AMPLIFIER (uk) - Sel Belamir (Fév-2013)
Le Rock Progressif et la mélancolie ont toujours fait bon ménage ! AMPLIFIER en est un bon exemple. Formé en 1998 à Manchester par trois anglais bourrés de talent : Sel Balamir (Chant/guitare), Neil Mahony (basse) et Matt Brobbin (batterie), le groupe se distingue tout de suite par son côté intellectuel lui permettant de créer un univers alambiqué qui se marie très bien avec leur style musical. Nos amis développent depuis leurs débuts une forme de philosophie mystique basée sur des centres d’intérêts aussi variés que l’astronomie, le cosmos et la nature humaine. Un vaste panel construit au fil des années qui leur apporte une dimension hors norme et relativement unique. Le chemin a été long et semé d’embûches pour nos britishs ! Il faudra attendre 2002 pour que tout commence à prendre réellement forme avec la signature chez le label Music For Nation qui leur permettra de sortir leur premier méfait en 2004. Le gang en profite aussitôt pour écumer l’Europe de long en large et agrandir son following, n’hésitant pas à jouer dans de très petites salles. Malheureusement, alors que l’avenir s’avérait prometteur, MFN met la clef sous la porte et est racheté par BMG Music qui n’est pas du tout intéressé par AMPLIFIER et son Rock Psychédélique saupoudré de Stoner. Un coup dur qui ne les stoppera pas, bien au contraire, puisque Sal et ses compères signent en 2005 avec le label allemand SPV. Ils en profitent pour racheter les droits de leur album éponyme et le ressortir dans la foulée. Ils enchaînent immédiatement avec un EP 6 titres The Astronaut Dismantles HAL qui va leur permettre de repartir sur les routes illico presto. Conscient qu’il ne faut pas laisser traîner les choses, ils enregistrent très rapidement Insider et repartent en tournée en première partie d’OPETH. Cette escapade ne leur laissera pas un très bon souvenir et leur retour au bercail sera bercé par de nombreuses désillusions liées au business essentiellement. Heureusement, les lascars ne sont pas du genre à se laisser abattre et repartent immédiatement sévir sur les routes en tête d’affiche. En avril 2007, ils ont l’opportunité d’ouvrir pour PORCUPINE TREE sur leurs dates anglaises. Une série de shows qui va les regonfler à bloc et les inspirer pour l’écriture de leur œuvre majeur The Octopus. Trois longues années de travail acharné seront nécessaires à l’élaboration de ce pavé de deux heures qui se présenteront sous la forme d’un double cd. Cette fois-ci, la réussite est totale, les anglais y développent une atmosphère unique qui vous transporte entièrement. Un véritable voyage musical dont vous ne ressortez pas indemne. Contre toute attente, le gang décide de produire lui- même son nouveau bébé sans l’aide d’une maison de disque, dépité par leurs expériences précédentes qui lui a donné une profonde aversion envers le business et tout ce qui tourne autour. Pour éviter tout problème, tout sera géré de A à Z par les musiciens. C’est Sel Balamir et sa femme qui feront les envois de cd ! Un vrai sacerdoce qui va s’avérer payant. Car si le pari est risqué, ce sera une réussite totale puisque The Octopus s’écoulera à 20 000 exemplaires. Un véritable exploit par les temps qui courent ! Les concerts vont s’enchaîner et AMPLIFIER s’embarquera en 2012 pour une tournée européenne aux cotés d’ANATHEMA qui sera un énorme succès. Décidé à ne pas lâcher l’affaire, Sal et ses comparses se lancent très rapidement dans la composition de leur quatrième opus Echo Street. Ayant perçu les limites du système d’autogestion, ils signent avec Kscope Records qui leur apporte toute satisfaction grâce à une politique qui privilégie les artistes en leur allouant une liberté artistique totale. Début 2012, Neil Malhony décide de quitter le navire pour voguer vers d’autres horizons. Il est remplacé par Alexander « Magnum » Redhead. N’ayant plus la volonté d’évoluer en trio, ils recrutent aussi un second guitariste qui n’est autre que Steve Durose (Ex OCEANSIZE). Un atout majeur qui va avoir un impact certain dans le futur. Echo Street atterri dans les bacs en mars 2013 et va d’entrée de jeu en surprendre plus d’un et même en dérouter certains. Alors qu’on pouvait s’attendre à une suite logique de The Octopus, Echo Street s’avère être une antithèse parfaite de son prédécesseur. Basé sur un concept très nostalgique, les titres sont plus simples et faciles d’accès, un Rock atmosphérique sombre et désespéré plus catchy qu’à l’habitude, bercé par des effluves progressives. Devant une telle surprise Metal Impact se devait d’en savoir un peu plus sur cette nouvelle métamorphose ! Un art qu’AMPLIFIER maitrise parfaitement. C’est un Sel Balamir en pleine forme et heureux d’être à Paris qui a bien voulu se soumettre aux jeux des questions/réponses. Magnéto Sel, dis nous tout !
