CRIPPER (de) - antAGONIST (2012)
Label : SAOL (Service for Artist Owned Labels) / H'Art
Sortie du Scud : 22 juin 2012
Pays : Allemagne
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 46 Mins
Coucou les CRIPPER ! Vous vous souvenez de moi ? Je suis le vilain chroniqueur qui a écrit pour votre vilain deuxième album avec trois vilaines années de retard et qui a dit que cet album, bah il était drôlement vilain. Eh bien me revoilà, pour voir de mes yeux et de mes oreilles si le nouveau départ que j’ai tant espéré pour vous s’est bel et bien produit. Je dois dire que vous m’avez déçu. Franchement, quand on vient d’un pays comme l’Allemagne, le Thrash Metal, ça doit sonner comme une évidence. Enfin je sais pas, chacun sa spécialité, mais chez nous en France, on sait tous faire des baguettes à la maison par exemple. Alors pourquoi ? Pourquoi votre Thrash Metal avait le goût d’un pain qualité discount surgelé ? Si je venais de Hanovre et que j’avais pour voisins SODOM et KREATOR, tous deux originaires de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, je me paierais le luxe de prendre des cours. Enfin c’est vrai quoi. Et vous redébarquez, trois ans plus tard, jour pour jour, la fleur au fusil, avec un troisième opus nommé antAGONIST ? Même nombre de chansons, même durée que son grand-frère, à la minute près. J’espère que vous savez ce que vous faites.
Vous avez révisé, c’est une évidence. De là à dire que vous connaissez votre leçon par cœur, il n’y a qu’un pas. En tout cas, le début de votre disque est beaucoup plus accrocheur que les 95% de Devil Reveals. Ce dernier s’est achevé sur de belles promesses qui semblent tenues. Enfin un peu de créativité, enfin un peu d’énergie positive. Dès le début, vous nuancez votre Thrash Metal d’éléments catchys (« Not Dead Yet ») qui suffisent à faire la différence entre un Thrash scolaire et un Thrash laborantin. On s’y plait d’ailleurs, parce que vous vous êtes éloignés de vos prérogatives, de votre sévérité, de votre partialité. Vous n’hésitez plus à donner une dimension « freestaïlée » à votre musique, et le déroulement improbable de « Clean », franchement Rock N’ Roll dans l’esprit, le prouve. Quant à toi, Britta, pas facile d’être une nana dans ce milieu très macho, hein ? Mais je trouve que tu t’en sors mieux. L’effet de surprise d’entendre ton timbre androgyne sur Devil Reveals était minime. Ici, tu allonges tes hurlements, tu articules, tu fais durer le plaisir. En bref, tu remplis pleinement ton rôle, avec davantage de professionnalisme. A tel point que tes petits copains ont parfois du mal à te suivre dans les couplets. Mais c’est anecdotique. Il y a dans votre album certaines compositions, je pense à « Dogbite », à « Totmann », à « Another Lesson In Pain » qui sont encore un peu maladroites. Preuve que tous les maux ne sont pas encore soignés. Perfectible mais bien supérieur au précédent effort, antAGONIST est arrivé progressivement à me séduire. Je ne sais pas ce qui s’est passé durant ces trois ans, mais visiblement, vous avez pété un coup. Votre opus prend de vrais risques en refusant de suivre des structures préétablies et rédhibitoires. Ce n’est pas franchement novateur comme Thrash, mais on se contentera largement de vos quelques envolées mélodiques bien écrites, après l’apologie du lieu commun que vous avez proposée sur Devil Reveals. J’ai bien fait de ne pas vous écarter trop vite, parce qu’en bons outsiders que vous êtes, vous avez su tirer le meilleur d’« I Am The Pit » et d’« Hysteria » et par-dessus tout, vous avez su en faire des « God Spoken Prayer », des « New Shadow », des « General Routine » tout bonnement acceptables.
Nouveau départ ? Oui, ça m’en a tout l’air. Je ne suis pas dupe, les chroniqueurs qui sont passé sur votre précédent effort ne sont pas impliqués de près ou de loin dans ce redressement soudain. Si vous su faire d’antAGONIST un album honorable, c’est à la force du poignet. Nul doute que durant ces trois années de flottement, vous avez cogité. Et visiblement, vous en avez déduit qu’il fallait tout remettre à plat. Grâce à ça, vous nous offrez aujourd’hui la chance d’assister à une renaissance artistique. Rien que pour ça, je vous remercie.
Ajouté : Mercredi 14 Novembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Cripper Website Hits: 12056
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