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IMAGINARY FLYING MACHINES (it/jp) - Princess Ghibli (2011)






Label : Coroner Records
Sortie du Scud : 2011
Pays : Italie / Japon
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 12 Titres - 45 Mins





Sous l’étendard IMAGINARY FLYING MACHINES le talentueux Ettore Rigotti supervise cet hommage aux films d’animation du studio Ghibli. Ainsi, avec d’autres poulains de Coroner Records et la collaboration de la crooneuse japonaise YOKO HALLELUJAH, les vocalistes s’échangent pour réinterpréter une douzaine de thèmes devenus classiques. La tâche n’est pas des plus aisées, la culture nippone étant différente de l’européenne. C’est donc avec une prod aux petits oignons, où la netteté du son permet aux percussions d’exploser tout en laissant résonner la basse et conservant une balance juste avec les guitares et les voix, que les compositions sont exécutées. Il est, d’ailleurs, parfois délicat de reconnaître les pistes lors du fort usage de growl et du tonnerre de blast beats à tout va. En dépit de ces contrastes, les titres conservent toujours une voix féminine pour maintenir le lien avec leur modèle. L’on note, néanmoins, une seconde moitié d’album très orientée sur ce type de chant, contrairement aux vocaux extrêmes du début ; la répartition aurait pu être meilleure.

Commençons par le groupe le plus baigné par cette culture, BLOOD STAIN CHILD, qui, par la même occasion, présente la teneur de son nouveau line-up, mené par la vocaliste Sophia. Au travers de ces deux reprises, le combo futuriste impose un esprit Trance, de par ses claviers typiques, assez différent des thèmes oniriques de base. Les tournures Electro et beats dansants posés sur la rythmique agitée s’écartent donc de l’atmosphère de « Itsumo Nandodemo », où Claudio Ravinale échange quelques growls avec Ryo. Les mélanges vocaux restent agréables, surtout que la voix de Sophia permet de garder la tonalité d’origine, en compagnie de quelques orchestrations et des guitares supervisées par Ettore sur « Teru No Uta ». Trois autres compositions voient une collaboration entre DISARMONIA MUNDI et, cette fois, seulement la jeune femme grecque. Excepté pour « Arrietty’s Song » qui maintient heureusement toute sa sensibilité, garnie d’un solo final d’orfèvre magnifiant l’émotion, les adaptations se montrent effrénées tout en gardant un ton jovial. Si l’on peut regretter l’abandon de l’aspect celtique au sein de « Country Road », les Italiens offrent des titres ficelés avec la plus grande attention et sublimés de leads langoureux et solos jouissifs. Entre le growl puissant de Claudio, qui fait de « Tonari No Totoro » la piste la plus déchaînée de l’album, loin de sa douceur première, et la prestation passionnée de Sophia, on surprend aussi Ettore à laisser échapper une voix claire harmonieuse.

Le duo italien, véritable leader de ce projet, présente également une paire de covers avec l’appui de YOKO, qui affiche pareillement une forte présence puisqu’elle s’exprime aussi sur chacune des deux pistes de DESTRAGE et LIVING CORPSE (prédominant sur une et simple soutien sur l’autre). La crooneuse propose des lignes similaires à celles des morceaux modèles, mais manquant un peu de variation. Si elle s’accorde aux riffs ravageurs de « Kimi No Wosete », sa prestation solitaire au détour de « Toki Niwa Mukashi No Hanashio » aurait nécessité quelques voix vindicatives. Cela n’est pas forcément synonyme de qualité étant donné que la voix de YOKO se concilie moins avec la teinte Metalcore de « Mononoke Hime », dont l’air se reconnaît peu, malgré le talent des musiciens. La bande de Falleti joue nerveusement, réinventant même quelques passages au travers de breaks chaotiques (« Sanpo »), qui ne sont pas sans rappeler leurs collègues Milanais. Ces derniers offrent, dès leur première apparition, avec « Gake No Ue No Ponyo », un pur moment de déconne. En dépit de fortes disparités, le Thrash déjanté de DESTRAGE donne lieu à des compos bien funs, aux rythmiques tortueuses et bravades mélodiques maîtrisées (« Yasashisa Ni Tsutsumaretanara »). En clôture, « Nausicaa Requiem », s’impose parmi les meilleurs titres du disque, pour l’excellent travail du multi-instrumentiste NEROARGENTO, retranscrivant par nappes, beats et scratches, une atmosphère aussi, si ce n’est plus, prenante que les cordes du thème d’origine. Par ailleurs, la voix aérienne de YOKO parachève la texture eschatologique.

Au final, cet amour du cinéma animé japonais est complètement retranscrit dans la justesse d’interprétation des reprises de Princess Ghibli. Les fans de cette culture et amateurs de musiques extrêmes retrouveront donc avec grand plaisir tout le charme de ces chansons au travers d’une volonté, de l’ensemble des artistes participant au projet, de retransmettre un niveau d’émotions égal, au travers de leur propre genre, tout en faisant l’effort de conserver les paroles originelles en japonais. Néanmoins, du fait de l’énorme fossé séparant les deux styles, et malgré la minutie portée à leur retranscription, certains thèmes se voient plus dénaturés et moins reconnaissables. Ce qui ne prive pas l’ensemble des compositions d’être, tout de même, d’une incroyable efficacité. Ainsi, même les moins connaisseurs peuvent profiter de ce rassemblement de musiciens de qualité exécutant un Death Mélodique plaisant, même si parfois un peu entaché par le côté Pop de certaines voix. En somme, que l’on adhère au point de vue de la transposition, ou bien à celui de l’acabit des morceaux pour le genre, IMAGINARY FLYING MACHINES régale et s’en tire plus qu’honorablement.



Ajouté :  Mercredi 12 Octobre 2011
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Hits: 8788
  
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