Line-up : Sel Belamir (Chant/Guitare), Steve Durose (Guitare/Chant), Alexander “Magnum” Readhead (Basse/Chant), Matt Brobbin (Batterie)
Discographie : Amplifier (2004), The astronaut Dismantles HAL (2005), Insider (2006), Eternity (2009), The Octopus (2011), Fractal (2011), Sunriders (EP - 2013), Echo Street (Album - 2013)
Retranscription / Traduction : Vanessa Laulit
Metal-Impact. Je suis très heureux de te revoir deux après The Octopus !
Sel Belamir. C’est passé très vite. J’espérais moi aussi te revoir.
MI. J’ai l’impression que l’on s’est vu hier.
Sel Belamir. Je ressens la même chose.
MI. Vous revenez de tournée européenne avec ANATHEMA.
Sel Belamir. Exactement.
MI. Quelles sont tes impressions sur ces dates ?
Sel Belamir. Vraiment très bonnes, tout s’est très bien passé ! Je dirais même qu’elles ont été excellentes. J’avais un peu d’appréhension au départ; pas vraiment de l’appréhension, mais disons que je n’étais pas certain que cette tournée soit faite pour moi. Le groupe a changé et financer une tournée avec un bus de bonne qualité coute très cher. Le souci c’est que le cachet de nos prestations n’est pas très élevé. Tu comprends, « est ce que le jeu en valait vraiment la chandelle? » On se demandait devant combien de gens on allait jouer ? C’était un pari risqué. Mais toutes les dates étaient complètes et tous les soirs nous vendions des Tee Shirt, des cds et plein de merchandising. On rencontrait à chaque fois des personnes qui n’avaient jamais entendu parler de notre groupe et qui nous avait adorés, on a été énormément appréciés par le public d’ANATHEMA. Nous avons conquis de nouveaux fans. Je pense que nous avons dû jouer devant une foule de treize mille spectateurs en deux semaines. Tous nos concerts se sont déroulés devant une foule d’au moins mille personnes par soir si ce n’est plus, à l’exception d’une date où il devait y avoir environ 700 spectateurs.
MI. Vous avez passé de bon moment ?
Sel Belamir. Oui, nous n’aurions pas pu désirer une meilleure preuve de soutien en fin de compte.
MI. Et quels ont été vos rapports avec ANATHEMA ?
Sel Belamir. Formidables, nous nous connaissons depuis un moment maintenant, il n’y a donc eu aucunes mauvaises surprises avec les gars d’ANATHEMA.
MI. Vous arrive-t-il d’avoir des échanges à propos de musique avec ANATHEMA ?
Sel Belamir. Tu sais, nous nous ressemblons beaucoup, on parle de musique autant qu’on peut se permettre de le faire sur une tournée. Tout ce dont parle Vincent Cavanagh c’est de composition, ce que je trouve … Je ne peux pas converser aussi longtemps que lui à propos de musique ! [Rires] ... Il fait toujours des références sombres liées à des choses dont je n’ai jamais entendu parler. Mais ils partagent beaucoup de points communs avec nous. Ils parlent sans arrêt de bières, de football, de match, de championnat et de chansons bien entendu.
