C'est en cette période printanière, pleine de fleurs, de bourgeons et d'allergies, que nous allons nous concentrer sur ce combo français nommé DUSK AND DARKNESS. Avec ce nom au caractère pour le moins fantaisiste, j'entame l'écoute de leur premier EP, Epic Escape sorti près de trois ans après leur démo éponyme. La formation nous plante directement leurs influences : DIMMU BORGIR, CRADLE OF FILTH, EPICA. Rien que ça ! Eh bien, délectons-nous sans plus attendre, mes oreilles frémissent sous le poids de l'impatience !

"The Riddle" nous dresse tout de suite le paysage. DUSK AND DARKNESS œuvre dans un Black old-school teinté d'une douce romance auditive. La formation nous offre quelques passages, tantôt discrets avec des orchestrations très "dimmuborgiennes", tantôt enveloppés d'une mélodie bien plus présente, que ce soit avec des chœurs retentissants ou encore avec de rares parties à la flûte ou au violon, de toute beauté. Pour rester dans les tons, les vocaux sont également variés. D'un côté, le chant purement haineux du sieur Trique qui s'adapte parfaitement à la noirceur et de l'autre la somptueuse voix claire de dame Valérie qui apporte avec elle douceur et délicatesse. Pour faire court, le vrai point fort de DUSK AND DARKNESS réside dans sa capacité à marier astucieusement la vélocité acerbe du Black Metal avec les mélodies mielleuses et sucrées. De ce curieux mélange résulte des pistes riches, complètes et séduisantes. Que ce soit avec "Secret Garden", axée sur un registre plutôt poétique ou "Liar", plus dynamique, il y a toujours moyen de passer un bon moment. Je m'arrête également sur l'interlude "Daylight's Funeral" qui a su toucher l'âme sensible qui sommeille en moi, avec son ambiance si féerique et enchanteresse. Et après ça, les mauvaises langues diront qu'ils puisent trop dans leurs influences et qu'ils n'innovent pas assez, et patati, et patata... A ceux qui se situeraient dans cette catégorie, soyez conscients que si le fait d'inventer n'est déjà pas une chose aisée, arriver à tenir la route en proposant quelque chose de construit pour une si jeune formation est déjà en soi, une bien belle prouesse. Surtout à l'heure où des artistes beaucoup plus renommés ne se bougent pas vraiment le train pour pondre de la musique correcte (TRIST pour ne pas le citer).

Un dernier conseil. Même si Epic Escape donne envie de le faire, ne vous avisez surtout pas de l'écouter en gambadant dans un champ sous les rayons ardents du soleil, car c'est hautement plus évolué. Les DUSK AND DARKNESS nous montrent ce qu'est la mélancolie au sens épique du terme. Vous trouvez que ces deux adjectifs s'opposent ? Dans ce cas je vous invite à jeter une oreille attentive sur ce disque. Nous en reparlerons. La seule chose qui leur manque vraiment est une production béton qui nous décoifferait la tignasse dès les premières notes ! Mais au final, force est de constater que cette formation mérite d'aller loin, car elle en a largement les moyens. En attendant qu'ils trouvent une maison de disque digne de ce nom, moi je m'en repasse un petit coup !