DER WEG EINER FREIHEIT (de) - Unstille (2012)
Label : Viva Hate Records
Sortie du Scud : 29 juin 2012
Pays : Allemagne
Genre : Black Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 46 Mins
Le 29 juin de l’année 2012, j’ai eu très exactement 21 ans et 1 jour. Alors pour fêter ça dignement, étant donné que j’avais adoré leur premier album éponyme datant de 2009, les allemands de DER WEG EINER FREIHEIT ont eu la bonne idée de m’offrir un deuxième effort. Et rien que pour ce geste touchant, je suis prêt à leur pardonner leur retard minime. Croyez-moi, je ne suis pas spécialement transcendé à l’approche d’un anniversaire. Par contre, il y a ce côté symbolique qui me plait beaucoup. Parce que ce groupe, même s’il fait dans le Black Metal, a cette poésie dans le verbe, a cette finesse dans l’exécution qui me fait parfois aimer ce style plus que de raison. Je suis heureux de voir que le trio n’a pas changé. Il est toujours très loin des stéréotypes, de ce musée des horreurs, de ces personnages peinturlurés et caricaturaux qui m’indiffèrent. Comme quoi, les cuissardes cloutées ne confèrent pas la toute-puissance, on peut aussi faire du bon Black Metal en jeans et en baskets.
C’est justement ce décalage qui me plait, l’idée qu’un binoclard du nom de Christian Bass, jouant de la batterie sur scène pour HEAVEN SHALL BURN, puisse aussi exceller au cœur d’un projet de Black Metal romantique. DER WEG EINER FREIHEIT, ça rompt avec la monotonie du quotidien. Et écouter ce genre de disque après être passé sur le Malediction de RAGNAROK, ça me conforte encore un peu plus dans l’idée que le BM ne devrait pas se résumer à une accumulation grotesque de rage. Bien plus efficace, bien plus sournois, bien plus malin, le Unstille de ces teutons idéalise ma vision du Black Metal, puisque tout y est beau, fin, harmonieux, planant et déclencheur de rêveries. Il marque même une évolution musicale par rapport à l’EP Agonie de 2011, qui était plus ou moins régi par les codes présents sur le premier opus. Ce second effort s’en démarque, parce qu’il est assurément le plus malsain et le plus violent qu’ils aient jamais composé. Un morceau comme « Zu Grunde » par exemple, évolue sur un tempo tonitruant, très brutal. Pourtant, on y trouve de la réflexion, de la pureté, de la tristesse. DER WEG EINER FREIHEIT parvient à matérialiser le spleen, la nostalgie d’un décès récent ou d’une rupture amoureuse, grâce à une guitare lead omniprésente, dont les vibrations mélancoliques n’ont de cesse de vous prendre à la gorge, comme pour mieux sentir les sanglots que vous réprimez. Cette musique est viscérale, tellement malléable que chacun pourra l’interpréter à sa façon, selon son propre vécu. C’est d’ailleurs pour cette raison précise que j’ai depuis toujours l’intime conviction que ces messieurs voient beaucoup plus loin que le bout de leur nez. Entre expérimentations mélodiques et ambiances vague à l’âme, Unstille sonde les âmes et projette à la vue de tous nos doutes. Il occasionne un lot de pensées, de préoccupations, de réflexions hallucinant, pour la simple et bonne raison que de son commencement jusqu’à sa fin, il nous raconte une histoire cohérente. Tellement cohérente qu’on oublie ce qui gravite autour. Intimement, je n’avais pas le souvenir d’un groupe aussi pessimiste. Leur album, en me procurant quelques frissons indésirables, m’a incommodé. Ce qui n’enlève strictement rien à sa pertinence musicale.
L’heure est-elle déjà venue pour DER WEG EINER FREIHEIT de s’affirmer ? Je croyais que c’était trop tôt, mais en fait non. Unstille est une progression bienvenue, à l’heure où de grands groupes, comme celui cité plus haut, pataugent dans des eaux stagnantes. Alors, que peut-on vraiment reprocher à cette sortie ? D’être prématurée ? D’être fallacieuse ? D’être malveillante ? Ou simplement d’être elle-même ? Je m’y refuse. Car même si je ne me retrouve pas vraiment dans ce semblant de virage artistique, l’idée d’évolution, quand elle est constructive, est quelque chose qui me sensibilise. Et forcément, après avoir pris une année dans les dents, on a les nerfs à fleur de peau.
Ajouté : Mercredi 14 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Der Weg Einer Freiheit Website Hits: 10412
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