MI. Vous avez dû partager de bons moments ?
Sel Belamir. Oui ! [Rires] ...
MI. Il y a eu pas mal de changements au sein de AMPLIFIER ces derniers temps. Neil Malhony a quitté le groupe. Que s’est-il passé avec lui exactement ?
Sel Belamir. Neil Malhony est parti faire d’autres choses, voilà ce qui s’est passé. Nous avons été ensemble depuis la création de AMPLIFIER en 1998, donc durant des années… les gens changent au fil du temps…
MI. Ce fut une surprise ?
Sel Belamir. Ca l’a été pour moi ! [Rires] ... Mais bon peu importe, ça arrive. Tu sais, dans une vie les gens se marient, divorcent, meurent, de nouvelles personnes viennent au monde, et donc le temps fait que tout se modifie et change peu à peu. Comme on dit : « Plus les choses changent, plus elles restent les mêmes ». Et parfois lorsque tu es confronté à un changement, c’est l’opportunité aussi de recevoir de nouvelles choses découlant de cet état de fait contre lequel tu ne peux rien. Et je crois vraiment sincèrement que depuis son départ, nous avons fait beaucoup plus qu’auparavant, planifiés d’avantage de projets, et composés d’avantage de titres ! Alors concrètement il était temps qu’un bouleversement survienne, car beaucoup d’évènements agréables se sont produits depuis qu’il est parti.
MI. Vous avez donc choisi un remplaçant : Alexander « Magnum » Redhead ! Comment l’avez-vous rencontré et quels sont les qualités requises pour intégrer AMPLIFIER ?
Sel Belamir. C’est une bonne question. Avec Alex, nous nous connaissons depuis les années 90. Il faisait partie du groupe d’un ami que j’avais à cette époque. Je ne l’avais pas revu depuis un très long moment en fait. Mais un jour, par hasard nous nous sommes revus. C’était à l’occasion d’une photo session que nous avons effectuée sous l’eau.
MI. Oui, j’ai vu les photos, j’ai immédiatement pensé à NIRVANA et la pochette de NERVERMIND.
Sel Belamir. D’accord on peut y voir cela, c’est une photo session qui nous a demandé beaucoup de temps, de préparation afin d’obtenir ce que nous voulions. Nous avions besoin d’employer un plongeur, un photographe, et l’ensemble du matériel, les guitares, les back line en fond. Et le jour précédant le shooting photo, Neil Malhony s’est décommandé, il ne pouvait pas se rendre disponible pour assurer les photos. On s’est demandé : « Mais qu’allons nous faire ? » Nous avions déjà dépensé plus de mille livres environ pour tout préparer. On est alors allés dans un magasin B&Q, une sorte de quincaillerie, afin d’y acheter des tubas pour respirer sous l’eau qui n’ont pas fonctionné en fin de compte ! [Rires] ... Et c’est là, dans cette boutique que nous avons rencontré Alexander Redhead, qui y travaillait en tant qu’employé en fait. Le temps a passé et nous n'avions pas revu Alexander Redhead depuis 14 ans, 15 ans environ, c’est une personne charmante, un type extra que nous apprécions beaucoup. Et puis nous avons parlé du bon vieux temps pour rattraper le temps perdu, quand j’ai soudain réalisé qu’il avait la même taille que Neil Malhony. Ca a fait tilt immédiatement, je me suis dis c’est lui qu’il nous faut. Je lui ai donc proposé de nous rejoindre dès le lendemain ; la séance photo ne pouvant se dérouler convenablement sans Neil, il nous fallait un remplaçant. Donc, si tu regardes attentivement toutes les photos prises ce jour là, tu constateras qu’on ne voit pas réellement le visage de notre bassiste ; car en fait ce n’est pas Neil mais Alex sur les photos ! [Rires] ... C’est comme ça qu’on a fait connaissance. Il était toujours caché derrière mais il avait la