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WOODS OF DESOLATION (au) - Sorth (2009)






Label : Eisenwald Tonschmiede
Sortie du Scud : 16 novembre 2009
Pays : Australie
Genre : Black Metal
Type : EP
Playtime : 4 Titres - 25 Mins





AUSTERE et WOODS OF DESOLATION, les fleurons du Black Metal australien. Sans tenir compte du caractère dépressif qu’on leur avait attribué, chacun est parvenu à faire évoluer sa musique en un Metal toturé personnel, s’orientant plus vers l’atmosphérique. Il n’est donc pas étonnant de voir D. aider à la réalisation de l’excellent To Lay Like Old Ashes, en tant que bassiste de session. Et, au retour, voir Desolate venir remplacer P. Knight au chant, pour enregistrer l’EP Sorh.
Cette fois-ci, pas d’improvisations, le meneur Australien a préféré écrire ses compositions et, ainsi, favoriser la mise en place de ses idéaux musicaux. Le disque débute alors sur l’ « Intro », aux arpèges acoustiques mélancoliques, justement appuyés de la basse. Quelques effets de distorsions, et une ambiance calme introvertie appuient la personnalité du frontman. Néanmoins, deux minutes plus tard, c’est la désillusion. La piste suivante se met en branle, et annonce d’office la couleur : la production est horrible, en-dessous même de celle de l’an passé. Insensé. Etouffée et moins claire, elle en vient à accroître l’effet du mur de saturations maçonné par les guitares, dont la distinction des accords n’est plus possible. L’on pourrait, de par la présence constante de ces lignes compactes et acerbes, établir un parallèle avec DARKSPACE, bien que ces derniers soient plus extrêmes. D’ailleurs, la qualité sonore donne clairement l’impression d’un groupe de Raw Black. Pourtant, de ses presque neuf minutes, ce second titre ne languit pas, en dépit de son rendu médiocre ; les guitares demeurant le moteur de ces épopées en terres tourmentées.
Lésée, toute la section rythmique apparaît alors anecdotique. La basse est tout simplement inaudible, totalement enfouie dans le brouillard inflexible des autres cordes. Elle assure sans doute les renforts de percussions ; impossible de le savoir. Ce qui s’avère vraiment dommage puisque son apport sur l’album précédent était bien représenté. Pareillement, la batterie ne se révèle pas. Presqu’inaudible, D. laisse seulement entrevoir quelques percussions ou cymbales loin, très loin au travers de la barrière de riffs. Il parvient faiblement à rythmer l’ensemble, mais ses envols sur des cadences débridées, blast beats à l’appui, ne disposent que d’un rendu très pauvre et sans agressivité notable. L’instrument réalise même quelques plans qui auraient pu être une réussite et différencier davantage les pistes. Il est vrai que la mélodie et l’approche structurelle des titres peut sembler répétitive vu que peu d’éléments viennent faire varier les lentes avancées des guitares saturées, si ce n’est le facile break de « Enshrouded By Solitude », partagé entre pluie dégoulinante et arpèges électriques. La scission reste bienvenue et permet au morceau de se démarquer davantage.
En revanche, derrière le micro, Desolate est un réel bénéfice pour le groupe. De par un chant moins criard, il se confond complètement avec l’atmosphère pesante. Sa prestation désincarnée se mêle aux leads étouffants, renforçant ainsi l’oppression des compositions. Puisant sa force vocale dans de profondes souffrances, il distille une émotion marquante, semblant surgir de la folie des riffs. Il n’est pas aisé de décrire pleinement ses lignes tant elles sont parfaitement ancrées dans les compositions qu’elles noircissent de leur présence. Quoi qu’il en soit, il sied bien mieux au côté épique développé par les cordes, et intervient davantage, surenchérissant sur le désespoir apparent. Sans étonnement, au vu du dernier album d’AUSTERE, il place quelques mots en chant clair sur « The Leaden Sky Torn », d’une voix grave et solennelle, suffisamment diluée pour ne pas créer de désaccord flagrant. Les paroles semblent alors entonnées, fantomales, à tel point que l’on jurerait avoir halluciné face aux guitares intimidantes.
Celles-ci, toujours pourvues de leur dimension atmosphérique, décrivent des riffs hypnotiques accueillant une mélodie qui en devient envoûtante et mène l’auditeur en des lieux affligés. Leurs jeux se parent d’émotions fortes et touchantes, pourvoyant ainsi à créer des compositions saisissantes, combinant intensément vocaux à leur apogée et cordes vivantes. Les saturations lancent des complaintes captivantes qui bâtissent l’ambiance de leurs tonalités interminables. Leur puissance s’affiche clairement en sortie du break pluvieux, où les guitares tirent des leads déchirants en compagnie d’un chant qui n’en finit plus d’afficher sa douleur. Plus mélancoliques sur « Within The Crimson Tide », les six cordes enchaînent des riffs obnubilants, suppléés d’un lead greffé sur la paroi saturée.
Malgré ses quatre pistes, Sorh n’est pas pour autant facile d’accès ; faute à une production digne des pistes démos de l’Australien. Les compositions demeurent toutefois dans le style envoûtant du premier album, avec un mur de guitare qui, bien qu’il puisse rebuter, continue de fournir d’excellents leads voguant sur le désespoir, étayés de l’excellent vocaliste de session, délivrant des lignes grandioses. Par contre, l’effacement de la rythmique tend à une trop forte linéarité entre les pistes, puisqu’elle ne permet pas d’apporter des tempos expressifs. Le disque conserve, toutefois, le charme particulier de WOODS OF DESOLATION même si l’on attend désormais mieux de D..



Ajouté :  Mercredi 14 Septembre 2011
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Lien en relation:  Woods Of Desolation Website
Hits: 8686
  
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