LENGTH OF TIME (be) - Let The World With The Sun Go Down (2012)
Label : GSR Music
Sortie du Scud : 7 décembre 2012
Pays : Belgique
Genre : Metal / Hardcore
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 25 Mins
La question est la suivante. Le couteau est dans la plaie. Les riffs de Let The World With The Sun Go Down auraient-ils eu la même existence si Jeff Hanneman n'avait pas été ce feu guitariste ? Peut-être, peut-être pas. On ne quantifiera jamais le nombre d'artistes qui ont voulu, l'espace d'un dixième de seconde, avoir le dixième de son talent. Ce qu'on sait, en revanche, c'est qu'hier, je n'aurais jamais fait le rapprochement entre SLAYER et LENGHT OF TIME mais qu'aujourd'hui, au vu des évènements, je me permets cette folie. Il y a dans ce groupe belge un je-ne-sais-quoi qui rappelle au bon souvenir de Kerry King et des siens. Ce côté institutionnel qui est surement au Hardcore belge ce que SLAYER est au Thrash Metal américain. Encore que, LENGHT OF TIME a toujours entretenu cette ambigüité quant à son style, qui balaie définitivement plus que le Hardcore. Et dire que ça dure depuis quinze ans cette affaire...
Ouvertement influencé par des mouvements de pensées comme l'Eglise de Satan d'Anton LaVey ou "l'œuvre" de Charles Manson dont le visage serein illumine l'intérieur du digipack, la musique de LENGHT OF TIME est résolument décadente, mais pas aussi sale et humiliante que le visuel le suggère. Très sincèrement, je m'attendais à plus extrême, à plus dégueulasse, bien que Let The World With The Sun Go Down soit déjà assez explicite. Combinaison assez malsaine d'Hardcore, de Death et de Thrash Metal sur fond de rugosité et de bestialité, cet album est étonnamment accessible dans les structures et dans les rythmiques. Il n'y a rien de vraiment jusqu'au-boutiste et donc rien de vraiment surprenant. Et pourtant, cet opus n'est pas non plus attendu. Sa relative accessibilité et son aisance font de lui une sortie pleine de rage mais également très classique, malgré un style négligé. On sent l'expérience des mecs, on sent qu'ils ont été fut un temps la crème du Hardcore flamand, on sent que leurs rides naissantes ne trahissent pas une certaine paresse. Cet enregistrement est tout ce qu'il y a de plus impliqué. J'en veux pour preuve une "Misery And Confusion" qui ne badine pas avec l'amour et qui est plutôt une sodomie en règle. C'est cette facette de LENGHT OF TIME qui me plaît, ces breakdowns robustes, ce peps apocalyptique, cette schizophrénie dans le riffing, tout l'inverse d'une "Maleficious World" qui partait bien mais qui voit ses efforts annihilés par une partie centrale mélo-geignarde difficile à comprendre. En cela, j'ai presque l'impression que les Belges se trompent de combat, tant leur complexité technique et leur folie les autoriserait à verser dans un son coincé quelque part entre le Hardcore chaotique de THE SECRET et le Sludge d'HELLMOUTH. Il en ressort à la place un album loin d'être désagréable mais qui met en lumière d'étonnantes ouvertures, à la fois vocales et mélodiques au cœur d'un vrai concentré de haine, dont le titre bonus "Death Retreats", issu du split avec SANTA KARLA est surement la représentation la plus maladive.
Il y a et il y a toujours eu du potentiel en LENGHT OF TIME. Seulement voilà, la scène belge s'émancipe, riche de formations comme RESISTANCE ou DO OR DIE qui relèguent malheureusement ces précurseurs au rang de second couteaux. Je n'ai pas trouvé Let The World With The Sun Go Down franchement mémorable, même s'il est habile. C'est un petit peu gênant à reconnaitre, tant je m'attendais à une violente fessée. Au lieu de ça, ce morceau d'Histoire semble doucement s'éroder et assurément, les fans de SLAYER, HEAVEN SHALL BURN, TESTAMENT, MACHINE HEAD et HATEBREED, directement visés par la promotion de GSR Music, trouveront leur quête de bonheur un peu bafouée.
Ajouté : Dimanche 23 Février 2014 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Length Of Time Website Hits: 5952
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