même silhouette que Neil et cela nous a permis d’utiliser les photos tout en palliant à notre problème. On ne voit jamais son visage si tu regardes bien les clichés. Ironie du sort, il ne sait pas nager, je n’étais pas au courant mais pour lui cette prise de vue a été très difficile. Ce n’est pas évident de se retrouver dans une piscine sans connaitre les bases de la natation. Il a été tellement cool et si arrangeant et c’est une personne si agréable et aimable qu’au moment où nous devions trouver un remplaçant de Neil, nous avons pensé à lui immédiatement. En fait j’aurais pu juste lui dire que c’était ok et qu’il pouvait nous rejoindre et jouer avec nous. Mais pour être honnête nous ne l’avions pas entendu jouer de la basse depuis 1993. Donc on était un peu inquiets, on ne savait pas s’il était capable d’assurer. Je veux dire…, c’est dingue, tout s’est fait au feeling, ça a juste été du feeling, on n’a pas hésité parce qu’il se passait quelque chose entre lui et nous. Tu comprends, la chose la plus importante si tu veux devenir bassiste ou jouer quoi que ce soit au sein de AMPLIFIER, la chose primordiale c’est d’être un mec bien.
MI. Finalement c’est une belle surprise pour vous parce qu’en plus il joue bien ! [Rires] ...
Sel Belamir. [Rires] ... Oui, Il a appris.
MI. Il a travaillé ? [Rires] ...
Sel Belamir. [Rires] ... oui, il a tout appris, tous les morceaux car la tournée avec ANATHEMA était déjà programmée. Il nous restait six semaines avant le départ et il a tout appris pendant ce laps de temps, absolument tout, les pédales, les effets, un vrai chalenge qu’il a réussi haut la main.
MI. Beau boulot !
Sel Belamir. Oui, excellent travail. Et en plus, pour son premier concert on a enregistré un live qui a donné naissance à un dvd, qui sort en ce moment, tu imagines la pression qu’il avait sur les épaules, mais heureusement c’est quelqu’un de très serein et équilibré. C’est juste un mec bien doublement efficace qui est doté d’un humour hilarant. La chose que je chérie le plus ! Tu peux apprendre à jouer et à écrire, tu peux te préparer, tu t’entraînes et ça fonctionne, tu peux ainsi faire de la musique mais tu ne peux pas apprendre à être une bonne personne dans la vie.
MI. Oui, il est important de cultiver de bonnes relations avec les autres !
Sel Belamir. Exactement, surtout quand tu fais de la musique car être artiste, c’est avant tout incarner des valeurs, donc si tu es un enfoiré ça le fait pas ! [Rires] ... Ca ne marchera jamais. Tu peux rouler les gens durant un temps mais pas indéfiniment.
MI. Après un test pareil, tu sais si la personne est fiable ou non ? [Rires] ... C’est assez incroyable comme situation !
Sel Belamir. Ce que j’adore à propos de ça, c’est qu’on lui a fait endurer tellement de choses. On a été assez durs avec lui. On lui a dit bon ok tu vas être notre nouveau bassiste dès maintenant mais comme Neil a été notre bassiste attitré depuis les quasi débuts, il est donc impossible pour toi d’apparaitre sur scène de but en blanc devant le public ! On n’était pas certain d’obtenir une réaction positive. Nous avons alors inventé une sorte de personnage, qui ressemblait un peu à un protagoniste de Spinal Tap et qui pouvait faire illusion de loin, c’est pour cela qu’à chaque fois que tu le vois il porte des lunettes de soleil ! C’est important pour l’audience d’avoir très vite non pas n’importe qui ou individu lambda mais quelque chose auquel il puisse s’identifier. On a créé un personnage qui pouvait faire illusion.
MI. Une réponse concrète à la question qui est ce musicien ?
