni moi, ni le groupe, ils nous jaugeaient encore. Nous avions quelques fans mais cela a pris du temps pour percer sur le marché français. Mais maintenant, il s'avère qu'a chaque fois que l'on joue à Paris comme lors de notre dernière prestation, la foule était déchainée. Ils étaient complètement fous ! Ils se jetaient sur les gens et faisaient du stage diving. Il y a un pit qui s'est formé et tout le monde hurlait à tue-tête. C'était comme si l'on avait joué en Amérique du sud, c'est ce à quoi ils m'ont fait penser. Un public extrêmement chaleureux avec des réactions toutes aussi enthousiastes.
MI. Tu es sur les routes depuis de longs mois avec TURISAS, j'ai vu que tu devais rentrer d'Australie... Et avant, tu étais en tournée aux Etats-Unis aussi avec TURISAS ?
Gus G. Non finalement, nous n'avons pas joué en Australie, nous avons dû repousser ces dates et je pense que nous irons en octobre 2013 plutôt. Mais oui, nous étions aux Etats-Unis avant avec TURISAS ! Et maintenant, nous jouons dans beaucoup de festivals en Europe pendant les week-ends essentiellement. Là nous venons de revenir du Sweden Rock Festival, un énorme évènement en Suède.
MI. Tu aimes jouer dans ces grands festivals ?
Gus G. Oui, j'aime beaucoup, ça m'éclate...
MI. Tu as déjà joué deux fois le même jour au Hellfest ! Quel souvenir gardes-tu de tes prestations avec FIREWIND et OZZY ?
Gus G. Oui, je me rappelle que c'était bien. Le premier show avec OZZY était phénoménal en 2011. Je me souviens aussi de mon concert avec FIREWIND montant tôt sur scène et le son n'était vraiment pas bon, ce fut un concert difficile pour nous. Mais je crois qu'il y a eu aussi des conséquences positives d'avoir fait ce show car nous avons bénéficié d'une grande exposition durant notre prestation et cela nous a peut-être aidés pour nos concerts en club par la suite. L'année dernière, on a dû interrompre le show sur scène à cause d'une pluie diluvienne et en plus OZZY a perdu sa voix, malheureusement. En 2012 ce fut un show éprouvant mais en 2011, c'était réellement fantastique.
MI. Oui, c'était dans le cadre de la tournée OZZY and Friends, tu as joué aux cotés de Slash et Zakk Wylde, ça a du être incroyable pour toi ?
Gus G. Bien sûr que ça l'a été et c'était aussi un énorme honneur de jouer avec eux...
MI. Tu as aimé jouer avec eux ?
Gus G. J'adore, oui. Ce que j'aimerais te faire comprendre c'est que si tu es guitariste c'est toujours un plaisir de faire ce genre de rencontre musicale. Qui n'aimerait pas jouer auprès de Zakk Wylde ou Slash ? [Rires]
MI. [Rires] Est-ce facile de jouer avec de telles pointures ? Il n'y a pas une forme de challenge, chacun essayant d'être le meilleur sur scène ?
Gus G. Bien entendu qu'il existe une sorte de compétition, chacun possédant son style et son propre son. Certains guitaristes ne pourraient pas se tenir auprès d'artistes comme ceux-là, c'est vrai. Mais au moment où l'occasion s'est présentée, je me suis dit que cela faisait déjà trois ans que j'étais le guitariste d'OZZY et je l'ai pris comme une opportunité. Qu'OZZY ait de tels amis et qu'ils viennent sur la tournée avec nous, c'était unique pour moi, c'était juste comme ça. J'ai pu jouer avec ces types et ce fut un privilège pour un mec comme moi. Ce fut plus cool pour moi que ça n'a dû l'être pour eux ! [Rires]
MI. [Rires] FIREWIND sort un album live intitulé Apotheosis, c'est l'apothéose de FIREWIND ?
Gus G. C'est d'une manière générale une influence due à nos fans, c'est une image qu'ils ont. C'était une façon de décrire le show que nous venions de faire et de décrire les prestations de la tournée. Les fans nous ont vraiment fait ressentir que nous avions atteint un niveau divin, ce n'est pas que l'on se perçoive comme cela mais pour nous, ce fut un moment clé ! On voulait expliquer par ce titre à nos fans ce qu'ils nous faisaient ressentir quand on joue sur scène. Pour nous c'est une forme d'apothéose.
