THE FORREST GUMP MILE HIGH MARATHON (usa) - The Forrest Gump Mile High Marathon (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 10 juillet 2010
Pays : Etats-Unis
Genre : Grindcore / Death Metal
Type : EP
Playtime : 7 Titres - 20 Mins
Aujourd’hui, c’est la Toussaint. Franchement, j’ai le moral dans les chaussettes. Ma mamie n’a toujours pas clamsé, donc je m’ennuie un peu. Aucune tombe à visiter, et ces chrysanthèmes qui fleurissent dehors, ça me met hors de moi. Alors plutôt que de passer mes nerfs sur une petite vieille et de l’envoyer prématurément dans sa caisse de bois, j’ai préféré prendre la chose avec dérision en écoutant THE FORREST GUMP MILE HIGH MARATHON. Les Américains ont toujours eu un don pour le grotesque et le ridicule et ce duo loufoque en est la preuve vivante et anonyme. Grossissant à outrance les traits de caractère du Grindcore le plus basique qui puisse exister, il est une parodie burlesque qui a pour unique prétention de mettre en évidences les carences de ce style musical intègre, avec pour commencer son manque cruel de musicalité. Ce premier EP éponyme, sorti durant l’été 2010 n’a pas encore engendré de suite, et ce n’est peut-être pas plus mal.
Parce qu’honnêtement, même si ça déconne sec pendant vingt grosses minutes avec des samples à gogo, ça n’a rien de mémorable. Comme annoncé ci-dessus, il s’agit plutôt d’une imitation grossière que d’un véritable travail de fond, même si certains éléments techniques évoquent des dispositions professionnelles. Je pense plus particulièrement à l’enregistrement dans les Full Force Studios, œuvre de Joe Cincotta, proche collaborateur de SUFFOCATION. Avouez que ça a de la gueule ! C’est d’ailleurs le seul fait de jeu qui soit plus ou moins impressionnant. Le reste n’est qu’une accumulation bête et méchante de samples, de pig-squeals, de riffs groovys, de breakdowns et de blasts qui tâchent. Il aurait fallu que le second degré, reflet de leur état d’esprit, soit mis en valeur par des arrangements qui valent le coup. Au lieu de ça, on nous sert un Grind parfumé de Death plutôt apathique et nonchalant, sans âme qui vive. Les tempos sont constamment hachés, très répétitifs, d’où cette sensation hâtive de lassitude qui apparaît dès « Stupid Is A Stupid Does ». Rythmiquement, c’est constamment le boxon. Ça démarre à fond puis ça stagne avant de sombrer dans le coma. THE FORREST GUMP MILE HIGH MARATHON est une formation qui a de l’affection pour la perte de vitesse, surtout si elle est progressive. Ce n’est pas quelque chose de foncièrement déplaisant, mais au bout de six morceaux, ça devient franchement lassant. Je veux bien concevoir que le Grind soit à l’origine de déformations professionnelles, mais il y a beaucoup d’autres façons de lui refaire le portrait que celle-ci. Je n’ose pas imaginer une seule seconde que ce projet soit quelque chose de sérieux, sinon ça devient grave. Je préfère me dire que ce billet d’humour n’est juste pas très marrant et que la déconne évoquée plus haut prend tout son sens sur scène. Sur disque, c’est en tout cas laborieux. Seuls les voix sont maitrisées et apportent de la lourdeur, avec un quota de « bree bree » savoureux. Le problème, c’est qu’elles sont inégales et qu’elles brisent illico tout semblant de dynamique positive. Alors quoi, il faut s’en remettre aux incalculables samples pour espérer un peu de soleil ? Autant faire une partie de GTA.
A la Toussaint, pas de miracles. Les morts restent morts et quelques vivants les rejoignent. J’étais intimement persuadé que cet OVNI sorti de nulle part puisse égayer ma journée, mais THE FORREST GUMP MILE HIGH MARATHON n’est ni plus ni moins qu’un projet instable, cliché à mourir, aussi drôle que Kev’ Adams et foutrement dispensable. Encore heureux que son absence totale de prétentions musicales aboutissent sur une sortie inutile, et pas totalement merdique. Même ma grand-mère y survivrait…
Ajouté : Mercredi 14 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: The Forrest Gump Mile High Marathon Website Hits: 8780
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