STAIND (usa) - Staind (2011)
Label : Atlantic Records / Roadrunner Records
Sortie du Scud : 13 septembre 2011
Pays : Etats-Unis
Genre : Metal alternatif
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 42 Mins
Il me fait sourire, ce disque. Parce que c’est STAIND et STAIND, c’est une partie de mon apprentissage en matière de Metal. Je n’ai pas eu la chance de passer par la case KORN et SLIPKNOT. J’écoutais jadis leur Chapter V pour m’endormir et ce dernier m’a naturellement poussé à en savoir plus sur le reste. En fouillant un peu, probablement qu’on découvre la moelle substantielle du Nü Metal à l’américaine avec leurs productions précédentes. Je pense à Break The Circle en 2001 et au primaire Dysfunction en 1999. Alors quand, il y a trois ans, les mecs se sont pointés avec un The Illusion Of Progress plus mou qu’un Christmas pudding et mis en scène comme une pièce de Pierre Palmade, à en entendre certains, il aurait fallu que je me gêne pour leur dire le fond de ma pensée. Du coup, je me demande si j’avais vraiment envie aujourd’hui de me faire leur grand retour ou si ce n’était pas un simple devoir de mémoire, un peu comme d’aller acheter des chrysanthèmes un jour de Toussaint pluvieux.
Qu’on se le dise, je critiquais à l’époque l’artwork de The Illusion Of Progress mais en voyant celui-ci, je ne sais plus vraiment lequel est critiquable au final ? Les pires prémonitions se bousculaient dans ma tête et je voyais déjà les hordes de fans m’asperger de Sans Plomb 95 sur un parking France Télécom avant d’y mettre feu. Je n’en dormais plus quand soudain, le miracle eu lieu : STAIND s’était réveillé. La bande à Aaron Lewis ouvre le bal avec « Eyes Wide Open ». Dès les premiers instants, les guitares ronronnent avec un rictus pervers, la batterie l’accompagne discrètement et à la dix-huitième seconde précisément, les premiers riffs sont balancés, écrasants et dominateurs. On avait oublié à quel point ils sont jouissifs ! Je n’avais plus rien entendu de tel depuis Break The Circle. Une sorte de rage brûlante envahit des compositions dans lesquelles Lewis ne chante plus, il crie ! Je pestais contre ce croisement ringard d’Alex Band des CALLING et Chad Kroeger de NICKELBACK, vocaux pincés à l’appui, chant clair rocailleux qui avait perdu toute sa dimension. On retrouve le vrai Lewis, alternant rugissements presque en growls et clarté vocale sur les refrains (« Not Again »), insouciance dans les couplets. Génial. C’est peut-être parce qu’on ne l’attendait pas à ce niveau que ce disque relève de la démence. STAIND effectue un retour aux sources. C’est tellement cliché de dire ça mais aucuns mots ne collent mieux à ce sentiment. STAIND surprend. Avec « Wannabe » notamment, une compo lourde avec jeu de batterie comateux et chant vaporeux terriblement Rock N’ Roll ! « Now », avec ses nappes électroniques et son tempo plus rapide que d’habitude se démarque également. Très facile d’accès, Staind rappelle parfois l’influence qu’à pu avoir ALICE IN CHAINS dans leurs opus précédents sur des plages comme « The Bottom ». A mi-chemin entre Neo Metal et Rock US, il incarne une violence oubliée, un florilège de créations easy-listening, accrocheuses en diable, éclatantes, entêtantes et n’arbore pas un seul des défauts de The Illusion Of Progress. Quoiqu’en écoutant attentivement, les guitares pourraient être encore plus sourdes et le mix ne met pas assez en valeur les vibrations de la basse. Voilà le seul petit reproche pour un CD qui se termine avec la balade « Something To Remind You ». STAIND mangerait-il à tous les râteliers ? On pourrait le croire, sauf qu’ils ne sont pas les premiers à l’avoir fait, et le font aujourd’hui avec sérénité.
On sent évidement les vieux briscards dans la manière de procéder. La chanson la plus « bankable » en ouverture et la plus sensitive en fermeture, y a plus discret comme technique d’accroche. STAIND mérite néanmoins quelques compliments pour ce disque qui m’a replongé dans une belle période de ma vie. Chacun ira de sa petite anecdote avec un album qui véhicule des émotions différentes sur chaque chanson. Il y’en a pour tous les goûts, toutes les couleurs et finalement, j’aime à penser qu’ils aient pu avoir écho de ma chronique précédente, même si c’est se bercer de rêveries futiles. Cette fois-ci, c’est loin d’être une illusion, c’est un véritable progrès !
Ajouté : Mardi 25 Octobre 2011 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Staind Website Hits: 9000
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