MI. Apotheosis est une bonne surprise, le son est très bon, puissant et extrêmement clair également...
Gus G. Merci. On a fait beaucoup de shows, on a enregistré pratiquement toute la tournée européenne, pris les meilleurs moments et le mec qui a fait le son de ce live a fait un super boulot.
MI. Vous avez pris des morceaux enregistrés dans plusieurs villes ou vous avez uniquement utilisé deux ou trois concerts ?
Gus G. Je crois qu'on a enregistré dans de nombreuses villes car on a du faire vingt-cinq concerts et en enregistrer au moins quinze alors la France doit y être, je ne sais plus quels morceaux c'est mais elle y est !
MI. Formidable. Vous avez aussi donné quatre concerts un peu spéciaux en Grèce. Comment se sont déroulés ces concerts ? Et as-tu vécu des moments uniques en Grèce ?
Gus G. Oui, en décembre dernier on a fait deux représentations à Thessaloniki et deux à Athènes. Nous jouions deux soirs au même endroit avant la ville suivante. On y a interprété des sets uniques à chaque fois et on a, par conséquent, du jouer environ 40 morceaux différents. Ce fut assez difficile d'apprendre toutes ces chansons car nous avons plusieurs anciens morceaux des précédents albums que nous n'avions jamais exécutés en live. Voilà en gros ce qu'on a fait.
MI. Ce fut une sorte de challenge ?
Gus G. Effectivement, et je ne suis pas satisfait de la manière dont sont interprétées certaines d'entre elles car nous ne les avions jamais jouées donc les versions sont sorties un peu changées ! Mais au début on était habitués à jouer un nombre précis de titres, au fil des années on en a oubliés pas mal. Ce qui était important c'est que l'on désirait donner quelque chose de spécial à nos fans là-bas, pour les remercier de nous avoir supportés durant dix ans.
MI. Vos vrais débuts remontent à 1998 en fait ?
Gus G. Oui mais 2002 c'est la date de sortie du premier opus Between Heaven And Hell. Cela fait dix ans de discographie mais pas en tant que groupe car c'est vrai que notre première démo date de 1998.
MI. Pensais-tu, dix ans après, être toujours là avec FIREWIND ? Et quels sont tes sentiments sur cette décade révolue ?
Gus G. Lorsque j'ai commencé, j'ai vraiment espéré pouvoir jouer avec ce groupe pendant dix ans mais je ne pensais pas que tout cela allait réellement arriver et je suis fier d'être arrivé là où l'on est aujourd'hui.
MI. Comment vois-tu l'avenir du groupe ?
Gus G. Là je ne sais pas, on a un nouveau chanteur : Kelly Sundown Carpenter. Il a effectué une tournée avec nous et il a été très bon sur toutes les dates. Il a apporté une sorte de nouvelle dimension au groupe, un nouveau souffle. On l'a pris pour nous accompagner sur scène pour l'instant et on fait autant de shows que possible. On va voir ce qui se passe par la suite. Peut-être que l'année prochaine sera une année calme pour FIREWIND car nous allons écrire de nouveaux titres. Mais actuellement je travaille sur mon nouvel album solo. FIREWIND sera en tournée jusqu'à la fin de l'année. Par conséquent, l'année prochaine je pense qu'on commencera à composer quelques morceaux.
MI. Donc l'année prochaine tu reviens avec ton premier album solo ?
Gus G. Oui, oui, c'est sur. Tout est planifié pour une entrée en studio cet été, on le mixera surement à l'automne et on espère vivement pouvoir le sortir au début de l'année prochaine.
MI. Est-ce que c'est un opus instrumental ou y a-t-il du chant dessus ?
Gus G. Ce n'est pas un album instrumental. Il y aura des chansons instrumentales mais pas uniquement car je vais m'entourer de chanteurs sur certains morceaux.
MI. A quoi pouvons-nous nous attendre ?
Gus G. La musique sera très différente de ce que je fais dans FIREWIND.
MI. Tu veux dire que ce sera plus orienté Rock, c'est ça ?
Gus G. Oui, ce sera plus orienté Rock, moins Heavy Metal. Cela sera plus dans un style Rock classique.
