HARIBO MACHT KINDER FROH (nl) - Where Is The Afterparty ? (2011)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 6 janvier 2011
Pays : Pays-Bas
Genre : Metalcore
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 28 Mins
« Haribo c’est beau la vie, pour les grands et les petits ». Impossible de ne pas se souvenir de cette accroche publicitaire qui a fait jadis le bonheur de l’Ordre National des Chirurgiens Dentistes. Caries dentaires et autres maladies infectieuses ont été provoquées par la consommation abusive de ces bonbons gélatineux. En ce qui concerne le groupe néerlandais du même nom, pas de risques, en consommer augmenterait tout au plus une addiction non nocive aux soirées étudiantes arrosées et à la joie de vivre. Car c’est en substance le message pacifique que véhicule ce combo qui plane au ras des pâquerettes. La fête et rien d’autre ! Dans un esprit bon enfant si possible et sonorisé par les mosh-parts les plus trendys du moment, recouverts d’une Techno / Trance renversante. Pas étonnant que ces garçons aient ouvert pour des formations comme WE BUTTER THE BREAD WITH BUTTER, ATTACK ATTACK !, BREATHE CAROLINA ou ENTER SHIKARI. C’est d’ailleurs Max, bassiste du premier groupe cité qui m’a incité à me pencher sur leur cas et ses promesses n’étaient pas toutes vaines.
Where Is The Afterparty ? est donc leur premier full-length et il sera facile pour la masse malveillante d’y trouver des défauts. Sans vouloir rouvrir le débat sur les limites de l’ouverture d’esprit, il est évident de préciser que ce « Partycore » n’est pas pour toutes les bourses. Pour l’apprécier, il faut déjà avoir un penchant pour les gouffres de modernité dans lesquels s’engouffrent les combos cités plus haut. Pourtant, HARIBO MACHT KINDER FROH ne ressemble à aucun d’entre eux. Il est plutôt le clone exact de la mouture d’ABANDON ALL SHIPS qui ne se prend pas au sérieux. Complètement imbibée d’influences américaines avec Rap et R’n’B en chef de file et de synthétiseurs contemporains qui ne feraient pas tâche au Climax Festival, cette musique est surfaite en surface mais fondante et attendrissante à l’intérieur. Techniquement, le niveau n’est pas génial. Les guitares ne s’illustrent que sur un point ; les breakdowns. Ils sont servis à toutes les sauces, déclenchés par le moindre berlingot électronique. Heureusement, ils sont suffisamment pragmatiques pour ne pas qu’on s’en lasse trop vite. Certains rappellent même les premiers méfaits de THE DEVIL WEARS PRADA comme sur l’excellente « Highfives And Breakdowns ». Mais à vouloir trop rendre hommage à ses nombreux pygmalions, HARIBO MACHT KINDER FROH perd un peu les pédales et oublie une chose importante ; la cohésion. Déjà que les pistes sont courtes, elles sont en plus très indépendantes et peinent à former un disque homogène. Mais le défaut majeur de cet opus reste les vocaux. Nick Heijman n’est guère à l’aise dans son rôle de frontman. Ses grognements ne sont pas très charismatiques et les voix claires auto-tunées deviennent vite lourdingues. Les chœurs festifs rattrapent un peu la chose mais Dieu sait que sur album, l’émotion est minime comparée à leur effet en live. En fait, les néerlandais voulaient faire un album en mode « grosse teuf à l’américain » mais même en venant déjà avec une bouteille dans le ventre et un rail dans le nez, on s’ennuie assez vite. C’est assez marrant au final que le groupe nous propose sa composition la plus travaillée au moment de se quitter. Certes, « <3 » (oui, c’est son nom) ne change pas radicalement des autres, mais elle a le mérite d’accrocher l’oreille, d’être un peu plus vivante et de proposer enfin un plateau équilibré entre Deathcore synchronique et le tutti-frutti habituel ; claviers, chœurs et ecstasy.
Encore une fois, HARIBO MACHT KINDER FROH est un groupe plus intéressant sur le fond que sur la forme. Mais rares sont ceux qui creuseront cette dernière. Pourtant, le message est bien sympa ; profiter de l’instant présent, s’éclater, vivre à 200 à l’heure, des trucs de d’jeunes quoi ! En ce sens, le Partycore des nos amis a les défauts de ses qualités. Encore un poil pubère, il n’a pas la maturité nécessaire pour transcender, même les oreilles les plus averties. Sur scène, ça doit être une autre histoire, même si j’ai peur que cette légèreté appréciable ne s’estompe avec l’effet du temps. Enfin bon, en y repensant, je ne suis pas sûr qu’HARIBO MACHT KINDER FROH aimerait qu’on se triture autant le cerveau, eux qui prônent la philosophie du Carpe Diem. Alors on règlera ces formalités à la prochaine party.
Ajouté : Jeudi 02 Février 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Haribo Macht Kinder Froh Website Hits: 13618
|