NO TIME FOR REDEMPTION (ch) - Irony Of Fate (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 16 octobre 2012
Pays : Suisse
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 41 Mins
Putain, qu’est ce qu’on les aime, nos amis Suisses. Le monde serait probablement un peu moins fleuri sans leur accent à couper au couteau, leurs douceurs chocolatées et surtout, leur sens de la précision hors du commun qui leur a valu une solide réputation dans le monde de l’horlogerie. Tout ça, c’est évidement une flopée de lieux communs qu’on entend fréquemment au comptoir du PMU du village ou dans tout autre lieu chargé de culture. Mais ici, on est sur Metal-Impact alors on va s’en tenir au strict nécessaire. Ce qui est intéressant dans la première approche avec NO TIME FOR REDEMPTION, c’est l’étroite relation qu’on peut imaginer entre le mécanisme huilé d’un coucou helvète et la précision diabolique du Metal de ces quatre joyeux troubadours. Formé en 2009 par quatre amis ayant performé au sein de « styles musicaux variés » (Funk Music, Folk Music, Punk Rock, Black Metal), le groupe converge finalement vers une même passion, celle du gros son. Un premier accomplissement est révélé courant octobre 2012. Irony Of Fate est son nom.
Etant un mec ordonné, pour ne pas dire maniaque, j’ai été d’abord désarçonné par l’absence d’étiquette à coller sur le front de ces mecs. Et quand ce genre de situation arrive, mon cœur s’emballe, mon front dégouline et je vois du sang et de la béchamel suinter le long des murs. C’est généralement le moment où je me dis qu’un peu de repos serait de circonstance. Mais avec NO TIME FOR REDEMPTION, bizarrement, j’ai eu envie de m’en tamponner et d’apprécier ce Metal au sens large pour ce qu’il est. Le bousin commence avec « Anima Vincit », une intro dans un style grégo-épico-cinématographique, un drôle de mélange entre HAGGARD et le DIMMU BORGIR du pauvre. Pour être franc, ça se tient. Et pour être encore plus franc, la suite est emballante. Comme souligné plus haut, on ne sait pas vraiment avec quelle boussole navigue NO TIME FOR REDEMPTION, mais tout est suffisamment bien ficelé pour ne pas se sentir perdu. Al tient solidement sa guitare et balance une bonne chiée de riffs casse-gueules, oscillant entre lourdeur Heavy, vivacité Thrash et ouvertures Neo. Cependant, il faut entendre une bonne dizaine de minutes avant de tomber sur un vrai bon tube avec « Introspection ». Si sa structure est délicate, faite d’arpèges discrets et de susurres, son refrain imparable est boosté par un final explosif. Pour la première fois, l’agréable devient concrètement génial et on se surprend à en exiger davantage. Tout n’est évidement pas parfait voire même parfois imparfait (je pense à des accès de brutalité mal maitrisés comme « Moïra ») mais on ne pourra pas ôter sa cohérence à Irony Of Fate. Quelques arrangements viennent clairsemer l’opus, quelques passages groovys se mêlent à la percussion d’une section rythmique musclée telle Reto Schenkel (mais qui diable est Reto Schenkel ?) et le liant entre les morceaux est assuré à la perfection par des intros et des interludes. Même les vocaux hargneux de Dave (un chanteur issu de la scène Punk Rock et Folk américaine) sans growls, ni screams (donc pas particulièrement techniques de prime abord) se fondent comme si de rien n’était entre des lignes mélodiques inventives. Percutant mais pas forcément mémorable, ce premier album est largement validé par le staff Metal-Impact et par votre serviteur qui voit en lui d’indéniables qualités pour un disque de pur Metal.
Le chemin sera long et pas des plus reposants mais je suis convaincu que NO TIME FOR REDEMPTION a une carte à jouer, y compris sur le sol français puisque leur parfaite maîtrise de notre langue leur autorise une conquête anticipée. Ils doivent désormais savoir que chargés d’intentions aussi louables, ils seront toujours les bienvenus.
Ajouté : Mercredi 06 Mars 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: No Time For Redemption Website Hits: 10154
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