MI. Tu as déjà choisis les chanteurs ?
Gus G. J'en ai plusieurs en tête.
MI. S'agit-il de chanteurs connus ou non ?
Gus G. Il y a les deux dessus; un méconnu et un médiatique.
MI. En gros on attend la surprise, en fait ?
Gus G. Oui, Oui. Accroches-toi ! [Rires]
MI. [Rires] As-tu écouté le dernier BLACK SABBATH ?
Gus G. Oui. Je l'ai téléchargé hier et je l'écoute constamment depuis lors, il est fantastique.
MI. As-tu été surpris de la reformation du groupe ?
Gus G. Non, car je savais qu'ils y bossaient depuis un moment déjà. Ils en parlaient en permanence. Je suis très heureux de les voir jouer de nouveau ensemble et qu'ils nous aient offert un album de plus, qui pourrait dire s'il ne s'agit pas du dernier mais je n'espère pas. C'est juste incroyable d'avoir le plus légendaire de tous les groupes de Heavy Metal au monde de retour, qu'il soit là, à nouveau maintenant et qu'ils fassent l'album qu'ils n'ont pas eu l'occasion de faire depuis 1978 ! C'est extraordinaire de pouvoir vivre cela.
MI. Tu es un grand fan de BLACK SABBATH. Que ressens-tu lorsque tu interprètes sur scène des morceaux aussi légendaires que "Iron Man" ou "Paranoid" ?
Gus G. Ben... Quand je les jouais, j'avais presque l'impression qu'une moustache me poussait sous le nez ! [Rires] Je suis un très grand fan de Tony Iommi alors j'ai presque essayé de tenter de me mettre dans les mêmes positions que Tony prenait quand je les interprétais. Je me suis dit : "Waouh" ! J'ai grandi en écoutant ce genre de musique en quelque sorte. Je l'aime tellement et j'ai eu l'opportunité de jouer ces classiques avec le chanteur de BLACK SABBATH ! Ce fut un rêve de dingue devenu réalité.
MI. As-tu déjà composé de nouveaux titres pour OZZY ?
Gus G. Oui, j'ai écrit pas mal de morceaux mais on n'en a pas encore discuté car il est occupé avec BLACK SABBATH pour le moment.
MI. Est-ce que le fait que tu joues avec OZZY OSBOURNE depuis trois ans maintenant a eu une influence sur ta façon d'écrire ou de jouer les morceaux ?
Gus G. Oui, bien sûr. La façon dont je construis les morceaux est peut être un peu différente d'avant. J'ai toujours été un pur fan de BLACK SABBATH. J'ai d'ailleurs fait des reprises que j'ai fais en leur honneur. Je pense que cela m'a rendu plus confiant durant ces dernières années, je jouais déjà comme cela auparavant. J'étais très influencé par eux à l'époque mais beaucoup plus aujourd'hui. Je me suis aventuré plus profondément dans ce rôle et maintenant je m'y investi de plus en plus. Oui c'est évident, il faut accepter le fait que c'est un héritage aussi, que je porte et que j'interprète. J'essaye de prendre beaucoup de risques également dans ma manière de les interpréter.
MI. Penses-tu que ces influences soient présentes sur Few Against Many ?
Gus G. Oui ! Les morceaux sont très influencés par eux ainsi que les parties de guitares. L'idée autour de Few Against Many était de refaire un album cool de guitares car j'avais l'impression qu'il manquait des guitares puissantes et que le clavier était bien trop présent sur Days Of Defiance. Je désirais un peu me dissocier de ça. Je suis arrivé avec beaucoup de riffs, peut-être cela était-il en rapport avec le temps passé en tournée avec OZZY et de jouer autant de guitare tous les jours. J'ai juste créé beaucoup de riffs, beaucoup de mélodies et j'ai eu énormément d'idées. Je voulais juste utiliser tout ceci dans de nouvelles compositions et en faire un nouvel album basé essentiellement sur les guitares.
MI. Tu es aussi un grand fan d'Uli Jon Roth...
Gus G. Oui, bien sûr.
MI. Tu as appelé ton groupe FIREWIND en son hommage ! Sait-il que ce nom est en son honneur ?
Gus G. Oui ! Il le sait bien sûr. Oui, Oui...
MI. Quelle fut sa réaction ?