Sel Belamir. Oui c’est ça, un élément qui les interpelle, comme ce personnage que nous leur avons proposé. La plupart des gens auraient trouvé horrible d’accepter de subir cela mais il a tout de suite saisi le but de tout ceci et à accepté sans poser de problème. Petit à petit dans un avenir proche, il pourra se permettre d’être de plus en plus lui-même et se révéler tel qu’il est. Maintenant, tous les mois sans exceptions, on organise une soirée en son honneur pour lui faire comprendre qu’il fait intégralement partie du groupe afin qu’il puisse se sentir bien avec nous. Ce genre de chose est essentiel, car je pense aux fans et à ce qu’ils peuvent ressentir. C’est comme lorsque un parent disparait et est remplacé par un inconnu, tu ne voudrais pas d’un changement brusque et soudain, cela doit être fait et préparé avec minutie, de façon attentionnée. C’est ce que nous avons fait.
MI. Afin que le public et les fans comprennent et ne se demandent pas : « Qui c’est ce type qui joue de la basse ? » [Rires] ...
Sel Belamir. Oui, exactement c’est ça : « Qui c’est ce mec ? » [Rires] ... Mais là avec notre mise en scène cet inconnu devenait intéressant pour l’auditoire, et peut être susciterait-il leur intérêt et les pousserait à découvrir ce personnage et son histoire.
MI. Vous avez également un nouveau guitariste Steve Durose qui vient de OCEANSIZE !
Sel Belamir. Je crois sincèrement que ça a été une bonne alchimie qui s’est produite au niveau de notre histoire, une façon élégante que la vie a de mettre un point final à certaines choses. C’est un signe du destin qui nous a apporté un nouvel élément qui a radicalement modifié AMPLIFIER. Pour moi, AMPLIFIER est devenu plus fort, s’est ouvert à de nouvelles possibilités, nous sommes en train d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire, tout à coup le futur s’avère diffèrent désormais. Ce n’est plus juste être ce que nous avions été, nous sommes en pleine évolution d’un coté créatif. En contemplant cette métamorphose, je me dis que c’est positif pour moi, car chaque jour, chaque mois, je me demande ce qu’il va bien pouvoir arriver et c’est très excitant.
MI. As-tu eu l’impression de passer un cap avec l’arrivée de Steve Durose ?
Sel Belamir. A ce moment-là quand tout s’est produit non ! Mais actuellement en revoyant les évènements, il est certain que ce qui est arrivé a marqué le début de grands bouleversements, des changements qui perdurent encore aujourd’hui. Ce ne sont que quelques différences, nous sommes maintenant quatre. Il y a trois membres derrière moi et je suis au milieu de la scène lorsque l’on joue. C’est une différence majeure pour ma perception de ce qui se passe sur scène. Il y a également une nuance dans ma visualisation de l’entité AMPLIFIER. Avant j’étais marginalisé sur scène, j’étais mis à l’écart sur l’un des deux côtés. Lorsque j’y repense, je n’ai jamais eu l’impression d’être aux commandes du combo. Dorénavant je me sens un peu comme le chef d’orchestre, ce qui arrive est décisif pour moi car j’ai remarqué qu’à présent durant un concert, je ne ressens plus du tout la même sensation qu’auparavant. Je me sens comme le centre d’intérêt maintenant, celui qui est devant les autres et qui attire l’attention. Tout le monde sait où regarder pendant notre show, ils me regardent et ils se focalisent sur moi car je suis à la place du leader. C’est beaucoup plus facile pour le public. Après on a complété le tout avec des lumières ou d’autres artifices. Tout est effectué de façon beaucoup plus professionnelle. D’autre part, je suis très proche de Matt Brobbin le batteur, il est juste derrière moi sur scène ce qui n’était pas le cas avant, nous avons désormais une configuration plus classique qui nous permet d’être plus efficaces en concert. Ceci affecte grandement ta façon de jouer, ta manière d’emmagasiner de l’énergie car je la ressens nettement plus quand je joue à cette position.
MI. Tu veux dire que tout a changé au niveau de votre jeu scénique ?
