CHANGE OF LOYALTY (ru) - Two Steps To Her Bed (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 2010
Pays : Russie
Genre : Metalcore
Type : EP
Playtime : 6 Titres - 18 Mins
On dit souvent que le Diable se cache dans les détails. Le pauvre… S’il voulait se planquer dans la musique de CHANGE OF ROYALTY, ça m’a l’air râpé. Et pour cause, le Metalcore de ce tout nouveau groupe russe (on voit qu’il est nouveau, et pas seulement à l’artwork) est tout sauf détaillé. Bon, je sais que vous voyez déjà plus ou moins clair dans mon petit jeu, mais fermez donc votre bouche, y a de la bave qui coule partout. Avant la fusillade, avant même le premier tacle glissé, il y a les politesses et les présentations. Laissez-moi donc introduire CHANGE OF LOYALTY comme il se doit. Originaire de Saint-Pétersbourg, ce groupe de Metalcore a l’incroyable privilège de débarquer d’un pays en pleine expansion musicale, même si les PUSSY RIOT nous diront l’inverse. Forts d’un premier EP, Two Steps To Her Bed, sorti en 2010 (et maintenant d’un premier album paru juste avant Noël 2011), nos amis ambitionnaient surement d’autres retours que ceux qu’ils ont reçus. Qui sème le vent…
La principale raison de cette fessée en bonne et due forme, c’est l’arrogance de ces mectons. Personnellement, j’ai assez mal vécu l’intro instrumentale de deux minutes composée uniquement de riffs grossièrement hachés et de patterns de batterie incohérents. Cette façon d’essayer de nous mettre la pression d’entrée avec cet ersatz de Mathcore à pulsions Djent, c’est terriblement rigolo. On dirait une vieille pétrolette qui rame pour démarrer. « 8 Sluts » est la première compo digne de ce nom. Elle ressemble à l’intro, avec des paroles en plus. Le chant forcé et poussif de Peter Kosenkov m’a souvent évoqué celui d’Angelo Aita (ABANDON ALL SHIPS). D’ailleurs, CHANGE OF LOYALTY ressemble beaucoup dans sa démarche au groupe canadien, le côté Trance / Electro en moins. Mais pour le moment, à part être terriblement platonique et convenue, la musique des Russes n’est pas si insupportable que ça. Assez crédible dans sa revendication d’une non-inventivité, elle défile sans trop de secousses, parce que nullement technique et nullement travaillée. Je pensais que j’allais bien m’emmerder pendant ces six morceaux, mais c’était sans compter sur l’arrivée précoce d’un chant clair archi-faux et d’une théâtralité juste grotesque. Sérieux les mecs ? Bourré de breakdowns saveur crabe, de rythmiques binaires, de riffs monocordes, de chœurs surjoués, de patterns de batterie pseudo-syncopés, de tempos épileptiques à la sauce MESHUGGAH industrielle, cet EP est un fabuleux regroupement des clichés les plus vus et revus sur le Metalcore moderne. Son côté constamment pétaradant (ou pédant, comme vous voulez) et ses vocaux clairs qui provoqueraient à coup sûr un arrêt cardiaque chez Armande Altaï, accentuent encore un peu plus cette sensation de modernité réchauffée. Ajoutez à cela une pochette qui brûle la rétine et une production artisanale gonflée à bloc et vous obtenez l’un des disques les plus rasants de l’année 2010. J’aurais pu dire de la décennie, mais tenez-vous bien, les CHANGE OF LOYALTY sont loin d’être les plus nuls engagés dans cette improbable course au médiocre.
Caricatural du début à la fin, Two Steps To Her Bed est un premier essai carrément contestable. Je veux bien comprendre qu’il est maintenant vieux de deux ans, mais ne venez pas me dire que s’il sonne obsolète, c’est à cause de l’incroyable évolution de la scène Metalcore. Surtout pas durant un laps de temps si court ! Non, la réalité, c’est que CHANGE OF LOYALTY a voulu s’engouffrer dans les brèches, suivre un effet de mode et qu’ils n’ont simplement pas les aptitudes musicales nécessaires pour arriver à la cheville du plus mauvais morceau d’ASKING ALEXANDRIA. Si leur premier album, fraichement sorti, ne surclasse pas ce brouillon, je bouffe un balai.
Ajouté : Mardi 23 Octobre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Change Of Loyalty Website Hits: 9956
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