Gus G. Il m'a dit qu'il en avait été très honoré. Il sait que je suis un fervent admirateur de son travail. Nous sommes de très bons amis avec Uli. Il était récemment en Grèce et je devais jouer avec lui mais je me suis blessé au bras gauche et je n'ai pas pu jouer pendant deux jours. Alors... je l'ai raté. C'est un grand ami, un guitariste légendaire et un mec que je respecte énormément. Il a également été d'une influence considérable sur ma façon de jouer.
MI. Tu as déjà joué avec lui ?
Gus G. Oui, en fait, on a joué ensemble durant un show aux U.S.A il y de ça quelques années de cela. Et j'avais déjà joué avec lui auparavant ici, à Thessaloniki quand il était venu faire un concert pour la première fois. Alors du coup, ça fait deux fois.
MI. Finalement as-tu été surpris du départ d'Apollo ?
Gus G. Non pas du tout, en réalité je m'en doutais. Il avait déjà quitté le groupe auparavant et nous avions été obligés de le remplacer donc je n'ai pas été surpris, je m'y attendais.
MI. Comment expliques-tu le fait qu'il rejoigne SPIRITUAL BEGGARS ?
Gus G. C'est très simple, ce n'est pas un groupe permanant. Ils jouent deux semaines tous les mois, je crois. La raison pour laquelle Apollo nous a quittés ; c'est qu'il ne voulait pas d'un statut de chanteur professionnel. Il ne voulait pas faire ça à plein temps. Il désirait conserver un job quotidien et peut-être chanter deux ou trois semaines par an et faire une petite tournée avec nous. Mais FIREWIND n'est pas en semblant de groupe, on en vit et on est souvent sur les routes. Donc quand on te propose de partir sur plusieurs mois assurer des concerts, tu ne refuses pas. Apollo voulait plus d'une carrière s'apparentant à un hobbie.
MI. C'était tout de même une surprise après tant d'années à vos cotés !
Gus G. Oui, si tu regardes ça sous cet angle, oui. Il a fait quatre albums avec nous. Normalement, il aurait dû nous quitter la première fois en 2007 mais nous voulions qu'il continue avec nous. Nous l'avons poussé à continuer car on désirait rester sur les devants de la scène et nous ne voulions pas décevoir les fans. Parfois, ces choses-là arrivent à un moment ou un autre, peu importe ce que tu fais ! En vérité je suis un peu surpris qu'on ait réussit à le garder aussi longtemps en fait ! [Rires] Je savais qu'il arriverait un jour où il nous quitterait définitivement.
MI. Ce fut difficile de recruter un nouveau chanteur ?
Gus G. Bien sur, évidement que ça l'a été. J'ai passé en revue certains chanteurs que la maison de disques nous avait suggérés. Elle m'avait communiqué une liste avec quelques noms. Il y a une pléthore de bons chanteurs dans ce business mais il est évident qu'Apollo avait une voix à part. J'ai testé deux ou trois mecs et on en a auditionnés quelques-uns aussi mais Kelly Sunborn Carpenter a fait du super boulot. Il peut reprendre n'importe lequel de nos anciens titres sans aucun problème. Je dois dire que Kelly a une technique bien meilleure dans l'utilisation de sa voix qu'Apollo et il appréhende les morceaux très aisément. C'est vraiment fantastique car il arrive même à chanter les notes les plus hautes sachant que nos chansons ne sont pas très faciles à interpréter vocalement.
MI. Quelles sont les principales qualités qu'il faut avoir pour être le chanteur de FIREWIND ?
Gus G. Evidemment, il faut avoir une bonne voix. La voix c'est la chose la plus importante mais il faut être une bonne personne, quelqu'un d'agréable à vivre. C'est fondamental car nous voyageons beaucoup ensemble et nous passons une grande partie de nos vies dans le tour bus ou en avion. Tu dois donc bien t'entendre avec les gens qui t'accompagnent sur la route, cela ne cantonne pas à être un bon musicien. Tu dois être un mec bien aussi pas un connard ! [Rires]
MI. [Rires] Est-ce que c'est facile de passer de conditions exceptionnelles avec OZZY à un standing plus classique avec FIREWIND ?
