VULCAIN (FRA) - V8 (2013)
Label : Desperado
Sortie du Scud : 22 avril 2013
Pays : France
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 40 Mins
Il n’y avait de surprise pour personne, on le savait, un de nos meilleurs représentants allait reprendre du service d’une façon officielle.
D’abord, un live. Et pour un groupe de cette trempe, c’était une déclaration d’intention. En Revenant entérinait donc le retour d’un trio infernal, né à l’orée des années 80, au nom si magique qu’il évoque autant de souvenir que le visage d’une ancienne petite amie, VULCAIN.
VULCAIN, c’est plus qu’un groupe, c’est une quasi icône, une figure tout au moins, un pan entier (trente ans, rien que ça…) de l’histoire du Hard-Rock, et pas seulement français.
Alors bien sur, on allait les attendre au tournant. Pas question de tout laisser passer en tablant sur la nostalgie, en se reposant sur les lauriers tressés autrefois par des disques aussi essentiels que légendaires, comme Rock N’Roll Secours, Desperados, ou Vulcain.
Pour les avoir vus en concert récemment, je savais que Daniel, Vincent et Marc en avaient encore sous le coude. Ils savaient encore manier les foules à la force du poignet et de la sueur sur le front. Mais quid d’un album studio ?
Plaisir solitaire ? Validité artistique ? Pérennisation d’un héritage ?
Aujourd’hui, V8 apporte une réponse claire et définitive. C’est un peu tout ça, mais aussi rien d’autre. Après tout, qu’ont ils à prouver à qui que ce soit en 2013 ? Rien, c’est un fait.
Et contrairement à TRUST qui a toujours annoncé ses retours à grands renforts de déclarations tapageuses pour mieux se fourvoyer dans des Lps prétextes et quasiment sans intérêt, VULCAIN a su fermer sa gueule et assurer ses arrières pour ne décevoir personne.
Oui, je peux l’affirmer, V8 est une réussite. Une actualisation d’un retour aux sources si l’expression ne vous choque pas trop.
Huitième album studio, presque trente ans après le séminal Rock N’Roll Secours, et toujours la pêche, c’est déjà un tour de force. Formule trio bien sur, celle qui sied le plus aux fans, et d’ailleurs, pourquoi s’embarrasser d’un quatrième membre lorsque le turbo ronronne aussi parfaitement ? Oui, Daniel est toujours le même, frontman incontestable qui dégaine les formules chocs comme les soli concis sans fioritures, oui Vincent fait toujours vrombir sa basse comme un monteur gonflé, et oui, Marc pilonne, varie les humeurs et martèle toujours ses fûts avec la même conviction. Nous parlons de VULCAIN ici, alors quoi de surprenant ?
Mais parlons de l’album, nous sommes ici pour ça. Pas de grosse surprise à son écoute, c’est du VULCAIN, et du pur, du bon. Du très bon même. Pas d’expérimentation hasardeuse pour coller à l’air du temps, c’est du sauvage, du brut, l’expression d’un power trio qui n’a pas oublié comment faire parler la poudre. Ca commence un peu comme les disques de leur maître Lemmy, avec trois burners qui laissent un max de gomme sur l’asphalte.
Un hymne au public, « Avec Vous » en guise de détonation, qu’on croirait sorti d’Ace Of Spades ou Overkill, « Sur La Ligne » et sa ligne de basse que justement mister Killmister n’aurait pas reniée, et « Call Of Duty » et son riff qui bave le long de l’écran d’un gamer solitaire.
Le genre de triptyque que seul VULCAIN peut nous offrir, les tripes comme gasoil et la seule envie comme moteur. Bien vu.
« Limite » et son riff AC/DC période Bon se la joue mid tempo imparable, et prouve que le trio sait aussi être menaçant et efficace dans les chicanes où le pied se lève de la pédale.
Mais « Lâchez Nous » lance un bon gros majeur à nos politiciens, comme à la grande époque de « 22 », sauf que les truands en col blanc d’aujourd’hui sont beaucoup plus sournois que notre cher Pasqua. Mais c’est l’occasion de faire péter le pot d’échappement, avec toujours ces riffs francs qui restent en suspens, et cette rythmique implacable. La piste à déjà du mal à s’en remettre !
« Go Fast » caresse les vieux ACCEPT dans le sens du poil, « ça passe ou ça casse », et ça passe à l’aise… « Croix De Bois, Croix De Fer », c’est encore un tribut payé aux frères Young, qui eux aussi avaient la science exacte du virage serré…Haut fait de l’album, ce morceau suinte le Rock par tous les pores, et on se prend à s’imaginer en live, hurlant ce refrain fédérateur avec le groupe, « Croix de bois, croix de fer, tu m’as menti, va en enfer »…
« L’arrivée Du Tour » rend puissamment hommage à feu Bashung, et on pense tout à coup à la cover de « On Nous Cache Tout On Nous Dit Rien » de Dutronc qu’on retrouvait sur Big Brothers. Bien sur, Alain aurait du mal à reconnaître son bébé derrière cette chape de plomb tunée avec classe, mais il faut bien rester fidèle à ses racines.
« Rien A Voir » virevolte pour assurer la fin de la course en creusant l’avance, et la ligne est passée avec « Dans Mes Rêves », qui se permet un lick plus syncopé, et une basse plus coulante, avec un pont lourd et traînant qui prend des allures de tour d’honneur après la victoire.
Certains se diront à l’écoute de V8, « Mais qu’est ce qu’on en a à foutre ? »
Vous rien peut être, mais pour nous, ça compte. On ne sait bien sur pas de quoi l’avenir de VULCAIN sera fait, mais nous aurons au moins eu le plaisir de les écouter une fois de plus, nous racontant une histoire de la même façon qu’ils le faisaient dans les années 80, avec sincérité, simplicité, humilité et efficacité. Pas de fausses promesses avec ces mecs, ils jouent comme ils sont.
Honnêtes ?
Oui, c’est le mot. Depuis trente ans.
Et dans le landernau du Hard Rock français, qui peut en dire autant ?
Ajouté : Mardi 18 Juin 2013 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Vulcain Website Hits: 8778
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