NEBUNAM (FRA) - Nebunam (2008)
Label : Karge Welten Kunstverlag
Sortie du Scud : juin 2008
Pays : Allemagne
Genre : Black Metal
Type : EP
Playtime : 2 Titres - 25 Mins
Vous non plus, vous n’avez aucune idée de la façon dont vous allez nommer votre groupe ? Faites donc comme NEBUNAM ! Prenez les diminutifs des prénoms des membres et accolez-les à l’envers. Le duo Manu-Ben forme donc… NEBUNAM ! Si c’est pas du top niveau ça, j’y comprends plus rien. Et puis franchement, pour un groupe de Black Metal allemand, c’est quand même moins difficile à prononcer que VERNICHTUNG, VERGÄNGLICHKEIT, GRABFINSTERNIS, WALDGEFLÜSTER, WELTENSCHWAERZER ou GRABNEBELFÜRSTEN (à noter que tous ces groupes de Black Metal existent et qu’ils ont été classés par ordre de difficulté). Mais pour en revenir à notre duo, puisque le coup de Manu-Ben, c’était pas des blagues, la liaison entre les deux a été établie en 2002 et très vite, un premier titre a vu le jour et a été publié sous forme de démo (A Winter’s Tale en 2003), avant d’être remasterisé pour les besoins de cet EP et accompagné d’un nouveau titre exclusif, le bien nommé « Sturm ».
Deux titres, deux très longs titres. Voilà ce qui compose l’ossature de Nebunam et qui va me contraindre, bien malgré moi, à faire du track-by-track. « A Winter’s Tale » est introduit par un vent froid qui ouvre peu à peu la voie à des plaintes de guitares saturées. Au bout d’une minute trente, la voix éraillée de Manuel fait son apparition et commence sa longue litanie, ode à la mort, au ciel sans lune, à la reine des neiges et aux vents sombres, le tout dans un anglais très approximatif. Le tempo de ce morceau est lourd, plutôt mélodique et subit une accélération foudroyante a quatre minutes trente qui le fait basculer dans un Black beaucoup plus traditionnel. Jusqu’alors, la musicalité des guitares faisait tomber « A Winter’s Tale » dans un Metal noir à tendances Pagan, inspiré par la pureté de la nature. De manière plus générale, je ne sais pas si ce titre est vraiment représentatif de l’état d’esprit de NEBUNAM, mais s’il l’est, on peut considérer ce groupe comme une entité qui prend les choses très à cœur. En dépit d’hésitations dues à la jeunesse du projet, le duo est appliqué. Il nous propose un véritable break très angoissant en plein milieu du morceau qui permet à leur compo de prendre une grosse bouffée d’air frais, avant d’embrayer sur un final épique. Plus de quatorze minutes, à titre indicatif, le « Seven Tears Are Flowing To The River » de NARGAROTH fait la même durée. Place maintenant à « Sturm », cette nouvelle compo qui aura quand même mis cinq années à voir le jour. Ce qu’on peut remarquer d’entrée, ce que la production est un cran en-dessous. Les guitares et la batterie sont vraiment étouffées, comme si elles avaient été enregistrées dans un répondeur. Au niveau des atmosphères, ça sonne plutôt comme du True Black Metal de cave (ou de caniveau). Une brutalité exagérée qui tranche trop avec la musicalité appréciable d’« A Winter’s Tale ». Alors je veux bien que cette piste évoque l’orage, mais là c’est carrément l’ouragan. Bruitiste au possible, cette « chanson » aura besoin d’attendre la sixième minute pour que son break bienvenu lui confère un peu de jugeote. La fin est un peu plus travaillée mais ça ne change rien au problème. On s’emmerde ferme pendant onze minutes. Seule la voix de Manu qui hurle cette fois en allemand résonne plutôt bien au cœur de cette bouillie brulée.
Un bon morceau, un autre très moyen, NEBUNAM est un groupe dont on n’est pas très bien sûr de comprendre la logique. Quelques mois après la formation du groupe sort « A Winter’s Tale », composition fougueuse et pleine de promesses. Et alors qu’on pensait que le temps qui passe servirait à affiner ce Black Metal talentueux, le duo ne trouve rien de mieux à proposer sur son premier EP, grand moment dans la vie d’un groupe s’il en est, que « Sturm » ? Allô les mecs, elle est cachée où la caméra ?
Ajouté : Mercredi 24 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Nebunam Website Hits: 10528
|