Gus G. Je pense que le niveau auquel on fait les choses avec FIREWIND a changé aussi un peu depuis tout ça, j'ai appris certaines choses. On ne séjourne pas dans des hôtels hors de prix mais on prend des hôtels plus sympathiques et on agence nos déplacements d'une façon plus simple en ce moment. Nous avons la chance d'avoir un bon groupe d'encadrement et des manageurs qui savent gérer les choses. De nos jours, beaucoup de groupes se lancent tête baissée sans vraiment savoir de quoi il retourne et partent dans des tournées très éprouvantes physiquement, en tout cas dans des conditions pires qu'elles ne devraient l'être. Je ne dis pas que c'est simple, c'est compliqué pour n'importe lequel d'entre nous tous. Tu dois juste avoir l'envie d'aller jouer, avoir un plus joli bus ou un hôtel plus prestigieux, ces choses-là ont toujours été secondaires à mes yeux. Je les considère comme un bonus, si je peux avoir un beau tour bus, loger dans un hôtel plus classe ou avoir plus d'argent, c'est un plus. Le plus important c'est que j'ai un concert, que je puisse jouer ma musique afin de parvenir à payer mes factures.
MI. Tu as été élu meilleur guitariste l'an passé par Guitar Player. Je suppose que ce fut un événement important pour toi ?
Gus G. Oui, bien sûr. Ce fut un honneur. Je n'aurais jamais pu penser que je serais nominé meilleur guitariste par l'un des plus grands magazines américains consacré à la guitare.
MI. Est-ce le genre de chose à laquelle tu aspirais ?
Gus G. Peut-être que c'est un genre de rêve secret que de vouloir gagner une telle reconnaissance mais je n'attends pas forcément après ça car c'est stupide d'attendre une telle chose. C'est mieux de ne rien espérer et d'être agréablement surpris lorsque cela se produit. C'est une sensation agréable et je suis très heureux de la vivre car ça m'oblige à être à la hauteur ! [Rires]
MI. [Rires] Maintenant tu peux te dire : "Ça c'est fait" ! Passons au prochain défi ! [Rires]
Gus G. Non, ce n'est jamais terminé, c'est ça le truc. Quand tu l'as déjà fait une fois, tu vas être tenté de le refaire. Tu vas vouloir continuer à faire ce que tu fais le mieux possible. Bien sûr c'est toujours un challenge que de continuer à jouer en s'améliorant et c'est un défi de faire un opus encore supérieur la prochaine fois. Ca fait aussi partie de l'excitation, ça fait partie du suspens lié à une carrière musicale. C'est ce qui rend excitante cette vie, c'est ce qu'on appelle : la motivation.
MI. Depuis que tu joues avec OZZY, qu'as-tu appris ?
Gus G. J'ai appris plusieurs petites choses, il n'y a pas un fait bien spécifique. C'était bien de voir comment une grosse machine comme celle-là fonctionnait et de voir combien OZZY les respecte tous, les techniciens et tout ceux qui travaillent avec lui. C'était formidable de voir comment ces gens travaillent et être témoin de leur professionnalisme.
MI. Professionnelles, c'est la manière dont tu définirais les tournées avec OZZY ?
Gus G. Oui ! Ce ne sont que des détails très simples mais c'est fondamental. Peut-être que ça passe au-dessus de la tête de certaines personnes mais ça dépends uniquement et seulement de petits détails pour avoir de bonnes conditions de vie et enchainer les dates : être sympathique, flexible et ponctuel ! Arriver à l'heure c'est très important ! [Rires]
C'est pratiquement tout ce que tu as à faire réellement : arriver à l'heure, bien jouer et être un gars qui est agréable de côtoyer car personne n'aime les trous du cul ! [Rires]
MI. [Rires] Tu fais allusion à Axel Rose ?
Gus G. Je ne sais pas. Il a une certaine réputation mais il parait qu'il est très cool aussi. Je ne sais pas, je ne l'ai jamais rencontré mais il tourne avec GUNS N' ROSES depuis quelques années maintenant et tout le monde dit qu'il est cool... alors je ne sais pas.
MI. Oui, mais ce genre d'attitude c'était courant auparavant ! [Rires]
Gus G. Oui. Tu sais, on voyait ça d'un bon œil dans les années 80 mais les choses ont changées depuis.
MI. Les années 70/80 ont eu une grande influence sur toi ?