Sel Belamir. Tout à fait, disons que si je n’ai pas ma guitare de secours ou si je ne désire pas jouer, je ne joue pas ! Il y aura toujours Steve Durose pour assurer derrière. Mais j’en possède trois donc je suis obligé de jouer quoique qu’il arrive [Rires] ...
MI. Vous êtes constamment sous pression ?
Sel Belamir. Si je veux délivrer mon message ou jouer une chanson autrement qu’avec ma guitare, à présent j’ai une alternative, un choix dont je ne bénéficiais pas auparavant. C’est comme si on m’avait retiré tous les adverbes dans une phrase, à l’instar d’une porte dérobée maintenant que nous l’avons franchis, il serait très dur de revenir à trois membres et jouer nos titres comme avant. Lorsque je vais composer de nouveaux morceaux, je vais devoir envisager l’écriture d’une toute autre façon, car encore une fois, les choses ne sont plus les mêmes. Je vais devoir me dire qu’il y a deux guitaristes au sein de AMPLIFIER. Je pense que cela va être très bénéfique. Nous avons d’ailleurs déjà commencé à travailler sur un projet d’EP et de disque !
MI. J’ai appris que vous avez utilisé d’anciens titres qui dataient des années 90 pour Echo Street ?
Sel Belamir. Nous n’avons pas vraiment sélectionné d’anciens morceaux, j’ai récupéré de vieilles idées qui se trouvaient sur des cassettes, on va dire. J’avais en stock des centaines d’idées que j’avais enregistré lors de nos répétions ou encore lorsque nous étions en studio. En réalité, nous avions environ 30 jours pour enregistrer ce nouvel opus et on voulait être en mesure de le sortir pour Noël, car nous étions presque à court d’argent ! On ne voulait pas manquer de fonds et prendre le risque de ne pas pouvoir finir Echo Streets. Nous voulions être en mesure de faire l’album qu’on avait envie de faire. Nous n’envisagions pas de nous rendre aux studios les poches vides. C’est la seule chose que l’on pouvait faire car nous ne pouvions pas écrire de nouveaux titres aussi rapidement, ni utiliser les anciens titres à ce moment là, car tous les morceaux dont nous disposions ont fini sur The Octopus. Je dispose de nouveaux titres non terminés, ils sont en cours d’écriture et je dois les finir pour le prochain disque qui sera dans la même veine que Echo Street. Donc notre seule option ou la seule chose que j’ai envisagée à ce moment là fut de prendre toutes ces vieilles cassettes et de les réécouter. Je savais qu’il y avait des choses intéressantes, je m’en souvenais c’est donc que les bribes de morceaux étaient bonnes. J’ai pensé que c’était le moment d’en faire quelque chose et de mettre tout ça sur bandes ou tout du moins qu’il fallait s’en servir comme base pour préparer la prochaine galette. C’est pour cette raison que nous avons été en mesure de présenter Echo Street au public dans un délai si court. Franchement, se voir offrir la chance de revenir et de terminer un projet commencé 20 ans plus tôt, c’est unique et c’est un privilège dont nous sommes conscients. Car nous avions toujours cette petite graine en nous depuis si longtemps et qui ne demandait qu’à éclore. Il a fallu ces 15 années d’expériences, tout ce temps passé à jouer ensemble pour pouvoir utiliser ce matériel. Ce produit brut s’est transformé comme par magie en des morceaux qui ont donné Echo Street. Pour moi, c’est comme mettre la main dans un chapeau haut de forme et en sortir un lapin blanc [Rires] ... Voilà, c’est mon sentiment par rapport à toute cette aventure !
MI. Ce fut vraiment une grosse surprise ?
Sel Belamir. Oui, oui, mais… ça aurait pu être un chien …ou un rat ! [Rires] ...
MI. Merci beaucoup Sel, à très bientôt !
Sel Belamir. Oui, on sera à Paris en mai je crois...
Ajouté : Lundi 12 Août 2013 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Amplifier Website Hits: 16468
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