LADWIG (de) - Here We Stand (2009)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 23 octobre 2009
Pays : Allemagne
Genre : AOR / Rock mélodique
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 46 Mins
L’Allemagne est une terre de Rock. C’est un secret de polichinelle. D’ailleurs, il ne sera pas étonnant d’apprendre que LADWIG est un projet qui est relié épisodiquement au plus grand groupe de Rock allemand de tous les temps : SCORPIONS. Peter Ladwig, maître à penser de la formation et accessoirement génie musical, commence sa carrière en 1973 en fondant FARGO qu’il quittera dix ans et quatre albums plus tard après avoir vu son guitariste, Matthias Jabs, rejoindre la bande à Klaus Meine pour enregistrer l’un des premiers grands succès du groupe, « No One Like You » en 1982. Depuis, SCORPIONS a vécu une existence de lumière et Peter une vie d’ombres. Mais le bonhomme s’accroche à sa passion et fonde finalement LADWIG, un groupe qu’on suppose être pour lui avant tout un miroir de sa propre expérience, quelque chose d’infiniment intime. Il s’entoure des frangins Kaeding, Rudi à la batterie et Matze à la basse et finit par sortir dans l’anonymat le plus total son premier album, Here We Stand en octobre 2009.
Pas besoin d’avoir fait de grandes écoles pour comprendre qu’entre le dernier SUFFOCATION et le prochain IMMOLATION, cet album d’une gentillesse rare fait tâche. Et pourtant il séduit. Il est une bulle d’air frais, une respiration profonde et généreuse dans un quotidien trop souvent fait de méchanceté et de brutalité. En vieux loup de mer, Peter Ladwig pratique un Rock soft et mélodique basculant parfois vers un AOR entrainant. Après une introduction instrumentale aussi courte que brossée, « So Sweet », avec ses faux-airs de « La Grange » des ZZ TOP, indique déjà que cette œuvre sera d’une relative bonhommie. Les rythmiques entrainantes, le riffing tout en délicatesse de Peter, l’assise rythmique catchy, tout indique qu’Here We Stand sera à la fois décomplexé et bienveillant. LADWIG enchaine des compositions mijotées qui sont au petit soin pour des auditeurs à la recherche d’un tant soit peu de musicalité et de douceur. Placide comme Clapton, cet opus se dévoile petit à petit au travers de morceaux tantôt rythmés, tantôt nostalgiques. Ce panachage n’est pas pour déplaire et offre au final une belle impression de diversité. Bien sûr, à aucun moment je ne me suis attendu à quelque chose de technique, à une démonstration de force ou à une volonté d’étaler sa science. Here We Stand est ce genre de disque qui vous touche à cause de sa simplicité. Après, pour lui trouver des points négatifs, j’ai du aller puiser dans les paroles, qui font dans un romantisme de quinquagénaire un peu gonflant. Peter et ses deux acolytes semblent toujours croire en leurs talents de lovers et à vrai dire, ces sérénades deviennent vite rébarbatives (« You Don’t Need To Say », « Never Again », « I Can’t Live Without Your Loving »…). Ca me rappelle un peu ce trio de Rock suédois dénommé HOPE tout à fait ravissant musicalement mais d’une niaiserie sans limites. Les cougars n’ont pas envie de blabla. Leurs chances d’en dompter sont donc compromises.
A l’inverse, pour ce qui est de convaincre jusqu’à de jeunes pousses qui ne savent pas de quoi ils parlent (j’en suis), LADWIG s’est montré habile. Ce Rock mélodique passe vraiment partout et est tellement facile d’accès qu’on oublie d’être exigeant avec lui. Ce n’est même pas une question d’aimer le vieux Rock ou pas. C’est une question d’aimer le feeling et le frisson provoqué par un album simple et altruiste. Estampillé « de 7 à 77 ans ».
Ajouté : Mercredi 28 Août 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Ladwig Website Hits: 6788
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