Gus G. Tu sais, j'aime la plupart des choses datant de ces époques.
MI. Oui, quand je regarde les groupes que tu cites, il y en a beaucoup issus des années 70's ou début 80's.
Gus G. Oui...
MI. C'est en relation avec le premier disque ou cd que tu as acheté ?
Gus G. Je m'en rappelle plus. Je crois que le premier vinyle que j'ai acheté était : Odyssey d'Yngwie Malmsteen. Et le premier cd, je m'en souviens car, à l'époque, je ne pouvais pas me permettre d'acheter ce genre d'objet en raison de son prix qui était trop élevé au début de leur apparition sur le marché. Du coup j'ai acheté une compilation, c'était un tribute en hommage à BLACK SABBATH du nom de Nativity In Black. Je voulais acheter un cd avec plusieurs groupes dessus, comme ça je pouvais écouter plusieurs combos que je ne connaissais pas. C'était bien car il y avait SEPULTURA, MEGADETH dessus et aussi OZZY avec THERAPY.
MI. Te souviens- tu de Between Heaven And Hell, c'était un disque très important pour toi à l'époque ?
Gus G. C'était les prémices de tout donc bien-sûr que cet opus était important mais je n'en attendais rien en fait, mais j'espérais grandement. Ce fut abasourdissant lorsque j'ai appris qu'il se vendait énormément au Japon. Il a vraiment eu un bon feedback depuis le Japon et c'est quasiment là que nous avons débuté notre carrière.
MI. Il y avait une reprise "Pictured Life" de SCORPIONS ...
Gus G. Oui. Exactement !
MI. En fait, tu aimes faire des reprises ?
Gus G. Je n'en fais pas tout le temps mais nous en avons fait quelques-unes, oui. Au fil des années, j'ai repris du SCORPIONS, on a aussi repris "Maniac" qui était un morceau de la bande originale du film Flashdance et que tu peux trouver sur Premonition. Nous avons aussi fait "Breaking The Law" de JUDAS PRIEST sur Days Of Defiance.
MI. Que représente JUDAS PRIEST pour toi ?
Gus G. Ils sont comme les pères du Heavy Metal à coté de BLACK SABBATH. Ils sont également de Birmingham et ils traduisent parfaitement l'esprit du Heavy Metal avec leur comportement sur scène, leurs vêtements en cuir, un grand groupe, ils sont fantastiques. L'un de mes préférés.
MI. Tu as fait leur première partie en Espagne ?
Gus G. Oui, il y a deux ans nous avons ouvert pour eux deux fois en Grèce et en Espagne. C'est un souvenir fantastique !
MI. Tu penses faire une reprise sur ton album solo ?
Gus G. Non, je ne l'ai pas prévu. J'ai écrit 15 chansons alors j'ai de quoi travailler... Je ne sais pas combien je vais en enregistrer mais je ne pense pas qu'il y ait de la place pour une reprise.
MI. Comment écris-tu ? Partout et en permanence ou tu attends d'être à la maison ?
Gus G. Je travaille à la maison lorsque j'ai un break. A moins que je sois sur les routes et que j'amasse les idées pour revenir à la maison et les transformer en démo mais normalement je procède de cette façon. D'habitude, j'ai une période d'inspiration de créativité pendant laquelle je ressens la musique à travers mon corps et j'ai aussi des moments ou je ne ressens aucune inspiration. Cela me vient à des instants ponctuels, il n'y a pas de règle.
MI. Est-ce important pour toi de travailler avec un grand producteur comme Kevin Churko ? Quel souvenir gardes-tu des séances studio pour l'enregistrement de Scream ?
Gus G. C'était génial. Il a été très cool à mon égard, il m'a laissé beaucoup de liberté quant à mes soli de guitare.
MI. Une dernière question. Que désires-tu dire à tes fans français qui sont impatients de te revoir ?
Gus G. Je vous envoi tout mon amour et je vous remercie tous de votre soutien. Je veux que tout le monde sache le plaisir que j'ai de jouer en France et j'espère y revenir vite.
MI. Merci beaucoup et j'espère te revoir au plus tôt en France et à Paris.
Gus G. Merci, au revoir.
Ajouté : Dimanche 23 Mars 2014 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Firewind Website Hits: 11504
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