FUNERAILLE (FRA) - Macabre Découverte (2012)
Label : Blasphématoire Records
Sortie du Scud : 1er Juillet 2012
Pays : France
Genre : Raw Black Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 44 Mins
Formé en 1998 dans notre beau pays, FUNERAILLE est plus ou moins un one-man-band, mené d’un gant de fer par Lyshd Mordrak (membre de divers groupes, dont SAEL, ANNTHENNATh ou NAÄKRATH), qui officie à tous les postes, et se fait parfois épauler par quelques confrères à la destinée aussi sombre que la sienne.
Depuis quatorze ans, notre misanthrope hexagonal mène sa barque sur le cours du Styx pour nous narrer ses vues sur l’humanité, la mort, le malin, la religion, et autres concepts séculaires.
De démo en démo, il poursuit inlassablement son but, et construit son œuvre avec patience, et je dois admettre que ça me laisse assez admiratif.
Une telle foi, une telle opiniâtreté a en effet de quoi susciter l’admiration, à une époque où tout doit aller vite, et facilement.
Le parcours musical de FUNERAILLE ressemble en bien des points à celui de tous ces acteurs de l’underground, qui luttent pour imposer leurs cauchemars, et qui se battent, de labels indépendants en auto-productions, pour continuer d’exister. Ainsi, on pourrait rapprocher les canadiens de REVENGE de Lyshd Mordrak, en ce sens qu’ils ont la même volonté farouche de rester incorruptibles, pour ne pas avoir à « adoucir » leur musique.
Mais si artistiquement, le pari semble le même, il diverge quant à son contenu, car les ambitions de FUNERAILLE semblent se situer à un niveau plus élevé.
Macabre Découverte peut évidemment se rapprocher des efforts précédents du « groupe ». Pas d’évolution flagrante depuis l’unique CD officiel, paru en 2009, Dis Pater (Armée de la Mort Records), et assez remarqué dans la presse spécialisée.
Toujours ce même Black cru, profond, alternant les séquences éprouvantes et les cassures rythmiques échevelées, avec en point d’orgue ce chant mixé très en arrière, comme une plainte venue du lointain. Ca ne ressemble à rien de vraiment connu, c’est à coup sur très personnel, et bien évidemment, comme dans tous les cas similaires, on adhère ou on rejette violemment.
Sans aller jusqu’au panégyrique, cette chronique se voudra objective, mais sincère et plutôt positive. Car j’avoue un penchant pour les sonorités proposées.
Avec en plus une structure d’album assez originale (Sept morceaux très courts et une longue litanie placée en presque final), FUNERAILLE a su attirer mon attention, et la garder jusqu’au bout. Fait suffisamment éloquent dans le cas d’un album de Black pour être souligné.
Macabre Découverte commence d’une façon assez brutale, et après le larsen de rigueur qui nous avertit sur les intentions de l’auteur, nous rentrons en plein dans les débats.
« Rêves De Morts » est ma foi (??) une manière bien efficace de présenter son univers, et si les guitares rappellent le BURZUM initial, l’utilisation d’un clavier en appoint enrichit la musique, et contribue à appesantir un peu plus une ambiance déjà relativement lourde.
Et pour qui tendra l’oreille et fera preuve d’un peu d’attention, il remarquera que les quatre premiers morceaux semblent être les fragments d’un travail plus conséquent, tant les motifs se ressemblent et les transitions semblent naturelles.
Mais le point d’orgue de Macabre Découverte reste bien sur l’épique « Devant Le Cercueil », qui met l’emphase sur tous les éléments précédents, au point de devenir réellement passionnant.
Ca commence comme une symphonie mortuaire, avec ce tempo martial, cette voix émergeant d’un lointain brouillard, ces riffs compacts traînant leur misère, et ces arrangements sobres mais emprunts d’une réelle tristesse.
Et puis, aux alentours de la septième minute, seul le clavier reste au premier plan, supportant de ses accords funèbres des bruits épars, menace grondante qui tisse sa toile de peur. Et la procession reprend sa marche, sur un rythme très lent, jusqu’à son arrivée finale dans un vieux cimetière abandonné.
Seize minutes macabres si j’ose, mais aussi très nostalgiques dans leur traitement, et véritablement obsédantes.
Je retiendrai des deux morceaux restants l’ultime « Le Neuvième Cercle », enregistré lors d’une répétition en 2002, sauvage comme un titre de Raw Black du début des années 90, qui multiplie les breaks, les cassures, et se développe pendant six minutes sur plusieurs niveaux. Une réussite aussi.
Je ne saurais trop vous encourager à découvrir l’univers si particulier de FUNERAILLE, qui, s’il est encore loin d’avoir gommé toutes les imperfections de sa musique, s’affirme de plus en plus en tant qu’identité essentielle de la scène underground Black française.
Après, à vous de choisir si vous pénètrerez son monde ou pas.
(A propos, je te salue mon cher Lyshd Mordrak. Pourquoi ? Parce que tu es originaire de la même ville que moi, Rochefort, Charente Maritime… Elle est bonne quand même celle là !!)
Ajouté : Mardi 18 Décembre 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Funeraille Website Hits: 10394
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